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Je ne suis plus complétement foot à lier

Ils seront reçus dimanche soir à 19 heures à l’Élysée par qui vous savez après_ avoir descendu les Champs-Élysées lentement, très lentement pour que les supporters puissent leur crier leur amour. Les forces de police auront été déployées toute la nuit précédente pour tenter de limiter les débordements qui existeront en cas de victoire mais aussi et surtout en cas de défaite. Tout est prêt : la puissance publique se prépare à juguler l’enthousiasme ou la déception de ces milliers de supporteurs qui transforme un matche de football en exutoire de leur rêves ou de leur mal-être. L’épreuve pour le football en général risque d’être révélatrice de son état réel ; Surtout après les suites données à Bordeaux au titre européen de l4union Bordelo-béglaise. C’est vrai qu’eux n’ont été invités qu’à la Mairie de Bordeaux…

Ce qui ne devrait être qu’une confrontation sportive entre le club qatari du PSG installé en France et celui de Milan achetée il y a quelques jours par le fonds d’investissement américain Oaktree dévie à une caricature sociétale. Le « footfric » étale toute sa démesure dans ce match joué dans cette opulente Bavière dont les retraités ont mis à genoux la Grèce avec leurs placements devant être grassement rémunérés à tout prix. Les millions du pétrole jouent contre les millions de la 3silver économe » trumpiste ! Bien évidemment on laissera à la glorieuse incertitude du sport de désigner l’heureux bénéficiaire du pactole promis par l’UEFA dont on sait combien elle se préoccupe de ses recettes.

La caricature est telle que les mots utilisés dépassent l’entendement. A Marseille par exemple certains médias dressent la liste des « traîtres » ayant simplement déclaré que les Qataris parisiens pouvaient l’emporter. Un site internet dresse la liste des proscrits qui se nomment notamment Deschamps ou Zidane qui ont osé souhaiter la victoire parisienne. Une absurdité conforme à l’ambiance actuelle dans le milieu. La haine, la violence à l’égard de celles et ceux qui osent simplement être sincère sont de sorte chaque week-end. L’utilisation de la référence à la « traîtrise » (vis à vis de qui et de quoi?) dans le sport dépasse l’entendement. L’adversaire est une ennemi. L’arbitre un homme à abattre. La drogue de l’intolérance envahit les esprits les plus faibles. 

Les comportements collectifs irrespectueux, agressifs, violents se multiplient dans le stades et en dehors. Des coupables désignés à la vindicte populiste essuient insultes et menaces comme s’ils portaient une responsabilité personnelle directe dans les résultats du club ou de l’équipe dont ils ont pris la responsabilité. Le mal gagne d’ailleurs tous les niveaux du football dans lesquels l’obsession de gagner à tout prix à définitivement remplacé le plaisir de jouer. Et quand on dit gagner ce n’est pas qu’au tableau d’affichage c’est aussi et surtout l’espoir d’entrer dans ce monde professionnel qui étale des sommes démesurées sur les pelouses vertes du casino du foot.

Bien des joueurs du siècle précédant n’avaient comme objectif que d’évoluer socialement grâce à leur talent. Un certain Raymond Kopaszewski, dit Raymond Kopa qui ne vivait dès son plus jeune âge que pour le football avait travaillé dans une mine comme tous les immigrés polonais de Noeux les Mines avant de connaître l’aisance grâce au football. En 1945 il cherchait une place d’apprenti électricien afin d’échapper à la mine mais sans succès[. Raymond travaillera donc à la mine (fosse n°3) à 612 mètres sous terre  pendant deux ans et demi en tant que pousseur de chariots

Il lui faudra un grave accident du travail à une main, la protection du club de Noeux les Mines et l’œil de Jean Batteux pour faire une carrière de footballeur professionnel. Il a disputé deux finales de Coupe d’Europe dont une victorieuse avec le Real de Madrid. Imaginez un instant ce que ce succès comme tous les autres, pouvaient représenter pour lui. C’est à lui que je penserai lors de cette finale. Il symbolisera le vrai football émancipateur des hommes et désormais des femmes qui avant tout imposent le respect par leur parcours personnel.

Activité commerciale jusqu’au bout du bout des crampons, le grand spectacle du ballon rond va drainer des millions d’affamés de gloire par procuration. Peu importe le vainqueur puisque rien ne les différencie sur le fond et dans la forme. Durant quarante ans j’ai rêvé foot, j’ai désiré foot, j’ai cru foot, j’ai pensé foot, j’ai partagé foot, j’ai vécu foot, j’ai aimé foot, j’ai milité foot, j’ai écrit foot sans limite mais je n’arrive plus à me retrouver maintenant dans ce que je vois, j’entends et ressens. Je trie. J’élude. Je renonce. je triche avec moi-même. J’en arrive à ne plus éprouver l’envie de me retrouver foot. Alors ce soir je ferai simplement le choix du cœur…et du meilleur Je crois que je devrai ensuite être classé chez les traîtres car je ne suis plus foot ! 

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Cet article a 5 commentaires

  1. Gilles Jeanneau

    Merci Jean-Marie pour cette anecdote sur Raymond Kopa car je ne savais pas qu’il avait eu cet accident … à qui il devra sons salut!
    Je suis comme toi, même si ce soir je regarderai quand même ce match en souhaitant que l’Inter gagne (à moins que les Quataris n’aient acheté la coupe, ce qui ne m’étonnerait pas du tout).
    Que de nostalgie en pensant à ces matchs de Coupe d’Europe regardés à la télé noir et blanc du foyer du Lycée Max Linder où nous étions internes, Christian et moi. Car ces soirs-là, il y avait dérogation et nous pouvions regarder la télé et nous régaler des Kopa et autres Gento, Puskas, Bobby Charlton …
    Allez, bonne journée quand même.

  2. J.J.

    Lassant, ces pantomimes ridicules de supporters arborant divers ornements et grigris d’une rare beaufitude puérile. C’est pas varié !
    Vivement que ça finisse et que la primauté sur les étranges lucarnes, qui sont vraiment sinistrées en ces temps par de pseudo événements sportifs, soit restituées à nos tristes comiques habituels.

  3. christian grené

    Excuse moi Jean-Marie de penser comme toi. Quitte à passer pour un vieux con, ou parce que la nostalgie n’est plus ce qu’elle était – merci Simone (femme d’Ivo Livi) – Mais du foot je n’ai rien à…
    La bise à Gilou.

  4. Pontoizeau Puyo Martine

    bonsoir Jean Marie, alors comme ça tu es déçu du foot bizness. moi il y longtemps que je n’aime plus ce foot aux joueurs aux pieds trop lourds par les lingots d’or qui y sont accrochés. Trop de fric dans le sport donné à des gens qui ne le méritent pas. les sommes qui rémunèrent certains joueurs sont indécentes. Rouler en Ferrari, porches ou autres véhicules de grand luxe, se payer des maisons de riches avec xx x……pièces qui leur sont inutiles, faut plus grand, plus beau que les autres. tous ceux qui viennent de l’étranger envoies t’il de l’argent pour aider leur peuple .? j’ai ouie dire qu’il y en avait quelque’ uns,qui faisaient acte de solidarité. En + certains qui font fortune sont très hautains et méprisants pour ceux qui les engraissent.
    l’argent tue le sport de haut niveau, rend les jeunes fous, qui n’accèderont jamais à leur train de vie en profitent pour tout casser pour voler ce qu’il ne peuvent pas se payer.
    Et pendant ce temps là les médecins, chirurgiens apèés 14 d’étude, voir plus, sont payés au lance pierre.

  5. François

    Bonjour Jean-Marie !
    Certes, nostalgique des vedettes de nos cinquante premières années, je n’apprécie pas ce foot actuel qui pue le pognon à chaque passe, à chaque but, ce, même si hier soir, le foot parisien était d’ « école ».
    Par contre, comment peut-on porter un maillot avec deux étoiles et présenter une copie pareille ? C’est ça l’Inter de Milan de ton cousin Darmiannnn ? C’est vraiment du cinq fois zéro!
    Face à eux, nos Girondins actuels sont champions d’Europe ! ! !
    À moins que, comme le suggère @Gilles Jeanneau, les euros quatari n’aient regarni des caisses italiennes ?
    Bon dimanche … même si la bouche est amère ! ! !
    Amitiés

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