Un petit sondage…
Je tiens un blog quotidien depuis 15 ans cette semaine. Je n'ai jamais fait d'efforts pour lui donner une existence supréieure à celle que lui donne quelques centaines de fidèles…
Je tiens un blog quotidien depuis 15 ans cette semaine. Je n'ai jamais fait d'efforts pour lui donner une existence supréieure à celle que lui donne quelques centaines de fidèles…
Imaginez donc un instant que, durant le mois de juillet, nous acceptions de redevenir élève et de particper à des « classes » en situation réelle pour bien assimiler l'intérêt des principes de Freinet.
Cet homme d'un calme olympien, peu disert, jovial qui cultivait sa propriété de polyculture au rythme de la paire de bœufs qu'il était le seul à posséder à Sadirac. J'aimais bien effectuer le kilomètre entre la mairie et son domicile car j'en profitais pour assister à l'attelage de ces deux mastodontes qu'il était encore le seul à maîtriser en 65.
Il fut des étés où mettre le cap à l'Est constituait un véritable défi. Un mur qualifié de la honte partageait en effet l'Allemagne en deux entités opposées et très différentes, illustrant ce que pouvait être le théorique mais redoutable rideau de fer. Lorsque mes camarades de la formation professionnelle, dernière année du parcours à l'école normale d'instituteurs, décidèrent de visiter l'Allemagne pour leur voyage de fin d'études, les motivations n'étaient guère philosophiques.
Lorsque à l'été 1964, le receveur sadiracais des Postes, Télégraphes et Téléphone (PTT) me proposa de remplacersuccessivement les deux titulaires de la distribution du courrier hors du bourg principal, j'avoue avoir eu une vraie fierté.
Dès la fin de l'école nous avions un créneau favorable, celui de la rentrée des foins. Le propriétaires de vaches devaient parfaitement connaître les prévisions météorologiques pour déterminer le jour de la coupe car ils risquaient gros avec cette fenaison. Il leur fallait s'assurer de 48 à 72 heures d'ensoleillement intégral suivrait leur passage dans le pré.
Les étés sont réputés être des périodes de bonheurs intenses que l'on attend impatiemment tout le reste de l'année de pouvoir reproduire d'une années sur l'autre. Celui de 1962 échappa à cette logique sociale. Les vacances avaient mal débutées puisque j'avais brisé l'un des rêves de ma mère et j'allais tuer ceux de mon père.
Chaque fois que je passais dans la boutique tabacs, épicerie, bazar de Mme Troquereau à quelques pas de l'école, outre les calabres, ces bonbons en réglisse parsemée de sucre, en forme de croissant de lune, je n'avais d'yeux que pour les lignes de pêche toutes prêtes exposées sous verre. Bien évidemment il m'aurait fallu quelques dizaines de francs que je n'avais pas pour accéder à mon rêve de pêcheur en eau douce.
Mes rapports estivaux avec l'élément liquide n'ont pas toujours reposés que sur la couleur rosée... bien au contraire et surtout en enfance. Même si j'ai bien compris qu'à quelques degrés près les canicules d'antan sont désormais considérées comme des chaleurs anecdotiques je mesure l'ingéniosité spontanée que nous mettions en œuvre pour l'atténuer. J'ai beaucoup survécu grâce à l'amour et à l'eau fraîche. Un puits était à cet égard une source inépuisable de plaisirs.