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Situation très précaire pour les EHPAD publics

Après les crises sanitaires et les scandales dans les structures privées, le Établissements d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes (EHPAD) relevant de l’économie sociale et solidaire ou du secteur médico-social publi, pourtant indispensables pour l’accompagnement des plus âgés et des plus fragiles, traversent une période extrêmement difficile. Les déficits d’exploitation sur l’année 2023 atteignent des sommes conséquentes. Certains d’entre eux sont en cessation de paiement et ne peuvent même pas payer en Gironde les charges sociales de leur personnel.

Les causes de cette situation sont liées au contexte socio-économique actuel. Les augmentations des dépenses d’énergie, l’inflation sur les denrées alimentaires, les nécessaires ajustements de salaires des personnels décidés par l’État et les conséquences globales de l’inflation ont épuisé les trésoreries des établissements. Les contributeurs à la vie de ces établissements dont l’État n’ont pas donné les compensations promises.

Comme les contributions du conseil départemental, touché par une baisse de ses recettes, ne seront revalorisées que de 1 % en 2024 les recettes du budget de fonctionnement ne progresseront pas . Les fonds que devait par ailleurs allouer l’État via l’Agence régionale de santé (ARS) ne comblent absolument pas les améliorations des salaires et les primes accordées. Les prévisions de l’année nouvelle seront donc largement déficitaires d’autant qu’il faudra reprendre les pertes de 2023. Des millions d’euros manqueront à l’appel en Gironde. Une situation dangereuse, car par exemple pour couvrir l’écart prévu entre recettes et dépenses en 2024 il faudrait augmenter de 30 à 100 % les tarifs applicables aux résidents. Impossible à imaginer. Tant l’aide sociale que l’aide personnalisée à l’autonomie pour les personnes en EHPAD n’augmenteront pas.

Les listes d’attente s’allongent en raison de la progression des maladies neuro-dégénératives, des handicaps physiques et surtout des conditions de vie de beaucoup de personnes âgées. Des initiatives pour éviter un effondrement du service public sont prises partout en France et des actions fortes sont envisagées dans les prochaines semaines. Un effet ciseau est inévitable. Certains élus envisagent des actions en justice contre l’État. La situation est très dégradée. Selon les chiffres présentés par la Fédération Hospitalière de France (FHF) dans une autre conférence de presse. Près de 80% des Ehpad publics (77,5%) «enregistrent un résultat déficitaire pour l’exercice 2022, contre 42% en 2019» Les comptes de 2023 seront encore plus dramatiques.

Les fédérations jugent largement insuffisantes les montants prévus par le prochain budget de la Sécurité sociale (PLFSS 2024) pour les personnes âgées. Pour l’heure, le PLFSS, adopté par le 49-3 prévoit d’augmenter de 4,6% l’objectif national de dépenses d’assurance maladie (Ondam) dédié aux personnes âgées. Les Ehpad publics réclament une rallonge de 700 millions d’euros supplémentaires pour accroître cet objectif à de 8,17%.

Les Ehpad publics touchent un forfait «soin» financé par la Sécurité sociale et un forfait «dépendance» (APA) provenant des conseils départementaux. Les résidents doivent régler un montant dédié à «l’hébergement». L’inégalité est considérable. Les retraites ne couvrent pas les montants demandées. Les enfants sont alors appelées à la rescousse. Plus les années passent et plus l’écart entre les ressources des personnes âgées dépendantes et les montants demandées se creusent. Il faut vendre les biens dont elles disposent pour régler cette participation.

Or l’avenir s’annonce peu rassurant. Les maladies neurodégénératives deviennent en effet des maladies fréquentes dont la fréquence augmente de manière importante avec l’âge. On estime qu’il y a actuellement en France plus d’un million de personnes touchées par la maladie d’Alzheimer et autres démences. On trouve environ 175 000 personnes traitées pour la maladie de Parkinson et 2 300 nouveaux cas par an de maladies du motoneurone, dont la principale cause est la sclérose latérale amyotrophique.

En raison du vieillissement progressif de la population et de l’absence de traitements curatifs, le nombre de personnes souffrant de maladies neurodégénératives a considérablement augmenté au cours des dernières décennies et devrait croître de manière régulière dans les années à venir. La privatisation souhaitée et encouragée de ce que l’on a appelé quelque temps la « silver économy » a masqué, là-aussi, les besoins en services publics performants et adaptés aux revenus de celles et ceux qui en ont besoin. Les structures d’accompagnement pour le maintien à domicile ne sont pas en meilleure santé et manque de personnel… Une réflexion urgente s’impose.

Cet article a 9 commentaires

  1. Laure Garralaga Lataste

    Le 07 février, je « fêterai mes… 85 printemps » !
    Je mesure ma chance, « la santé »…

    1. christian grené

      Buenos dias, Laurita. 85 primaveras, con tal que se pasa el invierno!…
      Abrazos.

    2. François

      Hola@Laurita!
      Sí, sí, este invierno y muchos otros… siempre que tu salud se mantenga fuerte!
      Respetuosamente
      ! ! ! Quelques restes de vendanges manuelles mais surtout Google/traduction ! ! ! !!!!!!!!☺☺☺

    3. J.J.

      laure @ …et moi ce sera le 15 mars, mes 87, en espérant que la santé sera un peu revenue…
      ¡ Salud y fratenidad !

  2. J.J.

    Pourtant l’état a des sous, puisqu’il paraît que nos élus à l’AN se seraient votés une augmentation de 300 € de leurs « frais de mandat ».

  3. François

    Bonjour J-M !
    Ta chronique m’inspire une solution coup-double: Tant que mes copains maintiennent les barrages, le gérant départemental des EHPAD devrait amener les résidents sur les lieux de revendications !
    – Une sortie dans le monde des vivants les revigorerait plus que chanter « À la claire fontaine » en chorale !
    – Ils seraient chauffés à l’ancienne !
    – La rencontre élargirait le débat et … l’audience nationale ! ! !
    – Le capsylvain, même s’il connait bien nos difficultés, aurait ainsi deux dossiers …à portée de mains et de voix ! ! !
    – Enfin, en retraité et connaissant bien ces dossiers, ta présence serait une bonne caution pour le seconder … sans oublier que tu as voté ( deux fois!) pour le locataire de l’Élysée ! ! !!!!!!
    Oui, vraiment, c’est LA solution ! ! !
    Amicalement

  4. facon jf

    bonjour,
    l’effondrement économique de notre pays s’affiche maintenant partout, il est le résultat du laisser-faire des politiques de tous bords. Les arbres ne montent jamais jusqu’au ciel cette réalité est ignorée tant que l’économie est en croissance mais elle réapparaît immédiatement lorsque les courroies patinent. La silver économie était considérée comme un gisement en perpétuelle croissance génératrice de rendements opulents. L’enchaînement des évènements des 5 dernières années a jeté au sol toutes ces belles perspectives et il va nous falloir composer avec ce champ de ruines qui se projette à l’horizon.
    L’avenir est inquiétant surtout pour notre jeunesse désabusée, consciente de l’état du monde elle refuse de jouer sa partition et la courbe des naissances s’infléchit dangereusement. L’exécutif actuel est piloté par des jeunots qui eux-mêmes ont choisi de ne pas se reproduire et font la leçon à la population dans un magnifique fait ce que je dis pas ce que je fais.
    Les évènements actuels illustrent parfaitement l’incurie au plus haut niveau que l’on peut résumer par  » fort avec les faibles et faible avec les forts ». Ayant beaucoup fréquenté les prisons de retraite ces dernières années j’en ai tiré un certain nombre de conclusions peu favorables au système. La réforme attendue de l’accompagnement du grand age va se terminer par un magnifique pschitt! Les lobbies à la manœuvre vont tout faire pour torpiller toutes les tentatives visant à améliorer sensiblement la situation leur objectif est le maintien des profits par tous les moyens.
    Personnellement je suis angoissé à l’idée de léguer à mes enfants la charge de mes vieux jours, si je peux choisir je préfère mourir avant … Mais ça c’est un luxe que je ne pourrais sans doute pas m’offrir.
    Bonne journée

  5. Alain.e

    Je voudrais saluer aujourd’hui , le courage et l’ abnégation des députés qui n’ ont pas hésités un seul instant à s’ augmenter de 300 euros par mois , tout en refusant d’ augmenter leurs collaborateurs bien évidemment .
    Si les agriculteurs sont prés du sol , les députés sont hors sol et les pêcheurs bientôt hors sole aussi , suite à la suspension de la pêche pendant un mois .
    Mention spéciale aussi à deux socialistes , l’ un bavant sur l’ école privée , jusqu’ à ce que la journaliste lui fasse remarqué qu’il avait scolarisé son fils dans le privé , grand moment de solitude …
    Une autre également ancienne ministre qui fustigeait le privé , comme si certaines écoles publiques ne sélectionnaient pas également leurs élèves .
    Ils sont si drôles et si peu crédibles ces gens là , et encore merci à eux de me faire rire ou sourire , même si je pense comme Facon jf que l’ avenir est plus qu’ inquiétant ….
    Quant au EPHAD , il semble que certains privés ont aussi de gros problèmes financiers et c’ est pas du gâteau .
    Cordialement.

    1. facon jf

      Tout comme vous je suis scandalisé par le comportement des députés qui s’augmentent sans augmenter leurs collaborateurs sans lesquels il ne sont pas capables à eux seuls de traiter les affaires. Pour ma part j’ai interpellé mon élu en lui rappelant qu’il était là pour servir mais pas pour se servir. Je n’attend de sa part aucune réponse …
      Bonne soirée

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