You are currently viewing Tout roule de moins en moins bien pour l’industrie automobile

Tout roule de moins en moins bien pour l’industrie automobile

Une nouvelle crise se profile pour la rentrée avec des milliers d’emplois en jeu. L’évolution de l’industrie automobile a matière à inquiéter le pouvoir en place qui ne cesse de clamer son souhait de réindustrialiser le pays. Le système libéral reposant sur le principe qu’il faut offrir le maximum de possibilités d’achat aux consommateurs pour qu’ils entretiennent la croissance et surtout les profits des producteurs souvent avides de soutiens publics. Le vrai problème c’est que ce système suppose une envie collective d’accéder à des nouveautés ou à des possibilités intéressantes de diminuer les prix d’achat. Lorsque l’État a les moyens de subventionner des filières il permet de fausser ces deux paramètres. C’est ce qu’ils ‘est passé sur celle des véhicules électriques. Le concept de « l’aubaine » ne profite qu’à celles et ceux qui ont les moyens et l’envie d’acheter. Or la situation des finances ne permet plus de doper le marché.

Depuis plus de cinq mois les vente d’automobiles de toutes les marques et surtout si elles sont électriques s’effondre inexorablement. En mai les immatriculations ont par exemple baissé de 12 ,3 % par rapport à celui de 2024 et elles sont revenues au niveau de…2022. Une chute significative (la pire sur un mois de ses dix dernières années) qui se situe globalement pour le moment à moins 8 % sur les deux périodes. Selon les observateurs depuis 2019 les ventes ont perdu plus de 30 % de leur volume depuis 2019 !

Dans un tel contexte deux marques françaises s’en sortent un peu mieux que les autres puisque Renault et Stellantis restent de loin les constructeurs des voitures préférées des Français en mai, avec respectivement 34 500 voitures vendues pour le premier et 34 441 pour le deuxième. La marque allemande Volkswagen se retrouve quant à elle sur la troisième marche du podium avec 19 731 immatriculations de voitures neuves. Ce sont des chiffres très bas pour maintenir le niveau de production actuel. Le pire a été atteint par Tesla qui constate un effondrement spectaculaire avec le chiffre ridicule de 721 voitures de la marque du facho Musk immatriculées en mai. Il en était à 2 197 l’an passé durant le même laps de temps.

La part des autos électriques stagnent à 18 % des 119 475 enregistrés dans les Préfectures de métropole Soit seulement 21 500 dont une bonne part sont chinoises. En fait les perspectives de la gestion de l’État par un gouvernement inexistant ne favorise pas l’engagement des acheteurs sur le moyen terme pour des crédits à la consommation. Ils ont la trouille de ce qui les attend avec la prochaine loi des Finances. Les retraités notamment ont tiré le frein à mains et ils se restreignent dans les secteurs ne paraissant pas essentiels pour leur vie quotidienne. Changer d’automobile n’est plus dans leurs priorités.

Les particuliers sont donc de moins en moins nombreux à se tourner vers les véhicules neufs (la baisse est nette : -17 %. Jusqu’à présent le renouvellement des « flottes » (collectivités locales, entreprises…) compensaient tant soit peu cette défaillance de la clientèle privée mais partout le manque de crédits génère une baisse similaire. Les voitures neuves n’attirent plus grand monde et la crise s’amplifiera en 2026 avec les mesures annoncées. L’’électrique, pourtant présentée à longueur de pubs (l’hybride prend la place), s’effondre : -19 % au global, -58 % chez les particuliers. Seulement 14 % d’entre eux choisissent encore ce type d’énergie.

Pendant ce temps les ventes de voitures d’occasion progresse de 2,6 %. Preuve que les Français se détournent de plus en plus des voitures neuves, dont le prix a explosé ces dernières années, pour privilégier un achat financièrement plus raisonnable. Conséquences : les voitures sont conservées de plus en plus longtemps, elles sont davantage revendues au cours de leur vie et… le parc vieillit. L’âge moyen des voitures en France est aujourd’hui de 11,3 ans. Il était de 8,8 ans en 2018. C’est inquiétant pour la transition énergétique souhaitée mais qui a pris plusieurs coups de canif depuis le début de cette année.

Sur le premier trimestre de 2025, plus de….. 1,6 million de voitures ont été revendues d’occasion en France. Les « électriques » ne représentent là encore que…. 42 800 unités. Ça reste peu significatif à l’échelle du marché : 2,6 % des transactions totales  Même d’occase, ces véhicules ne sont pas accessibles à toutes les bourses. Le site Leboncoin a effectué une analyse sur les transactions de voitures entre particuliers : alors que les modèles diesel s’affichent en moyenne à 10 231 €, les électriques culminent à 21 309 €. La situation risque de devenir catastrophique avant la fin de 2025 !

Ce champ est nécessaire.

En savoir plus sur Roue Libre - Le blog de Jean-Marie Darmian

Subscribe to get the latest posts sent to your email.

Cet article a 4 commentaires

  1. J.J.

    Très bien (en principe…) la voiture électrique, si l’on en croit les partisans de ce genre de véhicule.
    Mais, détail pratique et bassement matérialiste, comment fait on pour recharger son phaéton, un cas parmi tant d’autres, lorsque l’on réside en appartement, par exemple, que l’immeuble de dispose pas de bornes idoines et que la plus proche se situe à quelques kilomètres ?
    Bine sûr, on peut pédaler dans la cave, mais s’il n’y a pas non plus de cave ?
    PS. Je n’ai jamais envisagé d’acquérir ce type d’engin de transport.

  2. Pierre Pancrace

    La construction d’une voiture électrique ou hybride est une horreur écologique (voir la production du cobalt et du lithium, 80% des terres rares sont détenues par la Chine). L’utilisation de la voiture électrique peut être écolo si l’électricité produite pour la recharger est décarbonée, la voiture hybride a un moteur thermique pour charger ses batteries.
    Les voitures électriques ou hybrides ont une durée de vie liée à la durée de vie de leurs batteries, 10 ans ? , et le coût de changement des batteries rend la valeur du véhicule nulle, sa destruction est coûteuse, sa courte vie se termine comme elle a commencé par une horreur écologique.
    Alors je n’achèterai jamais une voiture électrique ou hybride, à moins qu’on me la donne, je veux bien payer son entretien et la rendre quand les batteries seront mortes et elle aussi.
    Et qu’on arrête de me culpabiliser avec le CO2, les voitures émettent 1/5 du CO2 de l’Europe, et les émissions de CO2 de l’Europe c’est 1/2000 des émissions mondiales de C02.

  3. faconjf

    Bonjour,
    La bagnole n’a plus la côte, le marché de l’automobile est en panne en France. Ce secteur de l’industrie a connu une année 2024 compliquée, illustrée par des ventes en baisse de plus de 20% par rapport à 2019, la dernière année avant la pandémie de Covid-19. Ces résultats provoquent un phénomène de surcapacité, en partie responsable des plans sociaux qui se multiplient en France chez les constructeurs et les équipementiers. Des plans sociaux en veux-tu? En voilà ! Le syndicat CGT a compte 381 plans sociaux !!! x3 plus qu’en juin 2024 comparé à juin 2025. Bridgestone France (suite d’un long feuilleton) les 850 salaries de l’usine de Béthune ont été licencies 2025-mai. Bridgestone France 2 un plan social est en cours en ce moment sur le site de Rungis 2025-mai. Forvia France pots d’échappement auto ferme son usine de Messei et licencie 109 ouvriers 2025-mai. Capail France grossiste automobile en redressement judiciaire avec 47 personnes 2025-mai. Entre parenthèses, les RH ( Rien d’Humain) qui ont chargé les charrettes de licenciements sont maintenant sur le quai des départs. Les entreprises justifient leur licenciement par l’IA. Ainsi IBM U$ vire son personnel DRH ( Définitivement Rien d’Humain) et les remplace par l’IA, tout comme le media Business Insider U$ qui a décidé de remplacer des journalistes par une rédaction… automatisée où les articles seront remplacés par des robots… L’IA va sélectionner elle même les candidats au départ et sans doute non-négocier les plans dits « sociaux ». Faut-il pleurer, faut-il en rire?
    La régression de la filière automobile est en train de s’accélérer. Il y a d’abord une baisse des volumes de ventes, qui touche toute la production européenne et génère un phénomène de surcapacité à l’origine de la plupart des restructurations observées un peu partout, et particulièrement en France. L’autre effet, moins conjoncturel, est plus ancien et plus structurel : les délocalisations dans les pays du centre et de l’est de l’Europe et même au-delà n’ont pas été enrayées par l’électrification du parc automobile et s’accentuent.
    On parle d’une crise quand les entreprises perdent de l’argent mais ni les grands constructeurs ni les grands équipementiers n’en perdent actuellement ( Résultats Renault 2024 : dividende en hausse de +19% à 2.2 € par action, DACIA cartonne toujours. Michelin lors de l’Assemblée générale du 16 mai 2025, les actionnaires ont approuvé le versement d’un dividende de 1,38 € par action au titre de l’exercice 2024, en hausse de 2,2 % par rapport à l’année précédente.). On a des groupes qui considèrent qu’ils n’en gagnent pas assez parce qu’ils ont des usines qui sont remplies à moitié ou aux trois quarts. Les ventes de voitures en 2023 et 2024 sont très en deçà de 2019, avant la pandémie de Covid-19, et on considère que c’est le nouvel état du marché. Tuer les emplois sauver les dividendes!
    Comment expliquer la chute des ventes de voitures neuves ?
    Elle est liée à la politique de prix des constructeurs et à la manière dont ils construisent leur catalogue de voitures. Les entreprises automobiles ont connu une parenthèse enchantée après la crise du Covid, entre 2020 et 2023, durant laquelle il y avait moins de véhicules que de clients.
    Les constructeurs avaient alors ce que Carlos Tavares [ancien directeur général du groupe Stellantis] avait appelé le « pricing power » ( « pouvoir de fixation des prix »). Ils étaient en mesure de ne pas brader leurs voitures. Et ils ont plutôt tiré profit de ce « pouvoir » sur les modèles les plus juteux, en privilégiant les berlines qui sont vendues plus cher que les petites citadines et qui permettent donc de réaliser de plus grosses marges. Les arbres ne montent jamais jusqu’au ciel. « Si on continue d’essayer de vendre des voitures à 40 000 euros, alors on n’aura ni les volumes de ventes ni le 100% de véhicules électriques. »
    Bernard Jullien, économiste spécialiste du secteur automobile.
    Les voitures électriques coûtent plus cher lorsqu’on fabrique des copies de SUV qui pèsent deux tonnes. Cela donne des véhicules à 45 000 euros qui ne se vendent pas et les clients n’en veulent pas.
    L’objectif de l’U€ de l’électrification à 100% pour 2035 s’éloigne tous les jours [le Parlement européen a voté la fin de la vente des véhicules neufs à moteurs thermiques en 2035]. La stratégie consistant à forcer la main aux industriels est un fiasco car ce sont les acheteurs qui deviennent imperméables aux arguments fallacieux du green washing.
    Seuls les produits Chinois tirent leur épingle du jeu. La Chine menace les constructeurs et davantage encore les équipementiers, car l’U€ a mis des barrières douanières sur les importations chinoises de véhicules, mais pas sur les importations de composants, qui peuvent être cinq fois moins chers. « La Chine a des surcapacités et peut donc casser les prix. » Bernard Jullien, économiste
    La Chine bénéficie aussi d’un avantage sur les coûts de l’énergie puisqu’elle échange avec tous les pays et peut acheter du gaz et de l’électricité à la Russie, ce qui n’est pas le cas des pays européens. Un grand merci aux mamamouchis qui ont scié les branches pour complaire aux U$ en allant jusqu’à pétarder les gazoducs Nord-stream.
    L’industrie électrique chinoise est aussi performante car elle possède la première industrie mondiale de la batterie et des acteurs qui travaillent bien, avec notamment BYD. Ce constructeur s’installe en Europe, ce qui pourrait créer des surcapacités supplémentaires en Europe et entraîner des restructurations chez Renault, Stellantis ou Volkswagen.
    Selon un récent décompte, au moins 80 sites industriels sont menacés.
    Et pourtant, avec l’électrique, le coût de production des voitures devient moins dépendant de la main-d’œuvre tandis que les dépenses d’énergie prennent plus d’importance. Les raisons qui avaient conduit les constructeurs à aller mettre leur production de voitures loin de la France sont donc assez largement démenties par la fabrication électrique. Sur le papier avec son énergie électrique excédentaire, la France a de sérieux atouts pour devenir un centre de conception et de production de voitures électriques, surtout pour les petits modèles. Mais l’essentiel est à faire, se réorienter vers des modèles plus légers, plus petits, plus compacts, avec moinsd’autonomie et à un prix inférieur à 20 000€ cela sauverait le secteur… Mais sans doute pas les dividendes!
    Pas grave, nos impôts vont financer le manque à gagner, suivant le principe mamamouchien « ça bouge on taxe, ça bouge toujours on taxe toujours, ça bouge plus on subventionne ».
    Ainsi fonctionne la France, faut-il pleurer, faut-il en rire??
    Bonne journée

  4. Alain.e

    Je m’ étonnes que le marché automobile ne se porte pas mieux , en effet, de nombreux individus déploient des efforts méritoires pour obliger les gens à changer de véhicules .
    Le PSG gagne , voitures brulées
    Le PSG perd , voitures brulées
    C’ est le nouvel an , voitures brulées
    Un délit de fuite de délinquant , voitures brulées …..
    C’ est aussi valable pour les poubelles , abribus , écoles …
    Une spécificité bien française qui fait bruler , pardon, briller notre pays bien au delà de nos frontières et qui devrait relancer la consommation par la destruction des biens d’ autrui …
    J’ espère me tromper sur mon analyse .
    Cordialement.

Laisser un commentaire