Il faut gratter le sol des apparences, pas très profondément pour trouver derrière le chaos du monde une influence religieuse négative. Rares sont les conflits où ne planent pas des rivalités d’emprise sur des groupes plus ou moins importants de croyants désireux d’imposer leurs convictions. Peut-être jamais sur la planète les « guerres de religions » n’ont été aussi prégnantes sur l’avenir de la planète. Les théocraties directes ou dissimulées progressent. Les manipulations par des intérêts économico-politiques se multiplient. Et la bunkérisation des esprits s’accentue. Le terrorisme s’abreuve au marigot des idées irraisonnables.
Les chrétiens évangéliques blancs représentent aujourd’hui aux États-Unis l’un des groupes démographiques les plus solides, les plus unifiés et les plus revendicatifs, formant une force politique unique. Cette droite extrême, pilier du mouvement anti-IVG, constitue donc autant un culte qu’un mouvement social caractérisé par une variété d’opinions. En dépit de ces ces divisions internes, l’accord commun porte sur un projet nationaliste défendant ouvertement un anti-sémitisme, anti-LGBT et plus encore le port des armes.
Ils s’enkystent dans leurs croyances et visent à détruire la démocratie respectant les libertés individuelles pour imposer des références à des textes ou des prises de position inspirées par ce en quoi ils croient. Aucune différence réelle avec les extrémistes musulmans, juifs, hindous ou sectaires. Une internationale des théocrates n’existe pas sur la forme mais a une similitude forte sur le fond de leur comportement.
Le danger serait de penser que c’est toujours chez les autres que ces phénomènes existent. L’annulation forcée d’un concert après bien d’autres sous l’influence de mouvements obscurantistes violents dans les mots et potentiellement dans les actes. Par exemple l’annonce de la venue à Metz fin mars dans une basilique, pourtant désacralisée depuis près de 500 ans, de Bilal Hassni avait provoqué la colère de catholiques extrémistes regroupés dans le collectif « Aurora Lorraine » qualifiant les personnes LGBTQUIA+ de « cancer sociétal ».Rien de moins.
Sur Instagram, le collectif identitaire Aurora dénonce également le concert en parlant de « menace » dont il faut « protéger l’édifice (sic), Sur Facebook, une autre organisation catholique intégriste Civitas s’en prend à la venue d’un artiste qu’elle qualifie de « transsexuel », et dénonce une « profanation » (sic). Le RN local s’en mêle par la voix d’une conseillère régionale du Grand-Est qui ajoute : « L’un des plus vieux édifices religieux de France, maintenant destiné aux concerts acoustiques, doit-il subir cet outrage en pleine semaine sainte avant Pâques ? Revenez au bon sens ! » . Le bon sens c’est la loi républicaine qui le porte.
Les édifices religieux « abandonnés » par la religion et donc selon le terme défini par la religion elle-même « désacralisés », redeviennent des locaux publics utilisables sans autres autorisations que celles de la collectivité locale. A L’inverse, et nul ne le remet en cause, la personne attributaire du bâtiment dont la commune n’a l’entretien que du bâti en tant que propriétaire doit approuver toute utilisation autre que religieuse. La France pays censé être laïque craque sous les coups de boutoir de groupes de pression de toutes origines !
Dans de très nombreux pays anglo-saxons ou nordiques des temples ou des églises sont transformés en locaux commerciaux, en logements sans que ça pose le moindre problème. Dans le village « original » de Laas (64) une polémique monte sur l’utilisation de l’une des deux chapelles n’ayant plus d’usage par la municipalité. C’est dans le fond normal car c’est la démocratie locale qui est en cause car les critiques portent essentiellement sur la gestion de cette situation sans référence explicite à un motif religieux.
L’espace public utilisé pour des prières musulmanes collectives, des comportements communautaristes se voulant moralisateurs, des mises en périls des services collectifs ‘éducation, santé, transports…) par des abus portés par une vision religieuse extrémiste : les « islamos-gauchistes » et les « catholicos-droitistes » ne valent pas mieux. Certains pervertissent les principes de la liberté individuelle de la très grande majorité d’une population athée ou s’éloignant de plus en plus de la religion. La généralisation n’est pas de mise. Malheureusement les excès violents physiquement ou idéologiquement de plus en plus nombreux vont à l’encontre de la liberté, de la fraternité et de la laïcité sans troubler les consciences citoyennes.
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Aïe! Aïe! Aïe! Sujet aussi épineux que la couronne du Christ. Sujet auquel s’est frotté si souvent Jacques Ellul à l’IEP Bordeaux. Passons et tournons-nous vers André Malraux quand il écrivait: « Le Christ? C’est un anarchiste qui a réussi. C’est le seul. »
Moi, mon prof de philo reste Pierre Desproges. Il disait: « Les enfants croient au Père Noël; les adultes votent ».
« Le Conseil d’État n’admet pas le pourvoi de la ville des Sables d’Olonne, et lui ordonne donc de démonter définitivement la statue de Saint-Michel, au nom de la séparation de l’Église et de l’État. »(France Bleue).
Inutile de dire qu’en Vendée, il y a du raidissement dans le goupillon. Argument ; la population locale consultée (dans un referendum officieux)s’était prononcée pour son maintien, en dépit des lois.
Les commentaires sur les journaux locaux frisent l’hystérie. Principaux accusés : les « rouges » et les républicains (les vrais), bien sûr, mais aussi les partisans du mouvement Woke…. Ces braves gens oublient, en proclamant leur attachement à la religion catholique, que pendant les guerres de Vendée, ils ont trahi la Nation, la France leur patrie, et que de surcroît ils se sont acoquinés avec les anglais, d’abominables hérétiques ! Sans scrupule et mémoire courte quand il en est besoin.
Les guerres de religion vont se nicher où parfois on ne les attend pas ; le retour du souvenir et de la glorification du nazi Bandera, uniate (appartenant à l’église grecque catholique ukrainienne de rite oriental ou byzantin) m’a mis la puce à l’oreille.
Ce n’est qu’une hypothèse, bien sûr, mais si l’on prend en compte certains éléments, il n’est pas impossible que l’affaire de l’Ukraine soit aussi une affaire religieuse.
Nul n’ignore que depuis des siècles, une des idées fixes et tenace du Vatican, malgré sa discrétion, est la destruction de l’église orthodoxe, témoin, le foisonnements de petites églises « catholiques grecques » et « uniates » dont le culte ressemble au cérémonial orthodoxe, mais d’obédience catholique (on peut observer ce phénomène à Paris, église Saint Julien le Pauvre(rive gauche, V ème : Église des rum melchites catholiques).
La sécession du clergé orthodoxe ukrainien d’avec le clergé russe, (qui date d’avant la guerre actuelle), la proximité de la Pologne ultra, la volonté de passer du calendrier julien au calendrier grégorien et de déplacer la date de Noël, et la propagande qui en a découlé, a attiré mon attention sur ce sujet.
En attendant c’est la population qui morfle.
Complotiste un jour, complotiste toujours.
Le cul et la religion gouvernent le monde depuis la nuit des temps, et ce n’est pas prêt de s’arrêter…
Philippe voulait sans doute parler du culte, et de ces coups de pied qui se perdent à… l’office.
Quelques secondes d’intervention avant de replonger… dans les abysses de l »écriture !
En réponse à Philippe, christian et à vous tous et toutes…
« quand les coups de pieds au cul…te nous culbutent… »
à bientôt, vous me manquez… mais mon écriture est prioritaire !
À propos de coups de pied occultes, mauvais calembour qui nous avait bien amusé en classe de latin : des prêtres antiques, dans leur hâte de fuir à l’arrivée d’ennemis avaient creusé une cache dans les sol de leur temple pour y mettre à l’abri les précieux objets liturgiques , on avait traduit ça perfidement par le » trou du culte ».
Ce n’est pas un libre-penseur qui va te contredire, bien au contraire.
Il y a une particularité en France c’est qu’il y a de moins en moins de monde (ou plus personne) dans les églises, mais on a l’impression que les cléricaux sont de plus en plus nombreux dans les ministères. Macron va se ressourcer au Vatican, par exemple pour éviter de libéraliser le droit de mourir dans la dignité. Et souvent dans les médias le religieux a beaucoup plus d’écho que dans la vie réelle (cf. FR3 et Sud Ouest).
L’autre volet, sur le terrain, je ne dis pas que ce sont les mêmes, ni que la hiérarchie catholique et les évêques voient cela d’un bon oeil… (sauf quelques’uns), ce sont des minorités réactionnaires qui interviennent violemment, avec le soutien politique du RN, des zemouriens etc… C’est le cas pour les crèches dans les mairies. pour les statues religieuses dans les lieux publics… Et ils hurlent à la défense de la civilisation chrétienne contre les envahisseurs.
Les lois de la République doivent être respectées, la loi de 1905 en particulier, et la liberté de conscience est plus que jamais à promouvoir et à défendre.