L tradition veut que lors des commémorations officielles ou des hommages collectifs une minute de silence soit demandé à l’assistance. Cette habitude n’existe pas dans tous les pays et elle n’appartient pas à l’Histoire ancienne. En fait elle est surtout liée à la commémoration de la signature de l’armistice arrêtant la Grande Guerre 14-18. La France a cherché la meilleure manière d’honorer les 1,4 million d’adultes et même d’enfants morts durant cette période. Comme le veut le système politique républicain, il aura fallu une loi pour en décider. L’assemblée nationale codifie donc le 25 octobre 1919 soit moins d’un an après l’arrêt du massacre « la glorification des morts ».
Peu de villes ou de communes ont érigé un monument à cet effet. La séparation de l’église et de l’État n’est pas encore « digérée » partout. Dans bien des collectivités on pose donc des grandes plaques de marbre à l’intérieur des édifices religieux. On en trouve donc une opportunité pour le clergé de mettre la main sur les hommages pendant que les élus locaux eux cherchent souvent des fonds et sollicite des dons de la population.. Alors les Députés tentent de ménager tout le monde. Le 11 novembre on reprendra le principe du sabre et du goupillon. Pour honorer la mémoire des victimes on donnera du canon et on sonnera les cloches !
La fin de la Grande Guerre avait été bruyamment célébrée. On continua sur la lancée durant trois ans. Il n’y avait pas le sentiment que le recueillement puisse s’appuyer sur le silence. Les Poilus avaient été tués dans le fracas des armes, les explosions tonitruantes des obus, dans la fureur des assauts et personne ne pensait que le fait de se taire, de s’immobiliser pouvait constituer une manière correcte de célébrer le sacrifice de ces soldats. D’ailleurs il est assez difficile actuellement dans de nombreuses occasions d’obtenir la demande de ne pas manifester sa présence. Et ce ne doit être que soixante secondes !
Les sénateurs portugais ont été très ambitieux pour le lancement du premier hommage par un temps sans bruits. Alors que la république est balbutiante dans ce pays en 1912 il leur faut marquer la mort de l’un des fondateurs du système démocratique. Ils décident de se lever et de rester silencieux (imaginez un peu la même situation au palais Bourbon) durant… dix minutes. Cette initiative plaira mais le temps ayant paru bien long il fut progressivement décidé de la ramener à cinq, puis à deux et enfin à une seule minute !
C’est un journaliste australien, ancien membre du corps expéditionnaire britannique qui a dénoncé dans une tribune libre de son quotidien l’indécence du raffut officiel proposé pour commémorer les morts. Il voulait une manifestation laïque permettant aux croyants de toutes confessions et aux non-croyants d’être associés dans une célébration commune. Sa proposition tablait sur cinq minutes de silence absolu ce qui provoqua un vaste débat dans le monde anglo-saxon. Le Roi Georges V trancha et décida que… deux minutes de silence seraient imposées chaque 11 novembre à 11 heures : une pour les tués et une… pour les vivants. La France adoptera ce symbole sur une seule minute en 1922 !
Hier je me suis rendu sur trois manifestations commémoratives et j’aurai bien du mal à recenser le nombre exact de celles auxquelles j’ai participé dans ma vie personnelle ou publique. La constante devant les Monuments aux morts suivant où ils sont situés c’est que si le groupe participant à la cérémonie se tait à peu près la vie continue tout autour. La bagnole ronfle, la moto pétarade et les cris ou les conversations se poursuivent. L’impression que ces moments sont de plus en plus hors du temps présent s’en trouve renforcée. Chaque
J’ai vu un adepte du VTT débouler dans la rue occupée par les participants et tempêtant sous son casque car il ne pouvait pas avancer. Un autre promenant son chien adoré se faufila parmi le groupe pour poursuivre la prise du bol d’air par le toutou. Le plus répandu c’est l’incrédulité majoritaire de celles et ceux qui ne savent même pas la raison de ce rassemblement qui les prive d’emprunter leur itinéraire habituel. Le silence gêne. Le silence embarrasse. Le silence n’a plus sa valeur d’antan dans une société qui ne le supporte pas. D’ailleurs il est de moins en moins respecté. Le briser devient une manière de manifester sa différence. En écourter la durée s’installe comme un principe salvateur.
Sur certains stades, dans des établissements scolaires, dans des moments douloureux, dans la vie publique les signes de délitement d’un consensus autour de la référence au silence s’accumulent. D’ailleurs pour régler le problème il est question de supprimer un jours férié le 11 novembre ce qui revient à détruire à terme la mémoire relative à la Grande Guerre puisqu’il n’ y aura plus personne pour « perdre » soixante secondes chaque année devant un Monument aux Morts pour la liberté, l’égalité, la fraternité et la solidarité.
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Il m’est arrivé, selon le terme convenu, de « faire respecter » (j’apprécie dans ce cas cette notion de respect) une minute de silence, mais je ne sais si les soixante secondes « y étaient » ou étaient dépassées.
Par contre, dans une des communes où j’ai sévi, le matin du 11 novembre, après la Marseillaise chantée par les enfants, ou la récitation d’un texte « commémoratif », monsieur le maire sortait son oignon et donnait le départ de la minute. Ainsi la minute de silence était respectée à la seconde près, « montre en main ».
« C’est une pauvre vieille bête de fantassin qui s’est mis en tête de conter ce qu’elle a vu à la guerre. Bien rares furent les poilus qui surent voir. Celui qui commence ce récit fut un aveugle entre les aveugles et fit la guerre sans la comprendre. Il ne se hasardera donc pas à la commenter et n’essayera pas de tirer des faits rapportés les déductions philosophiques qui s’imposeront d’elles-mêmes au lecteur subtil. Il présentera les choses tout simplement sans envolée lyrique, d’abord, parce qu’il se sent incapable de réussir dans l’épopée, ensuite parce que les spectacles auxquels il assista ne provoquèrent jamais en lui l’admiration ni l’enthousiasme, mais toujours la pitié, l’écœurement et la révolte. Il sait que les poilus ne furent pas des héros mais des malheureux faisant obscurément leur besogne de bête traquant la bête, non point par devoir, mais parce qu’ils ne pouvaient s’y soustraire. »
Jean Marfaing, 1970
Originaire du Gers, Jean Marfaing (1891-1972) est contrôleur des douanes quand il est mobilisé en 1914 au 144e régiment d’infanterie de Bordeaux. Il combat en Lorraine en 1914 puis sur la Marne avant de gagner le Chemin des Dames où il va rester jusqu’en juin 1916. Il combat ensuite dans le secteur de Verdun, en Argonne puis dans la Somme jusqu’au début de l’année 1917. De retour dans l’Aisne d’avril à juin 1917 il participe à l’offensive avant de rejoindre le front d’Alsace puis de Champagne. En 1918 enfin, il combat dans l’Oise, dans l’Aisne, en Argonne puis en Picardie. Après la guerre il continuera sa carrière au sein des douanes et sera receveur principal lorsqu’il partira en retraite en 1952.
Extrait de « La lettre du Chemin des Dames » Novembre 2024
Bonjour,
à chacun ses hooligans, il faut aller chercher les informations dans la presse étrangère pour avoir un autre son de cloche au sujet d’une autre minute de silence.
« Avant le coup d’envoi du match, les supporters israéliens ont provoqué leurs homologues néerlandais dans les tribunes en refusant d’observer une minute de silence en hommage aux victimes des inondations dévastatrices qui ont endeuillé l’Espagne. (note perso L’Espagne a décidé de se joindre à la procédure pour génocide intentée par l’Afrique du Sud contre Israël devant la Cour internationale de Justice (CIJ), a déclaré jeudi le ministre espagnol des Affaires étrangères 06/06/2024.
« Nous avons pris cette décision à la lumière de la poursuite de l’opération militaire à Gaza », a déclaré José Manuel Albares, lors d’un point de presse convoqué en urgence.)
Les supporters du Maccabi Tel-Aviv ont perturbé la minute de silence en déclenchant des feux d’artifice pendant ce moment solennel, selon d’autres séquences vidéo relayées sur les réseaux sociaux. » Agence de presse Turque AA
Les merdias Français se sont contentés de faire silence sur les provocations des hooligans Israéliens lors de la rencontre Maccabi Tel-Aviv/ Ajax Amsterdam,ils ont par contre faits leurs choux gras avec la pseudo « nouvelle nuit de cristal d’Amsterdam ».
On pourra aussi mesurer le silence fracassant des merdias sur l’escalade guerrière de l’armée Israélienne qui bombarde le Liban pays qui n’est pas en guerre avec lui. Il faut consulter le journal Libanais L’Orient le jour pour apprendre ce matin: » Frappes israéliennes sur la banlieue sud de Beyrouth, après des appels à évacuer | Jour 403 de la guerre
11:21 heure de Beyrouth
L’aviation israélienne a bombardé une quatrième fois la banlieue sud de Beyrouth. »
Des femmes et des enfants innocents sont victimes d’un conflit qui les dépasse. Conflit où les atrocités répondent à d’autres atrocités dans le silence consternant de nos merdias complices de fait de ces massacres.
Les victimes de la « der des der », selon la volonté qui les à conduit au sacrifice suprême, voulaient par dessus tout que la paix règne enfin dans le monde… Je ferais silence sur ce qui est advenu de leurs espérances.
Bonne journée
Bonjour J-M !
Je t’accorde un … 21/20 pour ton feuillet tant cette fresque sur l’irrespect du Silence est éclatante de vérités.
Aussi, tu me connais, je vais chercher non pas l’anti-thèse (on ne contredit pas la Vérité sans entrer dans l’irrespect, ce qu’oublient tous les avocats affamés ), mais plutôt apporter quelques briques ou étais à ton brillant édifice !
Le Silence devant le monument aux morts : avec les cimetières et les lieuX de prières, ce sont certainement les points de vie (!) où le Silence s’impose. Toutefois, reconnaissons que ces stèles, érigées à une période où la traction animale était majoritaire avec le vélo et le « pédibus », étaient prévues bien visibles mais souvent sur des points dangereux pour une cérémonie surtout, comme tu le soulignes, à l’époque actuelle où la loi de «l’outrance libertaire » prime sur le Respect. Dans ma commune, devant le danger, on a baissé pavillon en déplaçant l’édifice … derrière la halle ! ! Fini le repère d’itinéraire et de visibilité mémoriale ! Comble de l’opération : je viens d’apprendre que l’opération a été dirigée par des conseillers municipaux servant ou ayant servi dans des services régaliens ! ! J’attends la prochaine étape de … St Léon (déchetterie) !
Parlons maintenant de la cérémonie !
Après avoir longuement cherché l’heure de celle-ci sur ma commune, j’ai circulé prés du lieu vers onze heures (comme partout !). Rien sauf, qu’après 15 mn, j’ai constaté qu’une gerbe avait été déposée en catimini ! ! Et là, des images de ma vie d’écolier se sont superposées à la triste cérémonie : des dizaines d’enfants portant des fleurs, avec leurs instituteurs, RESPECTAIENT une minute de silence avant de chanter la Marseillaise en remerciant ceux qui, par leur sang versé, leur permettaient de parler fièrement de la France ! L’Éducation, c’était aussi cela ! !
Quelque peu frustré dans ma démarche, j’ai enquêté dans les environs. Oh ! Miracle, dans une commune proche, les enfants des écoles étaient présents (Ouf ! ) ; Dans cette autre autre, située sur le point le plus haut de l’Entre-Deux-Mers, chaque foyer a reçu un flyer (mais oui, c’est parfois utile!) d’invitation à la cérémonie … avec verre de l’amitié ! ! (Bravo Christiane !). Et chez vous, les lecteurs, ce fut comment ?
Toujours sur le Silence, évoquons ces appareils de communication qui « s’invitent » … encore et toujours, dans ces moments de recueillement ! !
Enfin, il me faut clore cette diatribe sur la minute de Silence … dans les stades ! Là, J-M, je t’avoue que c’est « avec la boule au ventre » que j’attends jeudi soir et les alcoolo-brailleurs dénudés soi-disant supporters (?) du Stade de France : avec la catastrophe espagnole et les évènements d’Amsterdam, que vont-ils nous réserver ?
Quant à tes trois derniers paragraphes, ce sont des cerises sur la gâteau … à déguster avec du rosé bien sûr !
Amicalement
Dans les outrances pro israéliennes et génocidaires, celle ci : la manif d’Amsterdam qualifiée de pogrom… on aura tout vu !
https://www.youtube.com/watch?v=hdL2PvPL9u0
@JJ les vrais journalopes des merdias Français devraient prendre des cours de reportage auprès de ce jeune homme et son équipe… Pas de soucis les décodeurs du torchon qu’ai devenu le titre l’Abbération vont rétablir la vraie vérité qui convient parfaitement à la politique serpillière de Mac-Ronds.
En février 1973, Jean-Paul Sartre, Serge July, Philippe Gavi, Bernard Lallement et Jean-Claude Vernier fondent le journal Libération. Un manifeste, rendu public le 3 février 1973, en constitue la charte politique, dont la doctrine devait être « Peuple, prends la parole et garde-la ».
En leur mémoire j’observe une MINUTE de silence.
Qu’est devenu houlàlà !!!