Dans le fonctionnement social actuel, aucun échec n’est assumé personnellement. Regardez bien autour de vous et vous constaterez que c’est toujours de la faute d’un autre !entraîneur… dans la vie économique ce sont les taxes, la concurrence faussée, la conjoncture, la crise… dans l’éducation c’est l’enseignant, les programmes, les effectifs, les menus de la cantine, les installations insuffisantes…en politique ce sont les médias, l’Europe, le parti, la nullité du peuple…dans les arts c’est la passivité, l’incompréhension des bailleurs de fonds, un mauvais scénario, une pub insuffisante... bref quel que soit le domaine on trouve une bonne raison de se dédouaner de sa responsabilité personnelle. En fait on ne trouvera plus à la place du fameux « J’accuse » de Zola un titre aussi monumental qui serait « J’assume » ! Et dans la période présente le phénomène empire
. Le gouvernement malgré la volonté manifeste du capitaine Valls navigue donc à la corne de brume avec un équipage incertain dans ses choix et surtout avançant avec la même assurance qu’une personne allant se baigner dans l’eau glacée. Le meilleur exemple de cette attitude plutôt inquiétante inspirée par la théorie de la « synthèse » surtout destinée à préserver ce qui peut l’être encore de la cargaison de popularité du bateau présidentiel, reste la réforme territoriale !
Avant et après son arrivée à l’Elysée François Hollande refuse farouchement le cap mis par les sarkozystes de vider les conseils généraux de leur rôle de proximité avec des arguments développés partout par les élus de gauche. Non à des cantons trop vastes ! Non au territorial ! Non à une double appartenance à deux collectivités ! Non à la disparition de la compétence générale ! Non à l’interdiction du cumul des subventions ! Non à la disparition masquée des conseils généraux ! Donc dès son élection le parlement à grand fracas démonte ces textes de lois jugés scélérats pour la démocratie. Au Ministère de l’Intérieur on entame une longue réflexion pour une alternative. Objectif : moderniser et redonner vie au « conseils départementaux ». Toutes les hypothèses sont inventées par les « spécialistes » parisiens. On crée des métropoles que la droite n’avait pas osé lancer sur le Grand Paris, Marseille et on soutient Lyon qui a conclu un accord de fin de repas Colomb-Mercier dont on ne mesure même pas l’impact réel. La valse hésitation conduit à envisager la proportionnelle urbaine et le scrutin uninominal rural ! On met en place très difficilement la notion de « couple » au nom de la parité et on élargit les territoires électifs prévus par la loi sur les conseillers territoriaux alors qu’on les avait condamnés ! Bagarre difficile avec un équipage troublé par un changement de cap brutal et annulant le demi-tour antérieur ! On met la corne de brume en action avant de découvrir que, contrairement aux affirmations péremptoires du capitaine Valls, on va se fracasser sur les recours au Conseil d’Etat !
La décision est prise de se renier et de reprendre sous une autre forme la feuille de route de la Droite ! On force les machines pour aller vers les métropoles quand on ne sait pas encore quel est l’objectif réel du voyage. Si tout le monde est en effet d’accord pour se réunir à gauche on n’a pas prévu un instant que les « navires créés » changeraient d’équipage en cours de voyage… La Gauche après avoir mis en place sa machine à perdre lié à la défaillance de son amiral se retrouve piégée à fond de cale sans pouvoir influer sur les « tankers » métropolitains. Les survivants sur le radeau de la Méduse PS issu des municipales se retrouve sans munition et sans vivres ! On commence tout juste à comprendre que la direction donnée conduit à un désastre durable !
Comme ce n’était pas suffisant et pour épater la vigie bruxelloise on annonce sans aucune préparation un regroupement des régions demandé depuis longtemps par la Droite et on répond aux attentes de l’armateur ARF en chargeant la barque de leurs compétences. Sauf que l’on ne sait toujours pas s’il y aura du pétrole pour faire naviguer les nouvelles provinces et on détourne donc l’attention sur les délais rapides de la mise à l’eau : 2016 ! Vous allez voir ce que vous allez voir. Le paquebot « réforme » va filer droit et à vive allure. On s’esbaudit d’autant d’audace et on donne un délai supplémentaire à l’établissement du rôle des nouveaux équipes en 2016. Sauf que c’est impossible et on revient à fin 2015 ce qui rend les regroupements impossibles. Entre temps on fait péter les galons en annonçant la suppression des conseils départementaux dont on avait pourtant vanté les mérites il y a 18 mois !. On les démantèlera en 2021 et pourquoi pas, si on ne se retient pas dès 2016 ! Rien n’est préparé ! Rien n’est étudié ! On navigue à la sonde !
Premier banc de sable : impossible de repousser une nouvelle fois l’enrôlement des équipages ! Donc après le fracas de l’annonce de 2016 on revient à 2015 ! Après l’annonce de la suppression des conseils généraux les éminents spécialistes constatent qu’il faut un référendum ou une improbable majorité des 3/5° pour les rayer de la constitution. On change donc de route… on ne supprimera que dans les départements avec métropole par fusion absorption…de compétences inexistantes dans le texte de loi déjà voté. On prépare des reculades avec le maintien d’une structure départementale dans les départements non métropolitains! On changera encore une fois de cap par impréparation totale et inquiétante. On supprimera la compétence générale mais on la redonnera sur certains territoires. On va annuler la loi sur le mode d’élection de conseillers devenus inutile car on supprime leur collectivité…
Second banc de sable : les économies annoncées avec fracas (15 à 25 milliards!) ne seront constatées que 3 à 5 ans après les mesures prise en 2021 selon une remise en cause ultérieure ! Tout le reste coûtera en études, en temps de travail, en transferts matériels et humains pour partager d’improbables compétences selon le principe des vases communicants. Personne ne veut des compétences des conseils généraux (surtout pas des intercommunalités privées de ressources par le pacte de solidarité) mais on fait comme si c’était réglé. On avance à tâtons dans le noir absolu et dans le brouillard le plus complet.
L’idée magnifique de la course vers l’île au trésor des économies devient le foutoir intégral avec annonces, démentis, rumeurs, reculades, bravades, ajustements, annulations, discours contradictoires,absences de références sérieuses, sondages bidons et télécommandés comme du temps de qui vous savez ! En fait de big-bang populaire c’est dans la majorité de gauche qu’il est le plus fort et que la révolte gronde ! Plus personne n’a confiance dans l’Amiral qui a réussi (et c’est à son honneur) à faire une large synthèse contre lui ! De tous les côtés on met les radeaux de survie à la mer. On enfile les gilets de sauvetage et plus personne n’ose monter sur le pont. Le désastre se profile : le socialisme français est coulé ! Suite au prochain épisode !
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Tout cela fait penser à un Titanic pris d’assaut par des pirates pendant que continue le naufrage.
Très rassurant !