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Renforcer l’action bénévole citoyenne associative

Il n’y a vraiment que peu de chances que le principe du développement par tous les moyens du système associatif né de la loi Waldeck-Rousseau de 1901 soit au cœur des débats de l’élection présidentielle. Il ne sera même pas évoqué durant la primaire de la gauche car ce n’est pas un thème très porteur alors que je suis de ceux qui pensent que le développement de la construction commune des activités sociales laïques reste le plus sûr moyen d’enrayer la montée des extrémismes. La disparition des amicales laïques ou des patronages autour des écoles publiques, la fin des petits clubs sportifs de proximité, l’arrêt du militantisme bénévole dans les villages a inexorablement conduit à une montée des ferments de l’égoïsme individuel ou de groupe, du repli sur soi, de l’absence de partage et plus encore de la déliquescence de la vraie citoyenneté, celle de l’engagement au service des autres.

La situation s’aggrave de jour en jour avec la disparition progressive de la notion de bénévolat en faveur du lien social ou d’un projet d’intérêt général. Depuis le traité constitutionnel européen le concept de l’association est menacé par la règle de la concurrence libre et non faussée voulant que le bénévolat ne puisse être admis quand il conduit à œuvrer à une action pouvant être menée par l’économie privée. Rares sont les acteurs de la vie associative qui en ont pris conscience et il faut bien avouer que les élu(e)s ont du mal à l’admettre car il est tellement facile de se contenter de parler seulement de montant de subventions !

En fait le développement de l’engagement dans n’importe quel secteur indispensable à l’épanouissement individuel ou collectif devient primordial pour la survie de la République. Or on assiste à l’inverse. Les fédérations sportives multiplient les charges, les règlements, les normes, les frais d’engagement tuant ainsi financièrement ou matériellement les clubs de base dans le milieu rural. Les équipements de plus en plus sophistiqués deviennent obligatoires au nom de pratiques calquées sur le sport spectacle télévisé. Dans le domaine de la culture il faut bien admettre qu’en période de crise les moyens ont été réduits ou au minium stabilisés ce qui a considérablement freiné les apprentissages hors cadre scolaire alors que le temps des activités périscolaires ont justement éveillé chez les enfants des envies d’aller vers plus loin. Les spectacles amateurs sont soumis aux mêmes règles que ceux des salles professionnelles sur les déclarations de recettes ou de sécurité (présence de sapeurs-pompiers obligatoires dans certains lieux, vigiles, billetterie officielle). Pour un repas collectif les règles sanitaires s’appliquent et la loi prévoit qu’ils ne peuvent être réservés qu’aux adhérents. Difficile désormais de gérer un centre de loisirs puisque tout a été codifié, encadré, conventionné avec des diplômes différents d’un ministère à l’autre. Les vocations de bénévoles deviennent donc de plus en plus rares quand il faut se plier à de plus en plus de directives émanant des collectivités, se préparer à des contrôles des services fiscaux ou de l’URSSAF, accepter les responsabilités morales et financières sans avoir vraiment souvent les moyens de les exercer. On va déboucher sur des classifications européennes coercitives entre service d’intérêt général économique ou service d’intérêt général non économique… qui remplaceront le « non lucratif » et le « lucratif ».

Deux décrets viennent des sortir qui constituent une amorce de la reconnaissance de la citoyenneté active. Ils sont parus à la fin de l’année 2016 et entrés en vigueur le 1er janvier 2017 et apportent des précisions sur le compte d’engagement citoyen (CEC). Composante du compte personnel d’activité (CPA)  le CEC est destiné à récompenser l’engagement bénévole ou volontaire par l’attribution d’heures au titre du compte personnel de formation (CPF)….C’est un début et il faut l’admettre un coté positif d’un texte très contesté. Le décret du 28 décembre 2016 fixe en particulier la durée minimale d’engagement nécessaire à l’acquisition de vingt heures sur le CPF : six mois continus pour le service civique, cinq ans d’engagement dans la réserve communale de sécurité civile, six mois d’activité de maître d’apprentissage ou encore 200 heures de bénévolat « réalisées dans une ou plusieurs associations, dont au moins 100 heures dans une même association ».

Le décret du 21 décembre 2016 détaille les modalités de déclaration de l’engagement associatif bénévole. Dans ce cas, le bénévole lui-même – sous réserve qu’il siège bien dans l’organe d’administration ou de direction de l’association ou qu’il participe à l’encadrement d’autres bénévoles – déclarera l’activité réalisée sur son CPA « au plus tard le 30 juin de chaque année ». Un responsable de l’association devra ensuite valider cette déclaration avant la fin de l’année en cours.. Ces mesures s’ajoutent à la déduction possible sur ses revenus des frais engagés pour la gestion associative dans les instances directionnelles (bureau notamment). Il faut une grande campagne de valorisation de la vie associative, la renforcer, la vivifier et surtout la mettre au cœur du système éducatif.

Ce champ est nécessaire.

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Cet article a 8 commentaires

  1. faconjf

    Bonjour,
    Les assoces comme on dit dans le milieu politique ne sont souvent qu’une courroie de transmission des systèmes politiques. A preuve les organisations de quartiers difficiles noyautées et souvent téléguidées dans des buts pas très avouables et avec contreparties pas très républicaines. Nous tairons ces faits qui restent marginaux et ne constituent que l’écume malodorante des faits divers qui ne font pas souvent la une des journaux.
    Deux points sont importants en particulier dans ce que vous écrivez. Le premier est la guerre souterraine menée par l’idéologie libérale au secteur associatif, il y a tellement de thunes à se faire sur le dos des conso-tribuales .
    Le deuxième point c’est la méconnaissance du milieu associatif par les politiques qui ne voient dans les assoces que des suceurs de subventions que l’on entretien par pur clientélisme. A ce titre Fillon en visite à Emmaüs,je vous livre en brut de décoffrage mes impressions. Et ça te fait quoi François de rencontrer des pauvres qui n’existent pas dans TON monde???
    Ta méconnaissance crasse du fonctionnement des communautés Emmaüs saute aux yeux quand tu déclares dans un communiqué vouloir garantir aux structures comme Emmaüs « des financements pérennes, stables et plus importants ».
    Emmaüs n’a jamais reçu 1 centime de franc ni d’€ de l’État de puis sa création. En 1949 l’Abbé Pierre accueille Georges un suicidé manqué qui sera considéré comme le premier compagnon-chiffonnier d’Emmaüs à qui il dira cette phrase fondatrice pour le mouvement Emmaüs : « Je ne peux rien te donner. Mais, toi qui n’as rien, au lieu de mourir, viens m’aider à aider ». Les communautés ne vivent que par le travail des compagnons et des bénévoles au moyen des ventes réalisées dans ses propres boutiques!!
    L’Association Emmaüs paraît au Journal Officiel du 17 mars 1954 mais son histoire débute avant, en même temps que le mouvement Emmaüs. L’histoire institutionnelle de l’association s’écrit en sept périodes de 1947 à nos jours.
    Payer des ponts d’or à des chargés de communication qui ne font pas leur travail pour des politiques totalement ignares. Voila comment sont considérés les assoces, voila comment les politiques pensent le secteur associatif (financements pérennes et stables). En méconnaissant totalement l’apport de ces structures (modestes ou internationales) à la société ils discréditent chaque jour les centaines de milliers de bénévoles inconnus. Creusant ainsi le fossé entre leur caste et le peuple qu’ils sont censés représenter, ils précipitent un peu plus chaque jour notre sociètè dans l’abîme.
    Salutations républicaines

  2. faconjf

    Désolé, mais Fillon, Guaino qui pleure la bouche pleine, le Sénateur Maire de Lyon qui ne cache pas sa colère d’être sanctionné pour absentéisme au Sénat, ils me font tous gerber.
    Dans quel monde vivent-ils???
    Fillon société de conseil en 2013 conseil et conférence pour 142 500€
    Guaino conseiller spécial du président de 2007 à 2012 pour 17 841.41 € mensuels.
    Collomb plus de 20 casquettes différentes dans des organismes publics et privés tu m’étonnes qu’il puisse être absent au Sénat!!
    source http://www.integritywatch.fr/

    1. LAVIGNE Maria

      Vous avez raison et pour ces gens là, le bénévolat c’est pour les autres.
      JM Darmian nous parle des contraintes imposées aux salariés et bénévoles des associations et il a raison. Souvent c’est au détriment du temps de travail que l’on consacre aux plus démunis puisqu’il faut nourrir les statistiques pour justifier l’obole d’argent public reçu. Certes, chaque centime doit être justifié puisque c’est de l’argent public mais en ce moment les militants n’en peuvent plus de remplir des cases alors que les bénéficiaires toquent à la porte.

  3. batistin

    Bonjour, entre les discours en haut lieu et le terrain, il y a surement un décalage !
    En attendant, sur le terrain, on avance, chacun dans la partie qui lui tient à coeur, social, culturel, sportif…
    Nous sommes artistes.
    Nous avons besoin d’internet pour vendre notre travail.
    Internet étant sujet à la main mise par les grands groupes de « communication », y exister est un challenge difficile.
    Pourtant, nous avons réussi, avec notre site associatif http://www.chez.xyz à figurer dans les premières pages Google sur une recherche « galerie d’art ».
    Ceci à force de travail, et avec l’aide qu’apporte Google aux associations !!
    Oui, Google, bien loin pourtant à priori des soucis citoyens, aide les associations !

  4. bernadette

    En 2017, les SDF sont toujours a la rue, un bol de soupe apporte par le SAMU social serait un privilege. Quel honte !

  5. bernadette

    Les chomeurs sont devenus des exclus, c’est a dire des animaux qui couchent dehors, mangent dans des ecuels. Ils ont tout perdu…C’etaient des humains…

  6. bernadette

    Quand va t’on mettre a disposition un logement meuble pour dormir, manger, se laver, vivre mieux…pour pretendre travailler. Ces SDF ont tout perdu : leur famille et le gout a la vie. En diminuant la solde des elus et des hauts fonctionnaires il serait peut etre possible ……

  7. Alain E

    Moi, je veux bien aller voter bénévolement et de façon citoyenne au primaire du PS, mais je n’ envisage pas de voyage en Bretagne pour l’ instant et comme mon bureau de vote se trouve à Brest !!!!

    Bureau de vote Primaires citoyennes

    Vous avez cherché : 33370 Fargues-Saint-Hilaire

    Votre bureau de vote est le numéro

    BVP 3 Patronage Laique Recouvrance – 2 RUE LAURENT LEGENDRE 29200 BREST

    Premier tour : 22 janvier 2017 de 9h00 à 19h00
    Second tour : 29 janvier 2017 de 9h00 à 19h00

    Pour voter :
    Si vous êtes de nationalité française et inscrit sur les listes électorales avant le 31 décembre 2015 compris vous devrez vous y présenter avec une pièce d’identité
    Si vous êtes de nationalité française et inscrit sur les listes électorales après le 1er janvier 2016 compris vous devrez vous y présenter avec une pièce d’identité et une attestation d’inscription sur les listes électorales délivrée par la mairie de votre commune
    Pour tout autre cas, si vous avez du vous préinscrire, vous devrez vous y présenter avec les pièces demandées dans le mail de confirmation de votre préinscription
    Il faudra approuver la charte d’engagement de reconnaissance dans les valeurs de la Gauche et des Écologistes :
    « Je me reconnais dans les valeurs de la Gauche et de la République, dans le projet d’une société de liberté, d’égalité, de fraternité, de laïcité, de justice et de progrès solidaire »
    Il faudra contribuer aux frais d’organisation des Primaires soit 1 (un) Euro par tour.

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