La fête de l’Humanité reste un événement populaire exceptionnel car mobilisant des militantes et des militants politiques, associatifs culturels engagés à Gauche mais aussi un public diversifié aimant ces journées où l’on peut se promener dans une France de la diversité. J’y ai été invité pour participer à l’un de ces multiples débats dont sont friands les plus endoctrinés des acteurs d’une vie sociale pétrie de contestation et de certitudes. Ils viennent assister à la mise à mal d’un intervenant venu pour défendre un point de vue différent mais déjà jugé comme inacceptable. J’ai été hué ou sifflé mais je n’ai jamais renoncé à faire entendre une différence.
La surprise des assistances vient parfois du fait que le porteur d’une étiquette réputée critiquable puisse développer des idées solides et dignes d’intérêt. J’avoue que bon nombre de membres du public toujours très nombreux cherche surtout à se rassurer sur ses propres analyses. Quand on le sait le combat est plus facile à assumer.
En fait les règlements de compte se pratiquent aisément dans ce contexte de foule assistant à des joutes de gladiateurs plus ou moins égaux en taille et en poids. François Ruffin a été costaud pour entrer dans l’arène en sachant que les comités d’accueil avaient été préparés pour le discréditer, le dézinguer au moindre propos se situant hors ligne officielle de LFI. Il ne venait pas pour régler une querelle de personne, contrairement à tout ce qui en a été gardé médiatiquement, mais pour témoigner d’un désaccord stratégique. Cette séquence a illustré à merveille le monde politique actuel où la notion de débat se résume à des affrontements d’égos. Surtout à gauche !
On doit être pour ou contre un tel ! On doit accepter au nom de l’intérêt supérieur de celle ou celui qui incarne le parti ses lubies ou ses errements stratégiques. Le moindre désaccord entraîne une classification dans le camp des « frondeurs » ou parfois des « déserteurs ». Il n’y a rien de pire que ce verrouillage de la pensée qui a fini par atrophier la démocratie. Susurrer qu’il peut y avoir une autre vision sur un sujet ou murmurer un désaccord avec une position outrancière ou bloquée envoie au pilori ! Et ainsi on a transformé la France en un billard géant où s’affrontent des boules rivales et incapables d’exister autrement qu’en poussant les autres dans le trou !
François Ruffin a été accueilli à la fête de Huma sur ces bases. Le député picard osait mettre en doute la tactique électorale mélanchoniste. Le thème de l’échange, auquel participaient également l’écologiste Marie Pochon, le Député LFI Raphaêl Arnaud et l’élu communiste Nicolas Sansu : « Comment unir les classes populaires pour défaire le RN ? » Un sujet essentiel avant les prochaines législatives et des municipales qui seront décisives. Il mérite que analyse autre que celle du succès potentiel aux présidentielles car c’est l’enracinement même du parti de la Marine nationale qui se jouera en 2025 et en 2026. Pendant que la gauche refuse un vrai débat de fond sur son avenir, le RN a désigné ses chefs de fille pour les deux échéances qui s‘annoncent, quadrille le terrain et recrute de nouveaux candidats dans toutes les communes.
« Le choix de Jean-Luc Mélenchon de se concentrer exclusivement sur la jeunesse et les quartiers populaires est suicidaire. Il ne nous permet pas d’être majoritaire. C’est un choix de l’abandon et de la défaite. Il nous faut tout faire pour toutes les classes populaires. Il s’agit de ne laisser tomber personne. Gagner en Picardie comme en Seine-Saint-Denis, ce n’est jamais perdre son temps », développe-t-il. Là où le message de Ruffin pouvait être perçu comme un manque de volonté de parler à l’électorat de Mélenchon, il affirme qu’il veut parler à tout le monde, à l’électorat Insoumis et à ses électeurs, dans la Somme, aux électeurs de « la France des tours » et à ceux de « la France des bourgs », selon son expression consacrée. Où est l’offense ? Où est la volonté de briser la gauche ?
Ruffin a simplement une vraie vision du combat politique à mener contre le RN. Les zones rurales ont été abandonnées et les secteurs périurbains négligées par tous les partis progressistes. Les victoires de la Gauche dans ces territoires n’ont été obtenues qu’avec l’appui des électrices et des électeurs du centre gauche qui rejetaient l’idée d’avoir un élu RN pour les représenter. Croire que ce renfort est acquis relève de la bêtise la plus primaire. D’autant que la sensation d’abandon progresse à travers les prises de position du NFP sur des sujets très éloignés des préoccupations quotidiennes de ces populations.
«Halte au feu !» Après une fête marquée par des débats virulents, Fabien Roussel a appelé la gauche à débattre de manière apaisée. «Il n’y a pas de place à l’insulte, et celles dont a fait l’objet François Ruffin ne sont pas acceptables», a déclaré le secrétaire national du PCF sur France Inter. «J’ai vécu les mêmes insultes de la part des Insoumis», a-t-il rappelé, alors qu’ils ont tous les deux été comparés à jacques Doriot un communiste devenu collaborationniste pendant la Seconde Guerre mondiale. Ruffin a raison : il faut concevoir un discours qui parle au plus grand nombre ! Je pense sincèrement que la fête de l’Huma…nisme est encore à créer et à à développer.
En savoir plus sur Roue Libre - Le blog de Jean-Marie Darmian
Subscribe to get the latest posts sent to your email.
« Wait and see » comme aurait dit Shakespeare.
Pour le moment ça fluctue encore, mais est -ce que ça ne risque pas de mergiturer ?
Bonjour,
la France se transforme jour après jour en hôpital psychiatrique à ciel ouvert, c’est du moins mon opinion. Pour commencer voyons la micro affaire Ruffin/Méluche gonflée à bloc par les merdias visant l’explosion de LFI détonateur de la désintégration du bricolage NFP. La méluche a choisi le risque d’affaiblissement de sa créature pour se purger des dissidents qui osent le critiquer, c’est fou non ? Voir une bande de bobos scander en Italien « Siamo tutti antifascisti ! » « Nous sommes tous antifascistes » traduit en Français. … Le vieux slogan antifa se retrouve retourné comme une vieille chaussette quand on voit l’usage qui en est fait, c’est fou non? Ruffin glisse vers les fauxcialiste ou bien est-il celui qui dit la vérité et qui doit être exécuté ? Les deux réponses sont acceptables (pour moi), reste que nous en revenons au procès Stalinien pour punir ceux qui sortent de la ligne du leader minimo. Tout ce cirque se retourne en définitive contre ceux qui l’ont orchestré, c’est fou non?
La vision de Mac-Ronds sautillant, comme un petit gamin surexcité, sur la tribune samedi devant les paralympiques en chaise roulante c’est incongru. Créer un évènement supplémentaire dans la gabegie des jeux, alors que tous les voyants économiques sont au rouge, c’est fou non?
Remiser les vitraux rénovés de Notre dame de Paris pour les remplacer par des nouveaux, alors que les donateurs du monde entier ont fait ces dons pour une rénovation à l’identique, c’est fou non?
Nommer un premier Sinistre issu des rangs du parti le plus faible à A.N, c’est fou non?
Constituer un gouvernement peuplé des représentants rejetés par les électeurs, c’est fou non?
S’octroyer les bonnes grâces du Rhaine pour espérer passer le cap tumultueux du budget d’austérité que le Rhaine rejette dès maintenant, c’est fou non?
Sardine Ruisseau, pardon chef j’ai glissé je voulais dire Sandrine Rousseau ( EELV/NFP ou Nupes ou…) , qui indique qu’elle refusera de voter l’abrogation de la réforme des retraites avec le Rhaine pour des questions d’honneur , c »est fou non?
Où que je regarde en France ou à l’étranger ce monde me rend fou.
Bonne journée, je pars me ressourcer quelques semaines à l’étranger, avant mon retour préparez ma camisole…