You are currently viewing Après les mots choisis les maux des chiffres

Après les mots choisis les maux des chiffres

Hier dans une chronique consacrée aux constats que j’effectuais en assistant aux vœux communaux j’insistais sur la morosité générale dans lequel baignait le pays. Cette situation qui conduira à un désastre électoral sans précédent (abstention et résultats) repose sur des repères qui s’effondrent chaque jour un peu plus. Et ce ne sont pas deux heures de verbiage selon un schéma hérité du temps passé qui changeront cette sensation d’abandon et d’impossibilité de croire en un avenir prometteur.

Dans tous les secteurs clés de la vie sociale l’opinion dominante assiste à un affaissement des dernières certitudes. L’éducation, la santé, la justice, la sécurité, la défense, la mobilité, la culture : des pans du quotidien dans lesquels les services publics furent la fortune des plus démunis. Partout les privatisations se poursuivent et s’accélèrent. L’argent qui manque à beaucoup sous l’effet de l’inflation et souvent du poids des crédits écrase l’égalité d’accès aux soins, au savoir, à la sérénité, à la capacité de vivre dignement. Et ce ne sont pas les déclarations actuelles qui changeront un iota à cette réalité.

Qui dressera un état des lieux du pays ? Un sorte de check-up général avant que l’on débute une nouvelle séquence. Certains appellent ça le droit d’inventaire. C’est assez facile car les statistiques de 2023 commencent à tomber et elles dressent un état des lieux après bientôt sept ans d’exercice du tout puissant pouvoir présidentiel. Un diagramme suffirait à donner une information objective et claire que tout citoyen pourrait apprécier. Alors il n’est pas encore interdit de tenter de publier ce bilan à travers quelques chiffres essentiels tirés des publications officielles.

La dette publique.- En 2017 elle se situe au quatrième trimestre 2017, à 2 218,4 milliards d’euros. Exprimée en pourcentage du produit intérieur brut (PIB) elle s’établit à 97,0 %. La dette publique nette augmente (+11,6 Md€). En 2023 nous en serons très près de 3 100 milliards et à quasiment 103 % du Produit intérieur Brut. Sur sept ans il est facile de constater une hausse de 40 % du volume. Bien évidemment les frais financiers globaux de la seule dette de l’État se situe à 42 milliards d’euros quand on atteindra 55,5 milliards d’euros (+ 33%). Et ce chiffre que pour les crédits faits par l’État sera en hausse en raison de celle des taux d’intérêts.

Le déficit des comptes de l’État.- Le déficit public pour 2017 s’établit à 59,3 milliards d’euros, soit 2,6 % du produit intérieur brut (PIB) après 3,4 % en 2016. En 2023 on atteindra la bagatelle près de 172 milliards. Qui a annoncé que ce déficit a atteint 190 % de progression sur sept exercices budgétaires.

Le chômage.- Difficile de comparer les chiffres puisqu’il y a eu de multiples modifications des modes de calcul. En 2017, selon l’ enquête Emploi, la France (hors Mayotte) compte 2,8 millions de chômeurs au sens du Bureau international du travail (BIT) . En moyenne sur 2017, le taux de chômage s’établit à 9,4 % de la population active en France (hors Mayotte) ; Alors que l’année 2023 n’est pas terminée au troisième trimestre, le nombre de chômeurs au sens du Bureau international du travail (BIT) augmente de 64 000 par rapport au trimestre précédent, à 2,3 millions de personnes. Le taux de chômage augmente ainsi de 0,2 point, à 7,4 % de la population active en France (hors Mayotte). Il devrait y avoir en définitive un delta de – 500 000 chômeurs ce qui est essentiellement dû à la précarité du monde du travail.

La pauvreté.- En 2017, 8,9 millions de personnes vivaient au-dessous du seuil de pauvreté monétaire, qui s’élève à 1 041 euros par mois. Le taux de pauvreté varie peu depuis 4 ans : il s’établit à 14,1 % de la population en 2017. L’intensité de la pauvreté est quasi stable, à 19,6 %. La pauvreté touche quelque 9,2 millions de personnes, soit 14,6 % de la population française, selon les dernières statistiques de l’Insee, qui portent sur l’année 2020. Cet indicateur n’inclut pas les personnes pauvres vivant en communauté ou en outre-mer. Il y a fort à parier que 2023 battra les records.

Éducation.- En 2017 voici les classements PISA des élèves français : Lecture : 23e sur 82 (28,0%) – Score de 493 avec le plus élevé à 555 et le plus faible à 340 ; Mathématiques : 25e sur 82(30,48%)-Score de 495 avec le plus élevé à 569 et le plus faible à 325 ; Sciences : 25e sur 82 (30,48%) – Score de 493 avec le plus élevé à 590 et le plus faible à 336. En 2023 : La France, 23e du classement, se situe comme en 2018 dans la moyenne des pays de l’OCDE, « à un niveau comparable à celui de l’Espagne, la Hongrie et la Lituanie dans les trois matières », relève l’analyste de l’OCDE. Elle est classée 22e en maths, 24e en compréhension de l’écrit et 22e en sciences parmi les 38 pays de l’OCDE (statistiquement « entre la 15e et la 29e place en mathématiques et sciences » et « entre la 11e et la 29e » en lecture, selon l’OCDE).

Détenus.- En 2017 on comptait 68 432 détenus. Le nombre a atteint un nouveau record historique en France, avec un total de 74.513 personnes incarcérées au 1er juillet 2023. Au moins une référence positive.

Naissances.- On est passé de  767 000 bébés nés en France, (17 000 de moins qu’en 2016) à seulement 678 000 bébés qui sont nés l’an dernier ( –11,6%)

Immigration.- En novembre 2017, le ministre de l’Intérieur avait estimé à 300 000 le nombre d’étrangers en situation irrégulière vivant en France, soit 0,5 % de sa population.  La France compte aujourd’hui entre 600 000 et 900 000 clandestins, selon le ministre de l’Intérieur.

J’arrête là : tout va mieux depuis hier soir

Ce champ est nécessaire.

En savoir plus sur Roue Libre - Le blog de Jean-Marie Darmian

Subscribe to get the latest posts sent to your email.

Cet article a 3 commentaires

  1. J.J.

    Je n’ai pas voulu m’infliger hier soir ce que je pressentais consister en un lamentable spectacle, une enfilade de banalités qui ne m’apprendrait pas grand chose.
    Je vais me satisfaire des commentaires de la presse et de celle de J M (heureusement que nous « l’avons ») et de son analyse : tout dire en peu de mots.

  2. Alain.e

    Impossible pour moi de regarder  » au théâtre ce soir » , surtout que c’ était hier, avec Jupiter et sa com si bien rodée .
    Mais , j’ ai trouvé des gens bons et pas à Bayonne , mais en Autriche .
    Un début de solution un peu salée pour résoudre quelques problèmes énumérés ci -dessus .
    https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/l-interview-eco/je-serais-fiere-de-payer-des-impots-a-davos-des-millionnaires-veulent-se-faire-taxer-sur-leur-patrimoine_6284952.html
    Cordialement.

  3. LAVIGNE Maria

    Ecran noir pour moi, j’avais mieux à faire qu’à supporter ce spectacle Jupitérien où ceux qui traînent des batteries de casseroles étaient béats. Chaque jour un scandale, nous n’en pouvons plus.

Laisser un commentaire