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Le football français malade de la peste radicale

 

Comment peut-on encore avoir un brin d’estime pour le monde français du ballon qui ne tourne plus très rond ? Des rencontres d’un niveau digne de celui des nations de seconde zone, des « vedettes » atteints d’une « melonite » aiguë, des supporteurs idolâtres et des équipes fantomatiques, du fric dépensé de manière inconsidérée et des journées de championnat dépecées tant pour les horaires que pour les supports de retransmission, une fiasco financier potentiel : Rien ne va plus ! Un football amateur mis en coupe réglée par les tarifs des engagements et de multiples décisions financières qui étranglent les clubs et une somme de tares conduit rapidement le foot au précipice.

Le Messi trottinant devait ripoliner toute la Ligue 1 couleur bleu pétrole. Il a bien du mal à bouger ses pinceaux de gaucho millionnaire aux cotés du spécialiste de la chute sur moquette de stade et de l’enfonceur de portes que les défenseurs laissent ouvertes. Les étroits mousquetaires d’un Parc dont ils ont bien du mal à devenir les Princes constituent la pire supercherie du commerce footballistique. Il faudra vite en convenir, le trio « vendeur » aura bien du mal à ne pas virer au vaudeville. Le mariage à trois a toujours un cocu qui s’ignore. on en prend le chemin avec Pochettino dans la peau de Courteline ! 

Le mépris qui imprègne les actes des vedettes parisiennes exacerbent ce sentiment que tout devient possible à partir du moment où vous avez notoriété et fortune. L’affreux sentiment qu’il était impossible que Metz vaille Paris et que même médiocre la victoire était un dû pour ces nababs gavés de suffisance ont plané sur le stade de Saint-Symphorien, lieu populaire s’il en est. Lentement s’installe la notion de la logique implacable de la supériorité d’une seule équipe sur les autres. Le scandale serait qu’elle soit battue tant les pétrodollars sont synonymes de réussite assurée. En passant par la Lorraine avec leurs chaussures à prix d’or transformées en sabots les « migrants » parisiens ont laissé un goût amer pour le football. Leur comportement, leurs paroles devinées et leur déclarations « officielles » constituent des germes de violence pour les faibles d’esprit sportif. 

Chaque rendez-vous puzzle d’une journée de championnat donne lieu à des livraisons Uber Eats de pignes, de gnons ou de barres « énergétiques » de fer. Le mal touche chaque dimanche les affamés privés depuis deux ans de leur compétition ! Les châtaignes et la marrons sont de saison mais la récolte s’annonce fructueuse pour les commissions spécialisées en pugilats plus ou moins copieux. Les tribunes s’affirmant libres manient les maux avec une violence absolue avant d’en découdre sur le pré sans aucun respect des règles établies. Les autorités reviennent au huis clos pour juguler la crise en cours.

Le spectacle dans le stade débouche sur des excès qu’il devient difficile de supporter. Nice, Lens, Montpellier : les images laissent un goût amer pour celles et ceux qui croient que le foot doit être avant tout une fête. L’envahissement du terrain correspond à une atteinte forte aux valeurs essentielles du sport puisque l’aire de jeu a toujours été sanctuarisée. Plus aucun respect. La violence s’étale, brise les barrages moraux et matériels pour détruire le club que les auteurs d’actes inacceptables prétendent soutenir. Nul ne sait vraiment si ces mouvements de groupes viennent d’une frustration des mois passés devant la télévision, à la maison et sans gazon sous les yeux ou s’ils ne sont que les révélateurs d’une société rongée par des fractures désormais visibles.

Le football hexagonal patauge dans les eaux troubles de cette bouffée de radicalisation qui monte au visage de la France. Vert, brun ou rouge peu importe le maillot, à tous les âges on s’enferme dans la notion qu’il faut un ennemi pour exister. Alors tout match se transforme en exutoire. Le transfert vers le sport s’accélère puisqu’il n’y a plus aucun autre espace où il est possible de montrer la force de ses arguments. Toutes les sanctions collectives ne font que renforcer cette soif de révolte vis à vis des… autres. Le mouvement est-il contrôlable ? 

Ceux (celles sont rares) qui se prétendent « supporteurs » n’ont en effet aucune véritable passion pour leur club mais colportent simplement une « culture » de l’affrontement. Seul le résultat compte selon le fondement d’une société ayant lentement mais inexorablement oublié la qualité, la fraternité, la beauté du geste ou de l’esprit. D’ailleurs les dirigeants confortent ce principe puisque dès qu’un entraîneur déçoit leurs rêves, il le destitue comme… responsable rarement coupable. Une règle à laquelle n’échappera pas à un moment ou un autre celui qui tente de dégonfler des têtes parisiennes sur lesquelles les Anglais qui se profilent vont tirer les premiers.

 

Cet article a 7 commentaires

  1. Philippe Conchou

    Les anglais ont, semble-t-il, éradiqué la violence dans et autour des stades on mettant d’énormes moyens. Ne pourrait-on pas faire de même en obligeant les clubs à consacrer une partie de leurs moyens à la sécurisation des stades, plutôt que de surpayer leurs pousseurs de citrouille, en les sanctionnant lourdement en cas de manque, en les responsabilisant pénalement, en dissolvant les « ultras  » de tous bords, en supprimant les subventions etc…

  2. J.J.

    Je me demande, moi qui suis un simple « spectateur de spectateurs », le foot ne présentant pour moi qu’un très maigre intérêt, si ces « semeurs de zone » dans les stades ne viennent pas là uniquement pour mettre la pagaille(restons polis), un prétexte comme pour d’autres, qui manifestent contre la vaccination ou tout autre raison plus ou moins futile et sur des sujets qui ne les concernent pas (je n’évoque pas ici les manifs pour raisons politiques ou syndicales, qui sont généralement réprimées avec vigueur).

    Je ne pense pas qu’un véritable et sincère amateur de football puisse se livrer à de tels débordements.
    Une très grave séquelle de la professionnalisation de ce qui au départ était une saine et utile distraction, tant sur le plan physique que social.

  3. Laure Garralaga Lataste

    Le foot est-il le seul à dégager… : violence, mépris de l’adversaire, refus du respect des règles ? La campagne électorale qui s’annonce ne nous en offre-t-elle pas un bel exemple ?
    Depuis des années, n’assistons-nous pas à la généralisation de l’oligarchie jusque dans ce sport ? Ne sommes-nous pas revenus à l’époque romaine « du pain et des jeux » ?
    Au risque de jouer la Pythie : espérons qu’il ne soit pas trop tard ! Et que cette déchéance de notre société ne nous conduise à notre perte !

  4. GRENE CHRISTIAN

    J’adhère à 100% aux commentaires qui suivent le blog de Jean-Marie, que j’aurais écrit de la même façon, n’eût été mon incapacité « chronique » à synthétiser. C’est un footeux qui le dit et se désespère, lui aussi, de la tournure des événements dans un sport où plus qu’ailleurs, je crois, le fric a rendu fous ceux qui le vivent ou en vivent. Chapeau Jean-Marie, Philippe, J.J. et Laure!… Sombres héros ceux que vous fustigez à juste raison!

    1. Laure Garralaga Lataste

      @ à Christian
      Merci à toi Christian, mais je considère que tu appartiens pleinement à cette bande…

  5. GRENE CHRISTIAN

    M’sieur Darmian, après l’opéra je quitte la grande Callas pour faire la siesta. Je suis footu!

    1. Laure Garralaga Lataste

      @ à Christian
      Tu as raison Christian… « ¡ la siesta es sagrada ! »

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