Encore une fois dans l’actualité la superficialité des faits passe avant une véritable réflexion sur la réalité de la société. Le départ d’une bénévole des Restos du Coeur qui a été présenté comme une exclusion avant d’être reprise puis annulée alors qu’elle n’aurait pas été prise, a suscité les exploitations politiciennes les plus odieuses. Bénévole de la solidarité active elle avait seulement exprimé ce qu’est la situation d’une grande part des classes sociales délaissées par le pouvoir en place. En quelques mots elle a décharné les passions sous prétexte qu’elle exprimait une profonde détresse et qu’elle expliquait, dans le fond, les motifs d’un vote vers la droite-extrême.
« Je suis au RSA, on a du mal à vivre. On ne peut pas payer les factures. On a les huissiers, les menaces. Il n’y a pas de travail, pas d’usine, des combats à mener, que ce soit pour la santé ou le travail », expliquait-elle. « On est dans un monde de fous » Les larmes aux yeux elle avouait mettre son espoir dans les illusions vendues par le RN sur un avenir meilleur. Doté du prénom décalé sur la planète de « colombe » elle ne faisait que traduire les raisons pour lesquelles la France est au bord de l’effondrement.
Ces propos revêtent une importance politique essentielle qui devrait interroger l’élite partisane qui gouverne. Plutôt que de s’offusquer sur la réaction des Restos du Coeur qui ont tenté de préserver leur unité en une période difficile, elle aurait mieux fait de relever que Colombe exprimait qu’une terrible réalité. Le gouvernement qui tape chaque jour un peu plus sur toutes les précaires qui ne cessent d’augmenter dans le pays, s’est bien gardé de réagir. Il aurait dû s’interroger dans l’efficacité de ces mesures consistant à expédier, dans n’importe quelles conditions, les détenteurs du droit au RSA vers des activités non rémunérées.
Voici en effet une femme qui applique sans qu’on lui impose les principes de l’expérimentation vers le « retour à l’emploi » des personnes au RSA. Comment lui en vouloir de manifester son désarroi en constatant que chaque mesure du pouvoir en place l’écrase et l’accule aux désespoir ? Désolé mais la seule réaction respectable a été celle de François Ruffin : « Toutes les Colombe du pays, nous ne devons pas les mépriser, mais les entendre, les comprendre » Or l’exploitation de ses propos et la connerie détestable des Restos du Cœur, reflète parfaitement le mépris que la classe politicienne a contre les gens comme cette femme courageuse et sincère. Ils se sentent justement abandonnés, stigmatisés, rejetés et se débattent dans le marécage d’une situation à comparer avec celle de leurs contempteurs.
Entre celles et ceux qui en sont restés aux accusations envers les Restos du Cœur des Pyrénées orientales dont la réaction idiote qui, dans le fond ne paraît pas dans cette affaire le plus essentiel et les hérauts du RN qui ont vite transformé la « victime » en héroïne ou en exemple iconique de leurs idées on retrouve la France actuelle. Colombe instrumentalisée ne mérite pas cette situation. Qui lui répond sur le fond ? Qui encore une fois tire les leçons de propos partagés sur le fond et sur la forme par des millions d’autres citoyennes ou citoyens dans une situation similaire. Son courage mérite le respect.
Les extrêmes exploitent avec cynisme et démagogie les drames qui nous entourent. Pour avoir simplement déclaré après la mort tragique de son fils Mathys : « Faites attention à tous les bords, de droite ou d’ailleurs, qui s’approprient ce genre de choses. On va faire les choses en mémoire de notre fils, qui était un vrai gentil, donc on va rester dans la gentillesse et puis ne pas partir dans la haine ni la violence. Pour ‘Matou’, qui était un vrai gentil, soyez pareil » son père est menacé de mort, insulté, vilipendé.
«Je ne veux pas que qui que ce soit s’approprie la mort de Matou, de quelque bord que ce soit. Il aimait tout le monde, je veux que tout le monde soit comme ça», a expliqué cette homme remarquable dans ses réactions. Cette simple phrase citée dans un reportage lui a valu d’être harcelé par des centaines d’internautes d’extrême droite. Des propos virulents ont été postés en commentaires de la publication Instagram de France 3 Centre-Val de Loire, pour beaucoup supprimés depuis mais terriblement inquiétants.
Roue Libre et certains de ses commentateurs reçoivent des messages de ce type que j’élimine chaque soir. C’est devenu une règle : faire peur par tous les moyens. C’est l’une des pratiques communes à tous les extrémismes. Ils exploitent la misère culturelle, sociale, intellectuelle, matérielle sans vergogne. Pendant ce temps le Président ce qu’il reste comme République fait un baise-main royal à l’épouse du président chinois Xi Jinping avant de les inviter à déguster au restau de sson coeur, une garbure dont on ne sait pas si la Colombe de la Paix n’est pas dans le pot !
» l’élite partisane qui gouverne. » L’élite, l’élite, c’est vite dit ! une élite auto proclamée qui se croit telle parce qu’elle appartient à un monde privilégié et fortuné, qui n’a jamais eu besoin de lever le petit doigt pour gagner sa croûte.
Or la fortune n’est pas gage de valeur morale, Honoré de Balzac nous le rappelle : « Le secret des grandes fortunes sans cause apparente est un crime oublié, parce qu’il a été proprement fait. »
Quand à cette pauvre Colombe, voilà un malheureux exemple qui nous montre comment des partis extrêmes peuvent prospérer, comme dans l’Allemagne humiliée et ruinée par le traité de Versailles. Des esprits clairvoyants avaient d’ailleurs conclu à la lecture de ce traité qu’il portait les germes d’une proche et future guerre.