En manque absolu de logements pour les précaires

Lors de la discussion sur le budget du conseil départemental le Front national qui prétend défendre le peuple a voté au conseil départemental contre les budgets destinés au logement social au prétexte que les conditions d’attribution par l’organisme Gironde Habitat ne favorise pas la préférence nationale. Ce vote dénote la réalité de la pensée de ce parti qui prône la défense dans ce secteur crucial des petites gens sans se rendre compte que le problème réside dans le manquement cruel de logements accessibles aux catégories sociales les plus démunies ou dont les ressources sont insuffisantes pour faire face à des loyers souvent prohibitifs. Il s’n prend à l’organisme Gironde Habitat suspecté de ne loger que les sans papiers, les immigrés et les cas sociaux étrangers. La France compte pourtant la bagatelle de 3,8 millions de personnes mal-logées et 12,1 millions de personnes fragilisées par rapport au logement, a révélé la Fondation Abbé Pierre (FAP) toujours très critique sur ce sujet. Le chiffre de 3,8 millions de mal-logés comprend notamment 894.500 personnes « privées de logement personnel » et 2,9 millions de « personnes vivant dans des conditions de logement très difficiles », a expliqué le directeur des études à la Fondation.
Ces statistiques devraient motiver davantage les décideurs car le temps presse et le volume des constructions ne décolle pas et les chiffres du mal-logement sont effarants ! On comptabilise en effet 141.500 sans domicile (+50% entre 2001 et 2012), 25.000 personnes logées en hôtel, 85.000 personnes en habitations de fortune, et 643.000 en logements contraints chez des tiers (+19%, entre 2002 et 2013 dont) dont de nombreux jeunes. Il faut y ajouter parmi les « personnes vivant dans des conditions de logement très difficiles », sont notamment recensées 2,1 millions de personnes privées de confort car leur logement ne possède pas d’eau courante, de WC intérieurs, de douche, de moyen de chauffage ou de coin cuisine, ou leur façade est très dégradée avec des fissures profondes. Et 934.000 personnes vivent en « surpeuplement accentué » c’est-à-dire qu’il leur manque deux pièces par rapport à la norme de peuplement (+17% entre 2006 et 2013).
Par ailleurs, la FAP compte aussi dans les mal-logés 44.000 « gens du voyage » en manque de places dans des aires d’accueil aménagées, et 41.000 migrants vivant dans des foyers de travailleurs migrants non réaménagés. On est très loin des affirmations péremptoires sur le fait que les difficultés sont essentiellement causées par les gens venant de l’extérieur. Le drame se situe ailleurs et malgré toutes les dispositions prises par le gouvernement le logement très social n’est pas prêt de se développer à la hauteur des enjeux. Le Conseil départemental a cautionné les emprunts nécessaires à la réalisation ou l’amélioration de l’habitat à hauteur de plus de 2 100 logements. Et les demandes continuent pourtant à affluer . La vraie satisfaction c’est qu’en France le nombre de personnes privé du confort sanitaire de base (absence de WC à l’intérieur, de douche, etc.) a diminué de 41% entre 2006 et 2013
Autour de ce noyau dur de 3,8 millions de mal-logés, la Fondation Abbé Pierre comptabilise 12,1 millions de personnes « fragilisées par rapport au logement », et qui pourraient « basculer dans le mal-logement ». Il s’agit de 4,4 millions de personnes modestes « en surpeuplement modéré » (il leur manque une pièce par rapport à la norme d’occupation), de 1,2 million de personnes en impayés de loyers ou de charges (+2% entre 2006 et 2014), et 1,1 million de personnes vivant dans des copropriétés en difficulté. S’ajoutent aussi deux nouvelles formes de « fragilité »: les 5,7 millions de personnes qui consacrent un effort financier excessif à leur logement (plus de 35% des revenus, avec un faible reste à vivre), et les 3,5 millions de personnes modestes qui disent avoir eu froid pour cause de privation de chauffage pour raisons financières (+44% entre 2006 et 2014).
En fait il faut avoir une vraie volonté collective et solidaire pour que ces constats s’atténuent ; Le travail de « déminage » des programmes prévus est immense. Il existe une vraie hostilité dans certaines communes à la construction de HLM au prétexte justement que les critères d’attribution ne garantissent pas des attributions préservant de la « gangrène » supposée de « cas sociaux ». Cette triste réalité ajoutée à la crise va conduire à une augmentation croissante de familles, de femmes isolées avec enfants, de personnes seules avec des salaires très modestes en recherche de locations à des prix modérés. On causse beaucoup de la mal-bouffe, du mal-être, du mal-vivre mais pour le mal-logement il s’agit d’un sujet qui ne préoccupe guère les élites du FN qui en jouant à faire peur (accueil des migrants marginal, fausses rumeurs sur les conditions d’obtention- « en en donne aux arabes et pas à nous »- peur des voisins cas sociaux…) joue à tuer els initiatives en faveur des plus démunis. Il est vrai que souvent ils ne votent pas ! Malheureusement pour la démocratie car ils sont sans voix !

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Cette publication a un commentaire

  1. Soudry marie c

    Les nouveaux logements sociaux sont chers à construire : foncier, normes… Aussi leurs loyers sont-ils plus chers, ce qui exclut de plus en plus de demandeurs et relègue une partie d’entre eux vers le parc ancien, voire vétuste à la limite de l’insalubre, les personnes âgées en situation précaire sont demandeuses de logements adaptés rez de chaussée avec une chambre et pièce de vie, la précarité professionnelle des jeunes ménages (pas de location sans des garanties de plus en plus exigeantes demandées par les loueurs) induit manque de petits logements sociaux pour une première location. nous en sommes conscients mais les porteurs de projets ne sont pas des utopistes même si nous trouvons des interlocuteurs à l’écoute, les opérations doivent être rentables.. La relance de la construction est plus que nécessaire, de même que la réforme de la politique du logement pour optimiser son efficacité, et renforcer son orientation vers les besoins sociaux.
    MCS adjointe aux solidarités st Denis de Pile

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