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Le vent qui vient de la campagne

Quel bonheur d’avoir un nouveau gouvernement croupion. En effet, avant la nomination des « j’y suis, j’y reste ! » les problèmes n’existaient pas. Et donc depuis leur retour ils les découvrent alors qu’ils couvent depuis des mois voire des années… et qu’ils promettent en quelques jours des solutions qu’ils n’ont pas trouvées antérieurement.

Les remplacements dans l’éducation : tout fonctionnait au mieux ! La misère des vrais agriculteurs : elle n’était pas parvenue au ministère. Les dérives de l’enseignement privé élitiste : on n’en avait pas entendu parler rue de Grenelle. La crise dramatique du logement : elle est arrivée par hasard à l’assemblée. L’utilisation de la taxe d’électricité pou tenter de récupérer un peu de fric : ce n’était pas prévu. La culture ce n’est pas que Paris : la ruralité devient prioritaire. Bref : il y a le feu à la maison et chacun y va de son constat parfois à l’insu de son plein gré.

Les déclarations se succèdent avec une constance désarmante. « Le moment que l’on traverse est un crise de défiance ! » a avoué le Ministre de l’agriculture. Un constat honnête mais il manque une question : défiance vis à vis de qui ? Ce ne peut être qu’à l’égard de ceux qui ont été aux affaires depuis plus d’un quinquennat. A moins que ce ne soit dirigé vers l’Europe des marchands. La défiance est générale vis à vis de tout le gouvernement et 82 % des Françaises et des Français soutiennent les manifestants car eux-aussi éprouve méfiance et défiance dans leur quotidien.

Pour redresser une situation que l’on sait désespérée le Ministre a trouvé la solution : « « travailler aussi au niveau européen et à regarder comment, dans les normes, dans la PAC (Politique agricole commune, NDLR), dans les accords internationaux, dans les clauses miroirs, on met bien en adéquation les nécessaires transitions et en même temps la volonté de souveraineté ». Les producteurs barrant les autoroutes qui crèvent la dalle car le système libéral les étrangle en privilégiant ceux qui participent à la croissance par la consommation (les centrales d’achat et les distributeurs), apprécieront cette réponse quand eux attendent que la puissance publique prennent des mesures différentes.

La défiance naît de cette incapacité des politiques à admettre qu’ils ne résoudront jamais tout. La mondialisation tant vantée a tué des pans entiers de notre économie. La concurrence libre et non faussée a permis tous les abus dans de nombreux pays européens. L’absence d’harmonisation des conditions de travail et de salaires a provoqué des inégalités tellement criardes que aucun ministre n’a le moindre pouvoir. En vénérant la loi du marché régulatrice, le pouvoir a ruiné les « petits » industriels, les modestes entrepreneurs ou artisans ou les producteurs de notre alimentation. En fait le mal est tellement profond et la défiance tellement établie que quelles que soient les mesures annoncées personne ne croira en leur efficacité.

D’ailleurs l’occupant de l’Élysée sent bien le vent tourner. Il a tapé du poing sur la table. Juste après son récent numéro d’autosatisfaction il se retrouve face à la réalité. Il gouverne par tweet sur X ! Il n’a pas attendu le désormais fameux conseil de ses collaborateurs pour leur réclamer d’« apporter des solutions concrètes ». « À nos agriculteurs : j’ai demandé au gouvernement d’être pleinement mobilisé pour apporter des solutions concrètes aux difficultés que vous rencontrez » Pas possible. Il y aurait des « solutions concrètes » que les ministres connaissaient et non pas mis en œuvre ?

Pour les remplacements des professeurs, il y aurait par exemple des martingales exceptionnelles qui sortiront avant le scrutin européen. Pour la taxe sur l’électricité annoncée à + 10 % Bercy a consenti un rabais à 9,8 %.  Le meilleur de la semaine reste la présentation de peut-être la loi la plus importante de la législature, celle sur le logement. Une poignée de députés. Pas de ministre sur les bancs du gouvernement car on attendra la semaine prochaine pour instiller l’idée que la réflexion a été dure et que le choix a été laborieux. En attendant, la défiance s’installe. Comment en effet y croire si on attend depuis des années un logement décent à un prix modéér ? Ce doute permanent sur le politique précipite une majorité de Françaises et de Français dans le populisme qui trouve un terreau favorable pour se développer.

D’habitude c’est une filière agricole qui proteste et manifeste. Aujourd’hui ce sont toutes les filières à l’exception des « gros » céréaliers qui récupèrent 70 % de l’argent de la PAC qui sont sur les routes et les autoroutes. Il sera très difficile de répondre à la diversité des situations. Et l’Europe traversant les mêmes difficultés il n’y aura pas de réponses à quelques mois de l’élection du Parlement. L’incendie est allumé. Le drame de Pamiers aussitôt exploité par les charognards des faits divers; va décupler la colère des manifestants. Il faut remarquer que les plus malins des collaborateurs présidentiels restent discrets… et indulgents. Etonnant. Ils regardent avec le sourire. 

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Cet article a 6 commentaires

  1. J.J.

    On remarque que les « forces de l’ordre » n’ont pas coiffé leurs casques, n’ont pas revêtu leurs armures ni se sont équipés de boucliers et de LBD, tenues et accessoires de rigueur lorsque les gueux vêtus de jaune ou les irresponsables syndicalistes osent manifester pour défendre leurs droits et réclamer justice.
    Le décès de ces deux personnes est évidement dramatique et l’on comprend l’émotion que cela soulève, émotion bien moins grande cependant et peu médiatisée lorsque des accidents aux mêmes conséquences ont eu lieu pendant l’épisode des Gilets Jaunes(exemple la bavure de la grenade mortelle de Marseille).
    Ces remarques ne signifient pas que je juge illégitime ce mouvement de colère, au contraire.
    Mais je me demande si la mobilisation de la « cavalerie motorisée agricole » ne provoque pas comme un début de panique chez nos gouvernants.
    Faire charger les gueux de la piétaille manifestante est semble -t-il un exercice facile, il suffit de matraquer et de tirer dans le tas au LBD, de gazer abondamment et de mettre en cabane quelques excités. Même certaines bavures ou maladresses tragiques ont été pudiquement étouffées.
    Affronter les « croquants motorisés » doit être un exercice autrement périlleux qu’il serait peut être sage d’éviter. Mais comment faire ? Oindre de la pommade des mots creux et apaisants ne semble pas la stratégie idoine.
    La mobilisation des banlieues, organisée et équipée quasi militairement, provoquant des dégâts aussi considérables qu’inadmissibles a peut être fait réfléchir ces messieurs dames …

    1. François

      Bonjour @J.J.!
      « Affronter les « croquants motorisés » »
      Certes, on peut être tenter de caricaturer (même « bon enfant »!) les producteurs de nourriture et autres Valeurs sauf qu’à l’époque des croquants, les chevaux étaient des assistants qui aidaient au travail … tout en apportant un petit plus lors de la revente. Là, les monstrueux chevaux-vapeurs, qui appartiennent au Crédit Agricole, lequel facture deux fois le tarif d’achat ( 2 x près de 300000 € grâce au leasing adoré des comptables !), dont l’emploi est souvent abusif (150 C-V pour étendre du glypho sous un rang de vigne ou passer la raclette dans la stabu par ex ), ces beaux monstres, dis-je, ne sont pas des Ferrari de vedettes du show-biz, mais des outils de travail en adéquation avec la taille des exploitations et les Normes imposées ! Bien sûr, on pourrait travailler ces champs avec le vieux compagnon ou à la pelle-bêche sauf qu’au même prix, votre steak aurait la dimension …d’une lentille ! « Comme j’aime ! » serait en liquidation ! !
      Amicalement.
      PS : Permettez-moi de joindre à cette réflexion, mes pensées attristées pour les victimes ariègeoises, résultats de la bétise de « délinquants » … qui vont bénéficier de l’indulgence de notre pseudo-Justice ! Honte à notre Nation !

  2. Gilles Jeanneau

    Et le vent qui vient de la montagne avait rendu fou Gatzibelza… nous chantait Georges!
    Je ne sais ce que cela nous réserve, mais rien de bon assurément…
    Ils sont tous devenus fous.
    Allez bonne journée quand même.

  3. facon jf

    bonjour,
    comme à mon habitude je vais déborder le cadre du coloriage, veuillez excuser ma maladresse. Les zommmpolitiques qui croient nous gouverner se font élire en disant  » je veux votre bien » en oubliant d’ajouter qu’ils ne veulent pas notre bien mais leurs profits. Pas toujours d’énormes profits mais simplement le maintien de leurs privilèges d’élus et pour servir cette finalité tout est bon y compris les reniements les plus évidents. Coucou le contrat de confiance Dati ! L’excuse toute trouvée étant  » ce n’est pas la girouette qui tourne c’est le vent » E.Faure. Nous assistons impuissants à la rotation de TOUTES les girouettes politiques sous la force du vent qui vient de l’extrême droite, ce n’est pas une petite bourrasque printanière mais une tornade qui détruit les valeurs fondamentales de notre société. Ainsi LIBERTÉ est remplacée par SECURITE , EGALITE est remplacée par LOI DU MARCHE et FRATERNITE laisse la place au DROIT DU SANG.
    Comment ne pas être surpris par l’impunité évidente des casseurs de la FNSEA versus les éborgnés et écrasés GJ. Le poudré méprisant prend pour devise “Puisque ces mystères me dépassent, feignons d’en être l’organisateur.” Jean Cocteau / Les mariés de la Tour Eiffel . Cherchant à se défausser des responsabilités qui sont les siennes, après avoir été le parfait laudateur de l’UE(rss), il laisse à penser que l’UE est responsable de tout! Oubliant volontairement que comme disait son prédécesseur Chirac  » Que va faire l’ Europe si je n’obéit pas ? M’envoyer des chars ou des missiles ? Elle n’en a pas! ». Notre servilité face à l’UE (rss) est une excuse facile QUE RIEN N’EXPLIQUE sauf à comprendre que cela sert les intérêts des multinationales qui manipulent les marionnettes censées nous gouverner.
    J’ai, comme beaucoup de Français, cru en l’ UE sociale qui sauverait la paix et apporterait le progrès … Quelle désillusion que ce parlement d’opérette véritable tour de Babel ( « Babel » signifiant « porte du ciel ».) où il est si facile de corrompre et manipuler. Une UE où le pouvoir se trouve confisqué par la « grosse » commission composée de pantins intronisée par les gouvernements nationaux. En fait dans cette Europe, conçue par les stratèges du sous-sol US, TOUT est CORROMPU et au service d’affairistes sans patrie et sans morale seule la CUPIDITÉ est leur boussole.
    Reviens Mendés, toi qui avait tout compris depuis le début (relire son discours du 18 janvier 1957) , ces fous qui croient nous gouverner ont tout détruit.
    La politique Nationale doit retourner à ses fondamentaux essentiels assurer la paix et la subsistance des Français par et grâce à leur travail. Pour remplir ces 2 objectifs , il faut une grande force morale et politique pour maintenir notre souveraineté, car c’est notre souveraineté qui nous permet de décider de nos lois, de les faire appliquer et de décider de la guerre ou de la paix. C’est nous qui devons choisir, pas l’Europe, ni l’Otan. Nos gouvernants ont perdu le cap qui est l’intérêt supérieur de la nation cap qui n’est en fait que l’intérêt supérieur de la population. Notre subsistance, nous nourrir, c’est le métier de nos agriculteurs et ils le font remarquablement bien.
    Ils doivent être soutenus et encouragés, car derrière ce qui nous menace tous c’est la volonté des multinationales de l’agro-business de se passer tout simplement des agriculteurs et de l’agriculture pour nous faire bouffer des farines de cafards et des salades poussant dans les sous-sols des villes dans des usines urbaines. Le programme c’est la viande de synthèse ou le poisson fabriqué à partir de cellule souche en laboratoire.Ce n’est pas moi qui le dis. C’est le projet des hommes de Davos,
    Bonne journée

  4. facon jf

    Au passage un petit coup de projecteur sur le patron des paysans. À la tête de la FNSEA, qui est Arnaud Rousseau, le businessman qui voulait passer pour un paysan ? Arnaud Rousseau a un grand nombre de casquettes, ou plutôt de chemises. Si celle-ci est à carreaux, il incarne l’agriculteur et le dirigeant de la FNSEA, principal syndicat du secteur. Lorsqu’elle est bleu pâle avec cravate en soie, on est face au grand patron, habitué des assemblées générales d’actionnaires et qui parle en millions d’euros.
    Arnaud Rousseau est un homme très occupé. On le retrouve administrateur ou dirigeant d’une grosse quinzaine d’entreprises, de holdings et de fermes : directeur de la multinationale Avril (Isio4, Lesieur, Matines, Puget, etc.), administrateur de la holding du même nom, directeur général de Biogaz du Multien, spécialisé dans la méthanisation, administrateur de Saipol, leader français de la transformation de graines en l’huile, président du conseil d’administration de Sofiprotéol, qui finance des crédits aux agriculteurs. La liste est longue.
    Comme patron d’exploitations agricoles, il ne possède pas moins de 700 hectares, principalement des céréales oléagineuses (colza, tournesol) mais aussi du blé, de la betterave, du maïs, et de l’orge. Il est aussi maire (sans étiquette) de sa commune Trocy-en-Multien (Seine-et-Marne) et vice-président de la communauté de communes du pays de l’Ourcq.
    Diplômé de l’European Business School de Paris et qu’il est passé un temps par le courtage de matières premières agricoles, c’est-à-dire leur mise en vente sur les marchés financiers.
    Ce futur ministre de l’agriculture a -t-il commercialisé le blé Ukrainien ????
    Ces contradictions se retrouvent dans ses prises de position. Il défend une agriculture productiviste française pour nourrir les Français, mais consacre ses champs à une production majoritairement destinée à l’export. Il soutient les agriculteurs qui se plaignent de l’augmentation des taxes sur le gazole non routier (GNR), mais il a entériné cette hausse cet été, lors des négociations avec le gouvernement sur le projet de loi de finances.
    Avec ses homologues grands céréaliers, il est l’un des principaux bénéficiaires de la PAC, quand les petits éleveurs, ceux-là mêmes dont la colère déborde dans le Sud-Ouest, sont les plus lésés.
    Avec un défenseur de leurs intérêts de ce calibre, les petits paysans peuvent être convaincus qu’ils seront les dindons de la farce..
    Source l’humanité

  5. Alain.e

    Jean de la Fontaine , avant qu’ elle soit à sec , racontait ce poème .
    Travaillez, prenez de la peine :
    C’est le fonds qui manque le moins.
    Un riche Laboureur, sentant sa mort prochaine,
    Fit venir ses enfants, leur parla sans témoins.
    Gardez-vous, leur dit-il, de vendre l’héritage
    Que nous ont laissé nos parents.
    Un trésor est caché dedans.
    Je ne sais pas l’endroit ; mais un peu de courage
    Vous le fera trouver, vous en viendrez à bout.
    Remuez votre champ dès qu’on aura fait l’Oût.
    Creusez, fouiller, bêchez ; ne laissez nulle place
    Où la main ne passe et repasse.
    Le père mort, les fils vous retournent le champ
    Deçà, delà, partout ; si bien qu’au bout de l’an
    Il en rapporta davantage.
    D’argent, point de caché. Mais le père fut sage
    De leur montrer avant sa mort
    Que le travail est un trésor.

    Alors , les agriculteurs devraient se dépêcher de reprendre le boulot , le travail est un trésor , et moi étant retraité , j’ ai plus de trésor du coup …..

    Plus sérieusement , je suis en accord presque total avec les écrits ci -dessus , rien ne va bien , ou si peu ……

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