Le remaniement ministériel a agité les rédactions et s’est surtout concentré sur des considérations politiciennes ou des appréciations sur le trio des écolocompatibles avec un produit de synthèse dangereux : le Hollandisme ! Il y a manifestement un travail bâclé de répartition des fonctions et des associations entre Ministre et Sous-ministre pour le moins détonante. Des couples improbables ont été constitués avec une certitude : la ligne politique ressemblera au tir à la corde. C’est iansi que les collectivités territoriales ne sont guère rassurées en constatant que l’ineffable Jean-Michel Baylet devra vivre avec Estelle Grelier. Du hollandisme pur sucre qui consiste à mettre ensemble ce qui peut être inconciliable afin de mettre en œuvre tout et son contraire. Une sorte de micmac destiné à éviter que des décisions soient prises puisque l’un et l’autre ont des points de vue diamétralement opposés sur tous les sujets. C’est ainsi qu’a été créé un ministère de l’Aménagement du territoire, de la Ruralité et des Collectivités territoriales, ministère confié au radical de gauche Jean-Michel Baylet ayant l’habitude des arrangements et des accords feutrés autour des communes et des départements auquel on a ajouté un secrétariat d’Etat chargé des collectivités territoriales, qui fait entrer au gouvernement Estelle Grelier, une ardente partisane de la fin des départements et de la mise en œuvre forcée de l’intercommunalité taille XXL !
La première grande nouveauté devient le grand retour du terme d' »aménagement du territoire » qui avait, depuis l’élection de François Hollande, disparu au profit de celui d' »égalité des territoires ». Et puis il faut remonter à loin pour retrouver les champs « aménagement du territoire » et « collectivités » réunis au sein d’un même portefeuille : le dernier à avoir officiellement eu cette double étiquette fut Daniel Hoeffel, de 1993 à 1995, sous le gouvernement Balladur. Ancien sénateur (battu lors du dernier renouvellement) et président du conseil général du Tarn-et-Garonne (battu lors du dernier renouvellement) Jean-Michel Baylet a été successivement secrétaire d’Etat aux Relations extérieures (1984-86), secrétaire d’Etat chargé des collectivités locales déjà (1988-90) et ministre délégué au Tourisme (1990-1993). Il faut savoir qu’il est un ardent défenseur du… cumul des mandats et un adversaire résolu de la loi NOTRe dans sa version assemblée nationale !
Il avait vivement condamné les atteintes à l’avenir des départements lors de la déclaration de politique générale de Manuel Valls en avril 2014. Il s’était même fait un ardent défenseur des départements ruraux avant de considérer que le Premier Ministre lui avait donné satisfaction. Ses collègues sénateurs PRG avaient refusé de voter la loi NOTRe et notamment le périmètre des grandes régions. Autant de sujets qu’il va devoir gérer puisque les réformes ont été effectuées. Il déboule dans la situation financière catastrophique des conseils départementaux qui préparent une fronde collective contre…le gouvernement ! Il va devoir régler les rapports entre les conseils régionaux réfractaires aux objectifs fixés en matière de formation par le Président de la République… et on peut penser qu’il assumera des positions conformes à son engagement antérieur !
On lui a donné pour éviter qu’il oublie la loi NOTRe la députée de Seine-Maritime Estelle Grelier « parlementaire associée » de l’Assemblée des communautés de France (ADCF) après en avoir été vice-présidente qui a vanté partout et tout le temps la réforme gouvernementale. Elle a pris exactement le contre-pied des discours de son ministre de tutelle ! Pour elle la loi est timorée et sans courage puisque c’est une ardente défenseure de l’intercommunalité qui doit selon elle supplanter les communes. Elle va même jusqu’à souhaiter à terme (février 2015) dans le cadre des débats sur la loi NOTRe, s’interroger sur « l’avenir, à terme, du conseil départemental » et vouloir lui substituer un conseil des territoires, où siégeraient des élus intercommunaux ». C’est certain que l’Assemblée des départements de France va aborder ses rencontres avec elle de manière positive !
Quant à l’Association des Maires de France elle va vite se méfier de ses « regrets » touchant à « l’abandon du suffrage universel direct pour l’élection des conseillers communautaires ». Bref elle est en contradiction totale avec son ministre de tutelle ce qui promet une grande cohérence dans les relations entre le gouvernement et les collectivités territoriales. Mais dans le fond on atteint la quintessence du Hollandisme consistant à faire les plus délicates des synthèses en tentant de satisfaire tous les courants. A l’arrivée ce ne sera plus la réforme mais la confusion…car personne ne saura vraiment quelle est la ligne politique gouvernementale et on tentera de se persuader qu’elle existe encore !
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Oui mais … Baylet détient le journal la dépêche du midi dans un bastion rose … Battu partout il revient, autre mauvais choix de Hollande. De plus en plus nul notre president qui tente de finasser et qui se prend les pieds dans le tapis. Vite tournons la page, l’agonie du PS devient insupportable.
J’avais eu une très mauvaise impression au début de ce quinquennat, produite par quelques couacs et fausses notes qui retentirent dès les premiers jours, et j’avais craint que l’on ne soit mal parti ; mais je n’avais pas imaginé que ce serait aussi pire.
Quelle déception !
C’est evident que l’Elysée avance masqué sur ce sujet. Les communautés de communes partagées entre plusieurs cantons existent (Montussan, Yvrac,…etc), cela signifie que l’on supprimera les cantons, ce pourquoi les CdC s’agrandissent, donc à terme c’est la suppression des Conseils Départementaux. C’est mon analyse !
Bonjour Francis,
Moins de petites communes et plus de communautes de communes.
Si disparition des départements, ce sont des landers comme en Allemagne.
Je suis en parfait accord avec J.J. C’est désespérant de voir que dans leur Tour d’ivoire de Elysée, nos gouvernants sont complètement déconnectés du peuple de gauche. C’est maintenant certain, cette situation va se payer très cher en 2017.
Ce m’amuse de voir qu’on parle encore de « Peuple de Gauche ». Cela a-t-il encore du sens aujourd’hui ? Cela veut-il dire qu’on oppose le « gentil penseur » et le citoyen lambda qui tente de reflechir et d’exploiter son esprit critique.
L’intercommunalité doit avoir une finalité autre que de récompenser une fois encore des élus locaux qui cumulent une fois encore des fonctions renumératrices. L’intercommunalité a du sens si c’est l’occasion de rationaliser les services rendus au citoyens et d’en augmenter la valeur. Dans beaucoup de cas il en est rien, puisque c’est l’occasion de créer de nouvelles structures ou agences qui font doublon. Bref plutôt que de créer continuellement de nouvelles surcouches il est indispensable de définir des responsabilités claires à la commune, aux regroupements de communes, départements, etc… Chacun y va de sa petite initiative qui au final coute bien plus cher que cela ne rapporte à la communauté…