Depuis maintenant une cinquantaine d’années je participe dans un secteur ou un autre à la vie publique collective et j’ai le sentiment que ce rôle n’a pas vraiment évolué positivement. C’est vrai qu’autrefois les mots « compagnon », « militant(e) », « collègue », « camarade » avaient probablement un sens plus profond et certainement plus humain car il portait souvent les valeurs de l’amitié. Il est vrai que certains ont même vraiment disparu des pratiques collectives dans un contexte où les rivalités, les haines, les certitudes, l’intolérance, la jalousie et surtout la suffisance individuelle deviennent les critères sociaux les plus répandus. Il arrive que celles ou ceux qui dans des cercles fermés défendent des valeurs reposant sur la confrontation paisible des idées, sur le respect de la dignité humaine ou sur justement la liberté de pensée. Ils oublient très vite en sortant de leur cénacle ou en se laissant griser par des responsabilités acquises dans des circonstances plus ou moins troubles, les gens qui les ont aidés directement ou indirectement à conquérir un pouvoir illusoire. Il leur sera même reproché de rester fidèle à celles et ceux avec lesquels a été construit une longue ligne de vie commune.
Nous sommes en effet entrés dans une société du mépris valorisant. Pour exister, pour démontrer que vous comptez, pour obtenir le soutien farouche de vos affidés, il devient indispensable de temps à autres, d’oublier ce que vous avez fait pour donner des leçons de droiture et d’honnêteté aux autres. Dans la vie publique désormais il est vraiment indispensable d’être exagérateur(trice) voire outrancier (ère) de telle manière que vous apparaissiez comme un chevalier blanc dénué de tous reproches. Chaque jour, le constat s’aggrave surtout depuis que les réseaux sociaux permettent d’élargir son « public » friand de ces sermons et donc de clouer au pilori les élu(e)s, les responsables syndicaux ou associatifs(tives) qui auraient dévié. Et, bien évidemment, quand il s’agit de démontrer sa « force » il faut dénigrer les autres avec le plus de mauvaise foi possible et surtout sans vouloir nécessairement connaître la réalité du fonctionnement ayant conduit à telle ou telle prise de position. Les « ayatollahs » ne sont pas tous issus du monde religieux. Ils existent aussi dans la vie sociale. On les reconnaît aisément : ils sont prêts à tout pour exister !
Nous vivons dans la dualité simple : tout est blanc ou tout est noir selon l’intérêt que l’on a dans cette opposition. Oublier la valeur personnelle, enterrer le passé heureux, détruire un avenir commun sous prétexte que la frontière aurait été franchi artificiellement vers une couleur ou une autre, relève de la faiblesse réelle des engagements humains pris. La rivalité sociale, souvent très superficielle, très artificielle, très fragile n’excuse pas les excès zélés de donneurs de leçons. Qui peut affirmer sereinement que la vérité de ce jour sera, par exemple en politique celle demain ? J’en ai tellement vu des virages à 180 °, des indulgences de circonstances, des complots intéressés, des déclarations adaptées; des assassinats médiatiques commandités que je ne nourris plus d’aucune illusion. Il faut avoir simplement conscience que souvent, derrière les déclarations enflammées, on trouve en général, des incendiaires oublieux(euses).
Depuis de longues années, je n’ai jamais confondu les femmes et les hommes avec les fonctions ou les rôles qu’ils jouent. Les valeurs essentielles transgressent toujours le « blanc et le noir ». Je conserve mes convictions et j’essaie de en pas les trahir. J’avoue que c’est assez difficile. Je ne demande à ne jamais être honni, banni, jugé sans que j’ai pu expliquer ou justifier. Je haïs sans ambiguité celles et ceux qui haïssent d’une manière ou d’une autre de manière superficielle. Je me refuse à combattre les personnes mais je me réserve le droitde lutter et de dénocer leurs idées, leurs comportements, leurs actions. Tant qu’il n’y a pas de distorsions graves avec les valeurs essentielles auxquelles je suis attaché je ne mettrai jamais de mettre en cause les individus. Tous son respectables par leur engagement. Tous sont respectables dans leurs contestations. Tous méritent, s’ils le veulent et l’acceptent mon respect et mon amitié si elle s’avère possible.
Impossible pour moi d’oublier ce que j’ai pu partager avec certaines et certains d’entre eux, ce que nous avons construit, ce qu’ils représentent dans la vraie vie et pas celle purement artificielle considérée comme publique. Par contre force est de constater que beaucoup l’ont gommé de leur mémoire et confondent vie publique et la personne qui y participe. C’est parfois insupportable et choquant. Il me tarde vraiment de prendre mes distances avec ce que les gens appellent la « politique » mais que je ne conçois pour ma part comme la tentative permanente de rapprocher ses convictions de son action. Je dois constater que c’est libératoire et me permet de préférer les relations humaines aux relations formatées. Ce n’est plus dans l’air du temps c’est de plus en plus difficile de tenir le cap mais maintenant rien ne fera plus dévier de ce chemin ! L’amitié n’aime pas le noir et blanc et moi non plus !
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Ma vie de plus en plus sombre
avec une retraite minable de 666 E mensuel
Ma femme chérie Arlette vient de décédée suite à un A V C
je suis seul sans aucune aide
MERCI MON CHER DARMIAN
Bonjour,
Avant existaient dans les Mairies des permanences d’assistantes sociales, à la Mairie de mon domicile ces permanences ont été supprimées. Ces fort dommageable pour tous et toutes.
Courage à vous
Curieux état de fait pour une population en augmentation, les élus ne sont pas à l’écoute de la population en Gironde.
Bien d’accord avec vous
Monsieur Mounic Claude,
Certes, c’est en internaute que j’interviens mais avec une vieille besace de responsable social local (MSA).
Je ne connais pas votre ancienne profession mais tous les services sociaux sont solidaires devant la difficulté.
Dans un premier temps, comme je pense que vous avez alerté votre caisse de retraite et celle de votre défunte, veuillez vous rapprocher ( oui la démarche est personnelle et non automatique) de votre mairie et son CCAS ou d’une mairie voisine pour une demande de pension de réversion aussi minime soit-elle. Parfois, quelques assos (anciens,solidarité,maison médicale…) se chargent aussi de cette démarche. D’autres aides vous seront proposées : elles ne sont en rien désobligeantes pour le demandeur.
Les politiques doivent aussi se bouger (même hors période électorale !) car l’Administration possède une panoplie de secours passerelle que souvent, le français lambda ignore.
Enfin, n’oubliez pas que, même si un seul être vous manque, il faut relever la tête et regarder l’Avenir avec les souvenirs heureux présents dans votre esprit. Quelques amis, anciens collègues de travail ou de loisirs sont certainement prêts à renouer des liens peut-être distendus. La Vie, avec ses accidents, nous invite toujours à gommer ses désagréments pour poursuivre le chemin merveilleux qui s’offre à nous.
N’oubliez pas que ce blog avec ses lecteurs est une grande famille qui vous écoute et vous entoure. Restez à son contact par l’intermédiaire de notre hôte.
Très amicalement
La relation humaine dans certaines mairies girondines ont disparu sauf en Charente Maritime. Pourquoi ?, auriez vous M. François l’amabilité de m’informer sur le sujet.
Bien à vous
@ Bernadette,
Ayant engagé une rapide recherche géographique, j’ai le regret de vous informer que les mairies girondines accueillantes …en Charente Maritime sont, à ma connaissance, aussi peu identifiables que les extra-terrestres et leur lointaine galaxie !
Ce point éclairci, je vous dirai que les fonctionnaires des mairies sont des humains avec une formation de terrain (en général) complétée par des stages ( que de fois « la secrétaire est en stage »!).
Au départ, comme pour tous les groupes d’humains, le pourcentage de personnes compétentes avec un sens du relationnel élevé est le même que dans la société en général ! Le fait aggravant de la situation est bizarrement issu de l’ancienneté dans le service. Celle-ci octroie à l’individu une sorte de galons voire de barrettes ou d’étoiles qui transforment l’être humain en légionnaire du service …avec le côté peu glorieux du terme. Celui-ci peut alors muer en chef de la mairie allant même jusqu’à participer aux réunions du Conseil Municipal (oui Madame, très souvent à la campagne !)
Mais le côté accueillant ou peu accueillant est au départ dans toutes les personnes. Ce n’est que l’intelligence et la formation de l’être associée à sa fonction qui font la beauté et la qualité du service.
C’est pour ces raisons que je serai favorable à une mutation (ou mise en disponibilité) automatique face à une ancienneté…trop ancienne.
Certes, actuellement, la fonction deviendrait de plus en plus complexe ; mais, depuis que l’on a inventé Les Normes, tout est complexe. Aussi, espérons que le regroupement de communes et les communautés apporteront une solution à ce besoin de la population .
Souhaitant avoir répondu à votre question,
Cordialement