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Plus rien ne va vraiment dans le BTP

La fameuse croissance repose sur deux piliers : la consommation et les investissements privés et surtout publics. Dans l’attente des chiffres des achats des Françaises et des Français au cours du premier trimestre de 2024 le gouvernement s’affole. Il serre la vis budgétaire mais ne parviendra pas à conjuguer moins de dépenses avec un regain de la confiance des foyers surtout ceux des classes dites moyennes. C’est le serpent qui se mord la queue. Rogner sur les prestations sociales c’est forcément diminuer le pouvoir d’achat de celles et ceux qui en souvent besoin pour « vivre » ou « survivre ».

Les rentrées des taxes diminuent quotidiennement. Les ordinateurs de Bercy affichent des résultats inquiétants car ils témoignent d’une angoisse généralisée néfaste pour l’économie. L’épargne commence à stagner ou à diminuer car le recours à ce que l’on a mis de coté pour finir le mois devient une tendance forte. En 2023, l’encours de l’épargne réglementée a battu les records enregistrés depuis 2012 , avec une hausse supérieure à 55 milliards d’euros pour le Livret A et le LDDS (Livret de développement durable et solidaire) avec un coût pour les institutions qui portent ces offres.

Les intérêts versés aux titulaires du Livret orange se sont chiffrés à 15,24 milliards d’euros, ce qui constitue également un record. Pour rappel, le taux de ce livret est maintenu à 3 % jusqu’en février 2025, pour des raisons économiques.Les ménages modestes, qui ont profité d’un taux de rendement de 6 % ces 6 derniers mois, se sont également montrés plus enthousiastes à verser de l’argent sur leurs LEP (Livret d’épargne populaire). Ils sont en effet nombreux à transférer des fonds depuis leurs comptes courants vers ce livret défiscalisé. Et, le relèvement du plafond à 10 000 euros (contre 7000 euros avant) au mois d’octobre dernier a fait bondir la collecte au détriment des autres livrets réglementés. Bref c’est autant d’argent qui ne part pas sur le marché !

Or les banques ne vivent pas des dépôts mais des prêts qu’elles consentent. Et là c’est une situation très singulière. Tous les records ont été battus en 2023 puisque la détention des crédits à la consommation recule pour la sixième année consécutive, quel que soit leur réseau de distribution. Le taux de détention de ces crédits baisse à 20,9 % (contre 24,9 % en 2020), soit le niveau le plus bas depuis… 1989. Les premiers effets de cette véritable crise de confiance dans l’avenir se feront sentir à la mi-2024. L’inflation se tassant légèrement il est possible que les taux d’intérêts baissent… très modestement.

En attendant le secteur le plus touché devient celui du BTP. L’adage voulant que « quand le bâtiment va tout va ! » risque de s’inverser. Le groupe Nexity qui œuvre dans la construction de logements commence par exemple à crier famine. Construire est devenu beaucoup plus cher, ou à des prix qui ne sont pas abordables pour les acheteurs et les ménages qui aimeraient avoir un bien neuf n’arrivent pas à suivre. Surtout qu’il est difficile de décrocher un crédit.

Les banques restent encore réservées sur les accords de crédits. Les taux d’intérêt restent à plus de 4% en moyenne, ce qui gèle la capacité d’emprunt des foyers. Donc, le nombre de réservations pour du logement neuf a chuté. Pour Nexity, c’est 19% de moins que l’an dernier et le promoteur s’en sort mieux que l’ensemble du marché français qui enregistre une baisse de 26%. un plan social est annoncé et plus grave dans un système libéral capitaliste, les dividendes aux actionnaires de serront pas distribués.

C’est le début d’une série de défaillances économiques. Les entreprises travaillent en effet actuellement sur des chantiers (Jeux olympiques par exemple) lancés il y a trois ou quatre ans et les carnets de commandes vont vite se tarir. Plusieurs causes à ce vide qui se profile. D’abord la société ne cesse de contester, de s’opposer, ou de condamner toutes les constructions nouvelles pour des raisons multiples. Chaque chantier de logements déclenche des polémiques interminables et les réglements d’urbanisme sont tellement compliqués, pointilleux, contraignants que plus personne n’échappe à leurs fourches caudines. Que dire des équipements publics !

L’autre danger vient de la situation des collectivités locales dont les marges de manœuvre (capacité d’autofinancement) se désagrègent au fil des exercices budgétaires en raison de l’augmentation des frais de fonctionnement. Il est obligatoire pour certaines d’étaler des réalisations promises ou même de les annuler. Or ce sont les principaux donneurs d’ordre pour le BTP. Bâtiments publics, routes, infrastructures même indispensables risquent bien de manquer fin 2024 mais surtout en 2025 et surtout 2026. Or ces investissements maintiennent les emplois de proximité et surtout profitent directement ou indirectement aux entreprises.

Enfin la raréfaction du foncier (loi sur les Zones ) va poser une problème dans la décennie qui s’ouvre avec l’impossibilité pour de nombreux ménages d’accéder à la construction car les prix des terrains qu’ils auraient trouvés et des matériaux seront à un tel niveau qu’il leur sera impossible de financer le pavillon de leurs rêves. Il y aura des engins de travaux publics sur des carrefours dans l’avenir…

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Cet article a 3 commentaires

  1. J.J.

    L’avenir prévoirait il comme un brin de morosité ?

    D’autre par, difficile de contester la loi imposant la protection des terres agricoles, en cohérence avec un projet fantomatique de protection de la biodiversité, et affichant vertueusement une diminution des gaz soi disant responsables de l’évolution du climat mondial.
    Malheureusement il semble qu’à part l’effet d’annonce, ce genre de décision n’est guère productive et se montre vite plus nocive qu’efficace. Mais on a fait « quelques chose « pour l’environnement, L’honneur est sauf.

  2. faconjf

    Bonjour,
    l’immobilier et ses turpitudes, il était une fois des grands mamamouchis qui tremblaient de peur en constatant dans les années 2010 que l’inflation voisinait les moins de 1 % . Grande fut la peur de la déflation qui enraye la consommation pourquoi payer 100 un produit qui vaudra 98 demain et 90 dans quelques jours. Le différentiel taux immobilier / inflation voisinait 5 % entravant la bonne marche de l’immobilier. Les grands mamamouchis décidèrent la baisse des taux d’intérêts pour relancer la machine économique et l’inflation avec une valeur emblématique de 2 %. Le remède a été efficace pendant 2 à 3 ans avec une petite remontée vers la cible. Malheureusement elle est retombée vers zéro jusqu’en 2016 les taux d’intérêts ont poursuivi la baisse jusqu’à atteindre un peu plus de 1 % en 2016- 2017. Les Banksters se trouvant obligés de prêter à taux négatifs, en net inflation, pleuraient à chaudes larmes mais les grands mamamouchis voulaient relancer l’inflation. Les évènements ont fini par leur donner raison à la sortie de crise Covid puis avec la guerre en Ukraine entre 2020 et 2023 l’inflation officielle est passée de zéro à 2 puis à plus de 6 %. Le différentiel intérêts payés par le client moins l’inflation à atteint moins 4 % pour les banksters … La fête était finie les taux ont été corrigés en quelques mois les taux nets inflation ne sont toujours pas positifs ce qui éloigne encore la baisse sensible des taux immobiliers. Aujourd’hui en France les banques sont très frileuses sur les crédits, d’une part à cause des taux pas assez juteux à leur goût mais aussi à cause de leur surexposition au risque d’impayés en raison de la baisse de l’immobilier et c’est encore plus vrai pour l’immobilier d’entreprise.
    La crise ne va donc pas se résorber demain, les plus-values sur le foncier bâti sont terminées et que l’on le veuille ou non nos maisons surcotées appartiennent au passé.
    La période des taux zéros était une folie qui a dopé les prix de l’immobilier, songez au prix d’un appartement de 100 m² à Paris, pour se retrouver en ville bruyante et polluée envahie par les rats ou un peu moins cher en banlieue avec les dealers en plus.
    Nos illuminés qui n’avaient pas vu la crise arriver ont encore chargé la barque avec des mesures prises sans recul pour faire plaisir à telle ou telle partie de l’opinion. Résultat des milliers de logements sont vides retirés du marché en raison des investissements aussi stupides qu‘illégitimes. Le marché de la location se voit lui aussi dans la tourmente, des milliers de candidats locataires se voient contraints de ne pouvoir acquérir un logement ni en trouver un plus grand… Pas de surprise quand on voit le taux de natalité baisser !
    Ma source sur les taux https://www.immobilier-danger.com/evolution-taux-immobilier.html
    Bonne soirée

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