La place devant le centre de secours grouille de monde. Des centaines de personnes se retrouvent autour des dizaines de tables dressées sous le ciel clément de la soirée du 13 juillet. On sent les vacances. On respire la rupture. Contrairement aux récentes éditions antérieures la pression a disparu. La crise sanitaire n’est vraiment plus dans les esprits. Elle appartient aux souvenirs dont on évoquera l’impact plus tard lors du retour de mauvais moments. La rupture apparaît très nette. Le besoin de sortir, de se laisser aller paisiblement au retour dans le groupe, existe bien. Il suffit que l’occasion se présente pour que la libération intervienne.
Rapidement les files s’allongent devant les inévitables food-trucks. Chacun effectue son tour de piste pour repérer le plat qui lui permettra de partager à moindre prix un instant original. Finie la saucisse ou la merguez grillée avec les frites congelées bien que ces dernières aient toujours une place de choix dans les barquettes. Désormais une fête populaire se décline avec des tacos, des burgers, des empanadas, des salades, des poke-bowls, des accras, des samoussas, des pâtes italiennes… et tant d’autres propositions venues d’ailleurs.
Le paradoxe intégral pour un pays semblant, selon les sondages, majoritairement refuser les cultures extérieures et qui accumule cependant les plats issus de l’immigration. C’est vrai que les pizzas, les tajines, les nouilles chinoises, la cuisine thaï ne figurent pas dans ces camions aménagées en cuisines roulantes durant cette soirée. Les micro-ondes tournent à plein régime.. Lentement mais inexorablement la bouffe « s’exotise » comme si le besoin d’évasion passait par les choix que l’on pense uniquement culinaires.
Pas un seul verre de vin rouge sur les tables quand le rosé et la bière concernent la très grande majorité des « convives ». Il est vrai que charcuterie et viande n’appartiennent pas au menu du soir. Les seuls stands qui survivent à cette omniprésence de la restauration dite rapide sont ceux des crêpes enduites de pâte à tartiner chocolatée et des glaces produites par une ferme dordognote. Incontournables tous deux, ils ne désempliront pas de la soirée.
Cette nouvelle donne à laquelle s’ajoute une musique tonitruante, répétitive et sans grandes nuances séduit incontestablement la part la plus jeune de la population. Des centaines d’adolescentes et d’adolescents et d’enfants déambulent en grappes dans la fête. Ils paraissent libres comme l’air et sans aucun « contrôle parental » réel. Tiens donc il y aurait donc des lieux dans lesquels cette possibilité ne génère ni hostilité, ni critique, ni remarques acerbes ?
Proposée par l’amicale des sapeurs-pompiers ce rendez-vous participe justement à ce lien social dont on tant besoin les villages pour démontrer que la vie collective a encore un intérêt. Quatre heures à la veille de la Fête nationale indispensables pour réconcilier avec la liberté et la fraternité. Personne ne l’imagine parmi celles et ceux qui font table presque commune mais l’initiative a du sens. Une rumeur a circulé : jusqu’au dernier moment il a été question d’interdire ce qui ne sont plus des « bals » mais de simples opportunités de partage.
L’obsession sécuritaire qui vient de la ville comme le vent mauvais d’à travers la montagne conduit à la mort des organisations locales. La très grande majorité d’entre elles deviennent pourtant essentielles pour démontrer que le vivre-ensemble n’est pas une utopie. Il existe dès qu’on multiplie les opportunités de l’installer. Hier soir dans une cité comme Créon diverses opportunités d’échanger sans contraintes ne se concurrençaient pas, mais se complétaient. Il est en effet évident que seule la diversité permet de satisfaire le plus grand nombre.
Un ciel sans nuages quand l’an passé il se couvrait déjà du gris des cendres ; l’apparition des étoiles qui donneront le signal du tir du feu d’artifice ; la fraîcheur de la nuit tombant sur les épaules dénudées : demain ce sera le 14 juillet sur les Champs-Élysées ! Cette soirée vaut tous les défilés parfaitement ordonnancé pour le plaisir des gouvernants et de leur hôte sur lequel il a été choisi de fermer les yeux. Elle apporte le plus précieux démenti à celles et ceux qui décrivent une France en péril. Encore faut-il la rencontrer, la connaître et la promouvoir. L’union ne se décrète pas, ne se proclame pas : elle se vit grâce à la force de tous.
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Moi qui suis de nature pessimiste concernant l’avenir de l’humanité, je te remercie profondément pour ce billet d’optimisme.
Bonne journée à toutes et tous.
« Proposée par l’amicale des sapeurs-pompiers ce rendez-vous participe justement à ce lien social dont on tant besoin les villages pour démontrer que la vie collective a encore un intérêt. »
Les sapeurs pompiers toujours dans leur rôle de sauveteurs, ici de l’esprit et des traditions et de l’esprit de la République.
Dans bien des communes qui ont, pour des raisons malheureusement pratiquement toutes motivées, annulé les commémorations du 14 juillet, certaines ont vu le retour du traditionnel bal des Sapeurs Pompiers, symbole d’une union populaire.
Retour sue la Roue Libre d’hier que je ne n’ai pu consulter que tard dans la soirée : journée jardin et confitures !
Mon « orage symphonique » préféré , qui évoque le premier souffle de tempête, puis le premier grondement, jusqu’à l’apaisement final, , c’est celui de la Pastorale, sixième symphonie de Beethoven.
Ma préférée d’ailleurs, détrônant de très loin la neuvième, depuis qu’elle est devenue l’hymne des banquiers européens, perfides usurpateurs de l’esprit du projet d’union des Peuples d’Europe.
à mon ami J.J.…
Je n’ai que 2 mots : Merci et Bravo. Je partage.
Je viens de regarder le défilé du IV juillet… GRANDIOSE ! Nos héros disparus ont dû applaudir dans leur tombe !
Signé la guerrillera ……voici un message personnel « après avoir satisfait son estomac, repartira à sa relecture…car nous avançons ! »
Bonjour,
un vent mauvais nous vient des instances Européennes mettant en danger une fois de plus l’édifice branlant des libertés si chèrement acquises par nos anciens de 1789 et leurs héritiers .
https://www.vududroit.com/2023/07/thierry-breton-le-neo-fascisme-tranquille/
Les idiots utiles, nommés hâtivement émeutiers, ont par leurs actes inconsidérés donné l’excuse indispensable au système pour réduire au silence TOUS LES CONTESTATAIRES. En ce jour du 14 juillet le commissaire Européen nommé par Mac-ronds réintroduit la loi Avia rejetée par le conseil constitutionnel. Une fois de plus des gens non-élus décident en lieu et place des législateurs et des juristes de restreindre la liberté d’expression.
On apprend aussi que Le fondateur de Snapchat, Evan Spiegel, est un très proche d’Emmanuel Macron et s’est vu octroyer la nationalité française alors qu’il ne respectait aucun des critères requis.
Il a été directement sollicité par l’Elysée pour censurer les contenus qui les gênaient.
Et il a accepté.
Ainsi, à l’Assemblée nationale, une représentante de Snapchat a expliqué que, grâce à leur travail de modération, dans les derniers jours des émeutes, “l’ensemble des stories publiées sur la map, c’étaient des utilisateurs qui se plaignaient des émeutes”.
Force est de constater que la Mac-ronnie utilise tous les leviers à sa disposition pour faire taire les voix dissonantes.
A l’horizon 2024 , l’oligarchie en place sera en mesure de mettre en œuvre le monde Orwellien de 1984 .
Il était temps nous auront alors 40 années de retard !
Bon 14 juillet à toutes et à tous
@ à mon ami façon jf…
Pourquoi écrire » Mac-ronds ? » un seul ne te suffit pas ? !
à demain…
C’est en référence avec Mac kinsey(rien) et la fabuleuse ardoise de gaspillage de nos » ronds » d’où le Mac-ronds.
Bonne soirée
musique tonitruante, répétitive et médiocre… une bonne raison de rester à la maison…