Dans toutes les structures publiques l’inquiétude grandit pour 2023. Dans toutes les formations, dans chacun de mes écrits sur Roue Libre, dans toutes les rencontres et débats auxquels j’ai pou être invité j’ai sans cesse rappelé que cette année là serait la première d’une véritable déchéance de tout ce qui d’une manière ou d’une autre contribue aux services publics. Deux phénomènes se conjuguent. Si celui de l’inflation été imprévisible (et encore) celui des conséquences des réformes de la fiscalité menée depuis quelques années va produire son effet à plein !
L’augmentation constante des prix touche de plein fouet les garants d’une accessibilité générale aux besoins fondamentaux de la vie quotidienne. Dans les communes c’est l’affolement par exemple sur l’impact des produits alimentaires dans le coût des repas des restaurants scolaires, des distributions sociales aux personnes âgées ou dans les établissements comme les anciennes résidences pour les plus vulnérables. Actuellement les menus établis sont constamment bouleversés par des pénuries aux raisons diverses. Bon nombre de collectivités ont pris des engagements en matière de pourcentages de denrées « bio » et ne sont plus en mesure de les tenir.
La production ayant baissé en raison des conséquences des dérèglements climatiques, les produits essentiels (légumes en particulier) commencent à manquer. Même si des marchés publics garantissent les tarifs le constat c’est que les prestataires se défilent en prétendant ne pas trouver les quantités demandées. Et s’ils les trouvent c’est sur des bases tarifaires de 25 à 30 % plus chères. Comme dans le contexte actuel les élus ont voté les sommes exigibles des familles le déficit s’aggrave et pourrait nettement dépasser 50 % du coût réel des repas.
Bien évidemment le coût des énergies affolent les élus. Seules les petites communes bénéficieront d’un bouclier tarifaire dont on ignore le niveau. Durera-t-il toute l’année 2023 ? Concernera-t-il le gaz, l’électricité, le gazole, le fuel ? Malgré cet effort celles qui possèdent des équipements anciens comme des écoles rurales, des mairies, un stade avec éclairage de fortune ou des salles des fêtes devront nécessairement cracher au bassinet car il sera impossible de réduire par exemple la température dans une maternelle. Si médiatiquement on focalise sur l’éclairage public, il faut bien convenir que le problème se situe ailleurs !
Les sommes supplémentaires à trouver affolent les élus en charge des finances ! La masse salariale de certaines communes déjà très élevée (60 % des dépenses réelles de fonctionnement) devra absorber des ajustements justifiés mais qui seront difficiles à digérer. Les fournitures diverses, les contrats d’assurance, d’entretien ou de maintenance pour le respect des normes, les honoraires divers, les matériaux d’entretien des routes, des bâtiments ou des espaces verts : l’inflation qui arrive s’ajoutera au reste ! Les services à domicile souhaités par le gouvernement sont dans la tourmente avec par exemple en zone rurale une explosions des frais liés aux déplacements en zone rurale. Le système s’effondre et les erreurs terribles commises par des gouvernements soucieux de s »attirer les bonnes grâces des « contribuables » vont se payer plein pot !
Comment concilier le maintien (et encore plus le développement) des réponses aux demandes des usagers dans un tel contexte ? Et mieux au même prix ! Ce sera peut-être possible en 2023 ‘j’en doute) mais totalement utopique dans les années qui suivent. En transformant les recettes des collectivités territoriales (suppression de fait de l’autonomie de gestion et remplacement des taxes relevant de la responsabilité politique des élus face aux habitants) Bercy se trouve face à une machine budgétaire incontrôlable. Le 49-3 a bloqué le loi des finances et les fameuses dotations allouées en compensation de la suppression des taxes locales.
Il n’y a plus en France qu’une seule catégorie de contributrices ou contributeurs à la mise en place des services municipaux ou intercommunaux : les propriétaires ! La suppression démagogique de la taxe d’habitation que j’ai toujours dénoncée détruit la solidarité réelle dont a plus que jamais besoin le pays. N’ayant plus aucune marge sur leurs recettes les collectivités vont être contraintes de tendre la sébile auprès de l’État ou d’augmenter encore et toujours les taux du foncier bâti ! Une absurdité qui frappe de plein fouet les néo propriétaires car les bases des maisons neuves sont généralement beaucoup plus élevées que celles des bâtisses construites il y a vingt ou trente ans !
En fait l’effet « papillon » de ces mesures va être dévastateur. Des recettes contraintes, des dépenses incompressibles, un autofinancement qui s’effondre, des taux d’emprunt qui s’envolent conduiront à une diminution drastique des investissements publics essentiels pour la croissance…Effets constatables dès 2023 mais surtout en 2024 ! Pourvu que j’ai tort !
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Pour une fois… J’espère que ces annonces de Jean-Marie ne se réaliseront pas…!
Voilà où nous mène l’Europe que l’on a refusée, l’Europe imposée de force, l’Europe des Van der la Hyène et des banquiers, l’Europe des financiers (tout cela plus ou moins orchestré par nos « amis « d’outre Atlantique).
On a trahi les partisans d’une Europe des Peuples, de la Liberté et de la Paix, l’Europe à laquelle naïvement nous aspirions après la tourmente des années de guerre.
@ à mon ami J.J.
« … On a trahi… » L’Histoire ne supportant pas l’indéfini, trois précisions s’imposent… Qui ? Où ? Quand ?
Puisque les réponses ne semblent pas faciles, je vous propose…
Qui… ? Les démocraties qui semblent ne plus avoir pour objectif… « de défendre leurs prochains… ! »
Où… ? De part le monde entier…
Quand… ? Depuis la « nuit des temps »…
Van der la Hyène… Merci J.J. pour ce trait d’humour. Désolé pour ma Laurita à qui la Hiena rappellera sans doute une bataille sans H d’un p’tit gars (lonné) dont l’Espagne n’aura pas gardé un bon souvenir. Sauf qu’il ne passera pas l’ibère en 1812 après avoir défié l’abbé Résina.
Gourrance, ou confusion historique! Je voulais parler du p’tit gars Launay qui, un peu plus tôt que les événements précités, n’a pas pu passer l’ibère parce qu’il ne voulait pas qu’on prenne la Pastille….
1789, 1812, bof! Quelle différence aujourd’hui?