Et le rideau sur l'écran est tombé…

Pourquoi je pense à cette chanson ce soir au moment où je retrouve le silence de ma modeste maison de la ville bastide de Créon ? Je ne le sais pas ! En tous cas ce n’est surtout pas parce que je crois que la « politique » est du cinéma ! Bien que ! Tout bien réfléchi on n’en est pas loin. J’ai terminé mon mandat de Maire après 280 réunions sans absence et l’équivalent de 56 jours de présence cumulée devant la table de l’Hôtel de ville de Créon ! Je suis soulagé… mais je suis triste de quitter cette « dernière séance » !

Les westerns avec leurs « bons »  et leurs « méchants » », leurs balles tirées dans le dos, leurs assassinats, leurs duels à la loyale ou truqués et plus encore leurs pseudos shérifs ce ne sont pas des légendes dans la vie publique. Les bons, les brutes et les truands ça existent chaque jour dans ce milieu et leur sort est finalement bien différent. Malheureusement ce ne sont plus les « bons » qui triomphent dans le monde actuel ! Les croquemorts vous suivent d’ailleurs avec l’espoir de faire une bonne affaire avec des gens victimes de l’épidémie du « tous pourris »!. Pour les uns vous n’avez pas été assez à gauche dans la rue centrale de la vie mais d’autres auraient préfèré vous voir marcher à l’ombre de la droite. Bref au moment du générique de fin si vous êtes encore là heureux et en vie ce n’est déjà pas trop mal !

Il est également possible dans la politique de raconter des histoires, de faire des scénarios ou de décliner des chansons même si l’air est bien connu ! En définitive au moment de plonger dans le « temps maîtrisé » je m’aperçois que je  n’étais qu’un personnage dont les autres tiraient les ficelles. J’ai passé les ¾ de ma vie à jouer aux gendarmes et aux voleurs et maintenant je préfère aller me reposer sous les tilleuls de la cour de récréation. Alors branchez vous exceptionnellement ce soir sur ce texte qui résume en fait mes 47 ans de vie publique pas encore totalement bouclée mais dont la première étape est terminée. Mon bonheur n’a jamais été aussi prêt à porter! Je préfère donc simplement rester en marge ! Allez, accompagnez moi pour ma dernière séance… et surtout ne boudez pas votre plaisir !

Moi je suis soulagé et heureux ! Aucun regret car j’assume ma décision de ne plus être acteur pour devenir spectateur avec mes amis de toujours ou de hier… mais le « cinéma » va changer de mains et continuer à vivre. Autrement, avec une autre programmation et sans mes souvenirs embarrassants ! Allons y… je quitte mon strapontin !

« La lumièr’ revient déjà
Et le film est terminé
Je réveille mon voisin
Il dort comme un nouveau-né
Je relèv’ mon strapontin
J’ai une envie de bailler
C’était la dernièr’ séquence
C’était la dernièr’ séance
Et le rideau sur l’écran est tombé
La photo sur le mot fin
Peut fair’ sourire ou pleurer
Mais je connais le destin
D’un cinéma de quartier
Il finira en garage
En building supermarché
Il n’a plus aucune chance
C’était la dernièr’ séance
Et le rideau sur l’écran est tombé
Bye bye les héros que j’aimais
L’entracte est terminé
Bye bye rendez-vous à jamais
Mes chocolats glacés, glacés.
J’allais rue des Solitaires
À l’école de mon quartier
À 5 heures j’étais sorti
Mon père venait me chercher
On voyait Gary Cooper
Qui défendait l’opprimé
C’était vraiment bien l’enfance
Mais c’est la dernière séquence
Et le rideau sur l’écran est tombé
Bye bye les filles qui tremblaient
Pour les jeunes premiers
Bye bye rendez-vous à jamais
Mes chocolats glacés, glacés.
La lumière s’éteint déjà
La salle est vide à pleurer
Mon voisin détend ses bras
Il s’en va boire un café
Un vieux pleure dans un coin
Son cinéma est fermé
C’était la dernièr’ séquence
C’était la dernièr’ séance
Et le rideau sur l’écran est tombé. »

FIN !

Cet article a 8 commentaires

  1. poupeau

    salut l’artiste ! tu as raison, il ne faut pas mourir sur scène, et profiter un peu de la vie !

  2. Michel

    Quand un élu comme toi raccroche, laissant derrière lui son énergie et son engagement, la question qu’on se pose c’est: « et demain? des citoyens seront ils capables de s’engager de la même manière dans la vie publique, avec la même abnégation et la même « foi »… même laïque!?…

  3. François

    Bonjour !
    Dans la suite de @poupeau, je dirai que ton temps de funambule ( même sur le plancher des vaches !) ou de punching ball se termine bien ….TRES BIEN !
    Le monde tournant à l’envers, les élèves noteront le maître d’un honorable 18/20 … en vertu de l’éternel « Pouvait (toujours) mieux faire  » ! ! ! !
    Quant à ton « cinéma de quartier  » dont tu connais toutes les salles et écrans, non , il ne finira pas en « garage, building ou supermarché »: l’architecture ne s’y prête pas !
    Donc, de nouveaux porteurs de projets prendront le relais dans cette course dont la ligne d’arrivée, bien que lointaine, se rapproche !
    Bonne retraite parmi les tiens … mais n’oublie pas ton blog ! ! !
    Amicalement … et cordialement !

  4. Vanmeulebroucke Guy

    Bonjour(?) JMD,

    Ce n’est pas une fin en soi,c’est une nouvelle série qui commence avec un tournage différent et un nouveau décor,quoi que…..Ce n’est qu’un au revoir.Bon courage pour une nouvelle séance!

  5. labarrere florence

    Tu pars avec les honneurs.bravo Jean marie!!!!!!

  6. J.J.

    Bienvenue dans le monde des « retraités bis ».
    C’est une autre vie qui va commencer et si l’on en prend la peine, on trouve toujours quelque chose de passionnant à faire.

    Je te fais confiance Jean Marie, après le petit moment de nostalgie de la  » Dernière Séance », tu ne trouveras pas le temps de t’ennuyer.

    Bon vent !

  7. Charles-Albert Lucas

    Savoir réussir sa sortie n’est donné qu’aux vrais artistes et qu’à quelques rares politiques qui trouvent là l’occasion d’affirmer leur authentique esprit démocratique et une humanité vraie. Bravo Monsieur…

  8. Broustaut Françoise

    Un rien désabusé, garde-toi de tes arrières, laisse passer le moment des élections, sache tracer ta nouvelle voie semée de partage comme tu as toujours su le faire, mais surtout, cultive bien l’art d’être grand-père! Bonne longue route…..

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