You are currently viewing Le vrai plaisir sincère de pouvoir justifier « sa » politique

Le vrai plaisir sincère de pouvoir justifier « sa » politique

Dans la vie sociale la seule évaluation qui compte reste celle du suffrage universel… Comme la « politique » n’a plus la cote car elle est confondue avec les comportements politiciens il devient extrêmement difficile de savoir sur quels critères se fondent les appréciations de l’action publique. Ce n’est pas nouveau mais la situation s’aggrave de scrutin en scrutin. Comment expliquer aux citoyens que son premier rôle est de solliciter des élus une justification des décisions qu’ils prennent et plus encore des priorités qu’ils ont choisies. La pire catastrophe qui menace la démocratie c’est l’indifférence. Et elle gagne sans cesse du terrain.

Au plan local le sésame pour une élection réussie reste le fameux « je ne fais pas de politique » qui devrait constituer un motif de refus de voter en faveur de ceux qui lancent cette affirmation. En effet il ne saurait y avoir de gestion efficace sans affirmation d’une stratégie, d’une orientation et d’une capacité à justifier ses réalisations en fonction d’objectifs annoncés. Le vrai problème c’est que l’opinion dominante a depuis des décennies galvaudé le sens du mot politique.

Toute communauté humaine, quelles que soient son lieu de vie, son importance, ses origines a besoin d’une organisation lui permettant d’améliorer sa qualité de vie, la satisfaction de ses besoins collectifs. Localement les enjeux sont connus mais ils ne reposent souvent que sur la forme et rarement sur le fond. Il faut construire pour être crédible ou aménager pour être apprécié. C’est ainsi que souvent des équipements ont été inaugurés en grande pompe pour ensuite se retrouver abandonné car nul n’avait prévu non seulement son utilité et son utilisation.

Combien de terrains de sport ont disparu car… il n’y avait plus de clubs, de bénévoles, de pratiquants pour les fréquenter ? Combien de salles dites des fête prévues pour favoriser le lien social ne sont ouvertes que quelques jours par an car il n’y a pas d’associations pour les animer ? Combien de lieux de services ne rendent plus aucun service ? La crise énergétique après la crise sanitaire va certainement accélérer cette non-utilisation de « constructions » disproportionnées ou dépassées. Tout projet d’intérêt général nécessiterait une approche politique de ses modalités de fonctionnement afin de se prémunir contre ces suites détestables.

De plus en plus souvent, la contestation systémique a supplanté la concertation informative. Des groupes se constituent pour « vaincre » profitant du fait que les élus ne cherchent plus à convaincre. Dans ce domaine rien ne remplace le contact direct, l’ouverture sur les autres, la capacité à dialoguer plutôt qu’à décider. Des initiatives de plus en plus nombreuses se font jour pour répondre à ce besoin que les élus prêtent à des habitants devenus «consommateurs». La loi a prévu une bonne demi-douzaine de structures pour favoriser l’échange entre élus et citoyens. Là encore, comme trop souvent, les « organes » prévus sont souvent détournés de leurs fonctions à des fins politiciennes.

La politique porte sur les actions, l’équilibre, le développement interne ou externe d’une société de n’importe quelle taille, ses rapports internes et ses rapports à d’autres ensembles pu au sein d’autres ensembles. La politique est donc principalement ce qui a trait au collectif et donc à la volonté de chacun de ne pas considérer que l’intérêt général se confond avec son intérêt particulier. Il faut sans cesse le répéter, le ressasser, le démontrer, le prôner et construire une vraie stratégie pour en faire vivre. Il n’y aucune solution toute faite : « la démocratie c’est (en effet) avant tout un état d’esprit » comme le prônait Pierre Mendés-France ;

En me rendant à la Faculté du Capitole à Toulouse devant des étudiants pour deux heures d’échange sur la vision que nous avons eue durant quelques décennies dans le développement social, culturel, économique, environnemental de Créon, je prends un pari risqué. Pourtant j’en jubile à l’avance. Être poussé à me justifier, à expliquer, à essayer de convaincre constitue un défi qui me rajeunit et me plaît. Nous parlerons beaucoup du passé dont je continue à penser qu’il a de l’intérêt pour imaginer un autre avenir. « Le partage du pouvoir local » (1)… même imparfait comme il l’a probablement était a été mon bréviaire politique car j’ai fait de la politique à contre-courant.

(1) Le partage du pouvoir local Editions Le Bord de l’Eau 

Ce champ est nécessaire.

En savoir plus sur Roue Libre - Le blog de Jean-Marie Darmian

Subscribe to get the latest posts sent to your email.

Cet article a 4 commentaires

  1. J.J.

    – Ah ! vous faites de la politique(sous entendu marxiste, anarchiste etc.) !

    C’est ce que l’on s’entend dire lorsque l’on fait une réflexion critique à propos des décisions des princes qui pensent nous gouverner, ou tout simplement en proposant un projet visant à améliorer la condition de bien des citoyens.
    En résumé, si vous vous déclarez « à droite, toute ! », en ce cas là vous serez réputé ne pas faire de politique. Et ça c’est bien.

    Du moment que vous ne bnéniououitez pas dans le sens de la « doxa » en vigueur, vous faites de la politique, et ça c’est grave.

  2. facon jf

    Bonjour,
    la « politique » un mot à géométrie variable charriant en lui même quantité de sens. C’est un mot polysémique qui recouvre des tas de domaines de l’international au national jusqu’à l’individu qui qualifie de politique une manière d’agir avec autrui habile, judicieuse, diplomate et calculée.
    Le discours des politiques a méthodiquement déconstruit le sens des mots dans le but du conditionnement général des esprits vers l’acceptation des sociétés libérales nouvel horizon indépassable de nos sociétés post-industrielles.
    La destruction du sens des mots dans la bouche des « politiques » touche principalement « réforme, pédagogie, gouvernance et le politique ». Dans le discours social et politique ; des mots et des expressions sont transformés en clichés prédigérés. Clichés qui sont à la pensée ce que le chewing-gum est à la nutrition : une mastication qui tournerait à vide si elle ne contribuait pas au conditionnement général des esprits.
    Ainsi le mot réforme est immédiatement suivi des justificatifs, indispensable, juste et équilibrée.
    Réforme habillée pour la circonstance par une  » pédagogie » dispensée par une élite d’esprits clairvoyants autant que bienveillants pour convaincre une population vaguement puérile, peu ou mal informée, rebelle, capricieuse, n’ayant pas encore intégré le principe de réalité et qui, lorsqu’elle se rebiffe, ne le fait que dans la mesure où elle n’a pas compris qu’on veut son bien.
    C’est le retour de l’image de la rhétorique réactionnaire du XIXe siècle dans sa variante adoucie, lorsque le bourgeois paternaliste installait face à lui l’image d’un peuple enfant.
    Et voila comment la gouvernance entre en piste par le biais de la pédagogie. Une pédagogie d’une économie pensée non comme diversité de choix ou de stratégies possibles mais comme ensemble de lois auxquelles il n’y aurait pas d’alternative. C’est la nouvelle illustration du There is no alternative (TINA), traduit en français par « Il n’y a pas d’autre choix » ou « Il n’y a pas d’alternative » ou « Il n’y a pas de plan B », slogan politique attribué à Margaret Thatcher.
    Proposition d’une très grande circularité : car au fond gouvernance et pédagogie s’impliquent mutuellement.
    On pourrait enrichir encore la démonstration avec les mots flexibilité, dialogue social, partenaires sociaux, modernité, excellence, performance, restructurations, adaptation, changement, développement durable, Europe, contraintes structurelles, compétitivité, employabilité, échec du référendum, gauche de la gauche, défi, mondialisation, déficit de communication, etc.
    Le dernier tour de force est de changer le genre du mot « politique » LE politique est promut pour effacer LA politique. La politique, ça sent la sueur des meetings, ça évoque le bras de fer, le coup de force, les petites stratégies minables autant que les grands mouvements d’opinion, et la rhétorique des tribuns. Le politique donc, mais ici encore comme instance située au-delà de la politique – au-delà de la gauche et de la droite, comme on serait au-delà du bien et du mal, en tout cas dans cette région apaisée où régnera enfin un consensus conforme à la raison et adapté à un monde de plus en plus complexe.
    La finalité serait une gestion rationnelle de la société avec, dans l’absolu, une politique dépolitisée, une politique enfin soustraite au conflit, aux rapports de force, et, plus concrètement, ajustée à un esprit de consensus favorisant à terme l’alternance, au pouvoir, de deux formations d’accord sur l’essentiel – et d’ores et déjà sur les « réformes nécessaires » –, formations qui ne seraient plus guère en désaccord que sur des aspects marginaux de la politique à conduire et de la stratégie politique à mener pour y parvenir.

    Pour résumer tous ces efforts patients sont destinés à effacer le passé des luttes pour le remplacer par une  » démocratie » calquée sur les USA où l’affrontement de façade démocrates/républicains ne remet jamais en cause le modèle de société.

    Bonne journée

  3. J.J.

    » démocratie » des USA : un oxymore.

  4. facon jf

    Autre sujet : Arrêtons cette boucherie
    Bientôt 1 an de guerre en Ukraine le terrible bilan publié par L’édition turque de Hürseda Haber publie des informations sur les pertes de l’armée russe (hors SMP Wagner) les données de terrain du 14 janvier 2023 MOSSAD israélien.
    Perte Coté Russe hors groupe Wagner 18 480 morts, 44 500 blessés,323 Captif
    Perte Coté Ukraine 157 000 morts, 234 000 blessés, 17 230 captifs
    Perte OTAN
    234 morts – entraîneurs militaires de l’OTAN (États-Unis et Royaume-Uni)
    2 458 morts – soldats de l’OTAN (Allemagne, Pologne, Lituanie, …)
    Combattants volontaires
    5360 mercenaires étrangers
    STOP LA GUERRE !!!
    source : https://hurseda.net/gundem/246987-iddia-mossad-a-gore-ukrayna-ve-rusya-kayiplari.html
    Fait intéressant, ces données ont été rendues publiques par les médias turcs, mais avec une référence aux services de renseignement israéliens.

Laisser un commentaire