En abaissant le coût du travail le gouvernement s’entête sur la ligne libérale visant à faire croire que les entreprises embaucheraient quand elles n’ont aucune demande ou commande justifiant une présence supplémentaire. Le mythe voulant que la politique de l’offre constitue la solution au chômage conduit à l’échec de toutes les réformes effectuées depuis une bonne décennie. Les ponctions réelles effectuées via des augmentations de taxes en tous genres, des ponctions directes sur les revenus médians ont déjà un effet négatif sur la consommation. C’est suffisant pour freiner la croissance et donc rendre très méfiants les responsables économiques. Les collectivités territoriales en une année pré-électorale pour les communes ou plongées dans le doute ou la disette financière pour les départements ont prévues de diminuer leurs investissements en 2019… et les carnets de commande dans le BTP commencent à manquer des perspectives rassurantes. La confiance s’estompe peu à peu dans les mesures prises ou annoncées ce qui conduit à un ralentissement lent mais durable des espoirs de reprise de l’emploi.
Le ministère du Travail vient de publier, dans ce contexte, le nombre de demandeurs inscrits à Pôle emploi qui malgré les consignes drastiques de radiation données au personnel. La tendance une nouvelle fois très défavorable met en évidence l’échec des théories portées par les conseillers de la caste présidentielle. Le chômage a en effet progressé de juillet à septembre, période durant laquelle, traditionnellement les emplois saisonniers contribuent à atténuer la chute .
Le chômage au sens premier qui concerne les femmes et les hommes privés d’emplois et de toute autre solution autre atteint une hausse de +0,5 % par rapport au deuxième trimestre, soit 16 300 personnes supplémentaires en France métropolitaine. Au total, 3 456 800 personnes sans aucune activité étaient inscrites à Pôle emploi entre juillet et septembre. C’est la seconde hausse trimestrielle de suite, après celle du deuxième trimestre (0,1 %) ‘est une réalité simple et claire que personne ne peut contester. Bien évidemment comme comparaison n’est pas raison les exégètes gouvernementaux remontent à 2017 pour affirmer que… la hausse est moins prononcée. Pourtant en cumulant la première catégorie avec les gens qui sont en activité réduite ( catégorie B : 78 heures maximum dans le mois) ou C (plus de 78 heures), le nombre d’inscrits à Pôle emploi a aussi augmenté de 21 700 (0,4 %) d’un trimestre à l’autre et + 0,6 % par rapport au 3e trimestre 2017. On arrive donc au total de 5 649 600 personnes en situation de chomage total ou partiel !
Tous les observateurs un tant soit peu objectifs affirment que la hausse de la CSG et des carburants dans un contexte d’augmentation inattendue des cours du pétrole, les grèves à la SNCF et à Air France ont joué un effet négatif sur les créations « nettes » d’emplois ont chuté à 129 000 contre 342 000 l’année dernière. En fait le gouvernement va attendre avec inquiétude un autre chiffre, celui du taux de chômage en pourcentage du troisième trimestre de l’Insee pour se rassurer ou s’inquiéter. Ne reposant pas sur des entrées, des sorties, des mutations d’une catégorie à l’autre, cette évaluation donnerait un taux de 9,1 % (France hors Mayotte) et devrait baisser de 0,1 point par trimestre pour atteindre 8,9 % à la fin de l’année. Au moment où Emmanuel Macron a pris ses fonctions, il était de 9,6 %….ce qui permettra de sauver les apparences et avant les fêtes de fin d’année de bomber un peu le torse.
Rappelons que les négociations entre les partenaires sociaux sont en cours sur l’assurance-chômage. Ils sont le dos au mur car dans un contexte de mépris à l’égard des corps intermédiaires s’ils ne parvenaient pas à un accord Pour eux, cette négociation est vitale mais l’échec se profile tant les propositions sont éloignées. Les récents chiffres des demandeurs d’emplois devraient pourtant inciter tout le monde à prendre conscience de l’urgence d’un accord. Le nombre de personnes au RSA augmente chaque mois et se profile aussi des difficultés pour les départements d’assurer le financement de cette allocation. Le premier trimestre 2019 avec l’effet psychologique négatif du prélèvement à la source ne va vraiment pas arranger une situation déjà inquiétante.
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« Mal adapté » en effet ! Toutes les mesures prises par ce gouvernement et le précédent dont Jupiter a quelques responsabilités, vont à l’encontre du bon sens. Quand on commence par servir les nantis et qu’il ne reste même pas de miettes pour les plus pauvres, l’économie ne peut repartir. En effet, les riches ne vont pas doubler leurs repas mais les pauvres vont serrer un cran à leur ceinture. Pour avoir travaillé dans une entreprise du bâtiment, je peux affirmer que le chef d’entreprise n’a jamais embauché sans avoir de marchés signés mais certainement pas pour faire plaisir à tel ou tel gouvernement…
Aussi, le 17 novembre, avec beaucoup d’autres, je serai dans la rue pour dire STOP à ceux qui nous font les poches sans discernement. Et pendant ce temps là, un voyou de la République ira inaugurer une rue qui portera le nom d’un autre voyou, ancien ministre de l’intérieur. La vie est belle !!!
… le coût du travail….ou l’art de mentir et détourner le sens des mots, malheureusement banalisé et passé dans le langage courant.
Belle expression digne du MEDEF, tout comme charge sociale pour cotisations sociales, ou allocation, en parlant des retraites.
Ce n’est pas le travail qui coûte, le salaire est la juste (et parfois chiche) rémunération d’un service rendu, c’est un échange (pas toujours équitable non plus).
Bizarrement, on entend peu parler du coût des matières premières, qui ne seraient rien sans l’action des travailleurs.
On parle encore moins du coût des faramineux dividendes (deux chiffres avant la virgule) versés aux actionnaires, hors de proportions avec le service rendu par leurs capitaux (comparés au mirifique taux de la caisse d’Epargne, à deux chiffres, mais après la virgule…) ; lesquels douillettement, et confortablement installés, attendent que « ça tombe ».
Merci patron !