Le Maroc s’essouffle, écrasé par un ardent soleil qui ravit les visiteurs mais qui inquiète bien des habitants. Le réchauffement climatique écrase la terre autour de Fès, seconde ville la plus peuplée d’un pays qui vit essentiellement de ses productions agricoles. Impossible de ne pas constater cette souffrance d’un territoire dans lequel le désert gagne sans cesse du terrain. La température largement supérieure à 30 degrés en ce début octobre illustre les préoccupations de tous les climatologues : lentement la désolation s’installe.
D’immenses plaines de pierrailles ou de terre ocre ou grise entourent la cité où le Roi a décidé il y a quelques mois d’élire domicile en son palais installé au cœur d’une oasis de 85 hectares pour bénéficier de cette chaleur sèche bienfaisante Lentement l’urbanisation a grignoté puis avalé gloutonnement les espaces où poussaient des arbres fruitiers. Des maisons massives, anguleuses, résultantes d’assemblages de blocs géométriques s’étirent le long d’un axe routier rectiligne parsemé de chicanes pour contrôles de la police puis de la gendarmerie.
Une poussée d’immeubles collectifs dans ce paysage lunaire prend des allures surréalistes. Fès s’étale en effet sur le néant de ces zones désertiques éloignées de la fourmilière de la Médina. Les collines chauves qui l’entourent vers l’Est ne sont en effet peuplées que de centaines de tombes blanches des cimetières.
Il reste plus loin ces vastes étendues d’alignement d’oliviers de toutes tailles. Chétifs durant de nombreuses années ils finissent par imposer une rondeur corporelle plus rassurante. Le sol aéré pour recevoir une éventuelle rincée céleste n’a pas besoin d’autres soins pour le débarrasser de plantes inutiles. Ils constituent une incontestable richesse dans un monde où les huiles, fruits de pressions plus ou moins soignées prennent une valeur marchande croissante. Ces boules vertes résistent, semble-t-il à l’aggravation de leurs conditions de vie et aux bactéries dévastatrices. Jusqu’à quand ? Nul ne le sait vraiment.
La plongée dans les regs en devenir intervient inexorablement. Alors que la barre verdoyante du Moyen Atlas apparaît à l’horizon, des tapis de pierres jonchent la plaine. Les oueds serpentent les tripes à l’air. L’eau infidèle depuis belle lurette a abandonné leur lit les laissant aussi sec que l’âme d’un pendu. Comment peut-on garder espoir en l’avenir lorsque la campagne a des allures aussi ingrates ? Quelques rares moutons se serrent les uns contre les autres comme si cette promiscuité leur assurait une hypothétique fraîcheur.
La moindre tache d’ombre sert de refuge aux enfants, aux femmes qui assurent une surveillance lointaine de ces animaux perdus au milieu de nulle part. Sans que l’on en perçoive la raison, d’étroites traînées verdoyantes permettent à une vache de tenter de rafler quelques brins d’herbe nourris par un filet d’eau finissant par se perdre dans la terre poussiéreuse. Dès que la forêt se profile, la fraicheur revient. Des îlots aux allures de Suisse perdue sur un continent qui ne serait pas le sien contrastent avec l’aridité qui les cernent.
L’eau constitue ici bien plus qu’ailleurs le bien le plus précieux. Elle devient le vrai facteur de la richesse. Partout dans cette portion du Maroc, elle se raréfie, se dissimule, se tarit et finit par revenir de plus en plus rarement sans crier gare . Le sablier mesure le temps qu’il reste avant que les lendemains désespèrent les jeunes générations privées de tout espoir de retrouver le chemin de la prospérité. La fuite semble inexorable devant l’avancée de l’ennemi du réchauffement en marche. Les migrations climatiques seront largement supérieures aux migrations touristiques.
Sortir de Fès permet de prendre conscience quand on a eu le plaisir d’y revenir une décennie plus tard de l’aggravation d’une situation qu’il n’est plus possible de nier. La guerre pour l’eau douce ne fait que débuter avec le voisin algérien. Un vent mauvais venant d’à travers les montagnes soulève la poussière des incertitudes sur l’avenir. Elle vole vers ce monde qui se précipité vers le désert où se perd la vie et où grandit la misère.
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On peut nier difficilement l’évolution du climat vers un réchauffement, quand on a appris qu’avant l’époque contemporaine, le Maghreb était le grenier à blé de l’Europe (témoin l’affaire du blé acheté et non payé, vieille dette criarde laissée par Napoléon, cause ou prétexte de l’invasion de l’Algérie en 1830).
L’avancée des déserts est également une réalité que certains ne veulent pas voir, mais que depuis des siècles, voire des millénaires rien ne peut arrêter(quand on ne la favorise pas).
Bonjour J.J. Et si on louait un tandem pour nous attaquer à l’Atlas. Je sais, il ne nous sera pas simple d’être en Roue Libre et il y aura bien des jours où l’on devrait pédaler dans la semoule. Euh! dans le sable. Puis on rejoindra ce géant condamné par Zeus à porter tout seul le ciel sur ses épaules.
Oui, mais avec un levier, comme le proposait Archimède….
Bonjour !
ALERTE INFOS : Ce jour, 11h, JMD vient d’être aperçu sur le marché de Dôle serrant vigoureusement la main de Mac-rond: …faut se méfier de l’Instit ! ! ! !
Comment ??? vous dites … un sosie ? Ah bon … je vais faire un replay ! ! ! !
À plus
Sur mon site Am stram gram, j’apprends que Jean-Marie est là-bas pour inaugurer un nouveau réseau social qui s’appellera l’e-Dôle des djeunes.