Vous n’entendrez pas désigner la petite île d’un peu plus d’une vingtaine de kilomètres carrés dans les Antilles autrement que par le diminutif de « Saint Barth ». Il s’agit essentiellement d’une question de prestige dans le jargon de la population qui maintient sa renommée. Depuis que Christophe Colomb y mit pied à terre bien d’autres célébrités ont investi cette terre aride, montagneuse, sans autre intérêt que ses paysages, sa mer et sa solitude.
Désormais doté d’un statut particulier de collectivité autonome, elle recueille dans de somptueuses demeures des personnalités connues et d’autres beaucoup moins ayant comme point commun une fortune leur permettant d’y séjourner en permanence ou quelques mois dans l’année. Le reste du temps ils louent pour récupérer une part de leur investissement.
« Une maison ordinaire, sur un terrain ordinaire de quelques centaines de m² atteint 2,5 millions d’€ devant une tête de veau sauce gribiche un habitué de l’île explique Richard. La plupart du temps l’acheteur la rase pour construire une villa conforme à ses souhaits. On arrive alors à un coût à la revente aux alentours de 5 millions d’€ minimum. Certaines maisons dépassent allègrement les 20 à 30 millions en bord de plage et d’autres beaucoup plus ».
Snobés par les Suédois auxquels le « caillou » était revenu Saint Barth a réintégré le giron de la France il y a 150 ans et a végété avant que Rockfeller décide de construire un havre qu’il espérait paisible. Bien des vedettes américaines lui ont ensuite emboîté le pas d’autant qu’un aéroport pour avions de taille réduite a ensuite été aménagé. La vogue continue. La référence devient mondiale d’autant qu’un statut fiscal particulier protège l’île.
« J’ai cru que l’ouragan Irma il y aurait un ralentissement des investissements sur l’île mais rien de cela. La demande reste forte. La volonté de la collectivité locale est nette : n’accueillir que des habitants à forte plus-value financière. Il y a donc bon nombre de milliardaires américains mais aussi des personnalités françaises venant notamment du cinéma, du show-biz, des médias ou de la promotion immobilière. L’île vit autour de la construction, de la maintenance dans les ports et du service dans les villas ou auprès des grands hôtels ». Des structures touristiques de grand luxe aux noms prestigieux abritent des célébrités en séjours temporaires.
« Quand pour Noël tu t’assois à une table pour 8 personnes dans un restaurant de ces hôtels tu en avais déjà pour 45 000 €. La bouteille sur la table était au minium à 40 000 €. A Saint Bath est implanté probablement le supermarché (1) au chiffre d’affaires par habitant parmi les plus élevés de France. Les plus riches résidents envoient leur personnel s’y ravitailler. Ils ressortent avec des notes astronomiques de dizaines de milliers d’euros ou de dollars. Dans les rayons on peut trouver des champagnes à 40 ou 50 000 € à coté des produits ordinaires de l’enseigne ». Richard rit de bon cœur quand il évoque les tickets des ristourne ou des points de fidélité que doivent remettre les caissières.
C’est surréaliste. « Comme ce sont les majordomes, les cuisiniers ou les gardiens qui effectuent les achats ils possèdent des réductions dans des proportions inimaginables ! J’en ris quand je me dis qu’ils pourraient débarquer à Camblanes ou à fargues Saint Hilaire avec tout ce qu’ils ont collectés à Saint Barth. Comme le supermarché est très proche de l’héliport, les employés des célébrités viennent faire les courses en hélicoptère depuis les yachts ou les villas. C’est un autre monde ! » Cette parcelle de territoire français ayant refusé d’appartenir à l’union européenne vit en vase clos. Il n’y a pas volontairement de services publics ou ils sont réduits au minimum dans les domaines de la santé, de l’éducation, de la sécurité.
En fait c’est à Saint-Martin sous double statut néerlandais et français. Quelques dizaines de kilomètres séparent ces collectivités territoriales d’outre-mer. Comme le coût de la vie n’est pas du tout le même qu »à Saint bath beaucoup de personnes vont des aller-retour entre les deux terres sou pavillon tricolore. Incluse dans l’UE, Saint Martin a opté pour le tourisme de masse et ses travers que sont les détaxations sur le tabac et les alcools qui constituent désormais la principale ressource économique. « On change de société et de style. Si par exemple à Saint Barth tous les dégâts de l’ouragan ont été vite effacés il en va différemment à Marigot et aux alentours. C’est moins protégé et sélectionné. un cran au-dessous. » avoue Richard.
En fait si vous vouliez louer la villa de Johnny et Laétitia à Saint Barth pour les fêtes de fin d’année il vous faudra un budget de 150 000 dollars tout compris pour une semaine. Votre jet privé au départ de Bordeaux entrera dans votre budget pour la même somme. Un conseil : amenez donc votre foie gras, vos huîtres, vos plats cuisinés et votre champagne… Ainsi va le monde !
(1) un Super U
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C’est un ghetto pour milliardaires…
Les pauvres…
@ à Philippe
.… il manque les ! ! ! et mes larmes de crocodiles…
Ah, ça ira, ça ira, ça ira!
@ à J.J. pour compléter
(je n’ai pas écrit pour comploter… Pas de mauvais esprits …!)
… Les aristocrates à la lanterne…
… Les aristocrates on les pendra… !
Qui va jouer… en répondant à la question… « c’est quoi La Lanterne »… ?
Christophe Collomb a découvert l’île aux pleins de sous en 1493, qu’il aura baptisée Saint-Barthélémy en l’honneur de son frère, une fête célébrée le 24 août 1572 par catholiques et protestants.
Ne me remerciez pas pour ce cours d’histoire.
Signé: Rouget de l’île.
@ à christian
Connaissant l’ardeur patriotique qui t’anime, je sais que tu vas aimer ce rajout… !
Allons enfants de la patrie…
Le jour de gloire est arrivé.
Contre nous de la tyrannie
L’étendart sanglant est levé…
Je suis allée jusqu’au bout du bout de la lecture… Heureusement !
Comme j’écris beaucoup mais que cela ne me rapporte rien… Je ne pourrai pas louer la villa que Johnny a laissée à Laétitia… Pauvre Johnny… même pas le temps d’en profiter !
S’il prenait l’envie à l’une ou l’un d’entre vous de vouloir me payer des vacances, je me contenterai d’un petit cabanon sur nos magnifiques plages girondines, et compte-tenu de la situation actuelle, je m’y rendrai en trottinette…
Bonjour @Laure !
Un petit problème de … calcul pour l’ancienne institutrice ( pour les jeunes lecteurs: professeur(e) des écoles !);
Créon – Bordeaux centre – Lacanau plage: environ quatre-vingt dix kms.
En patinette: O watt, mais en électrique, combien d’arrêt-recharge à prévoir ou de combien de batteries devez-vous lester votre musette ? (À Ste Hélène, prévoir un arrêt-pneus ! !)
Vous avez quatre heures ! ! !
En souriant,
Respectueusement
@ à mon ami François…
Mon problème reste que : …
ayant boudé la « mathématique/mécanique quantique » au bénéfice de la philo,… je suis au désespoir de ne pouvoir vous répondre. Et ce d’autant plus qu’ habitant Lormont, vous me faites partir de Créon ! Comment voulez-vous que je sois efficace !
Une précision pour vous aider à résoudre votre problème… : quand on est écologiste, on l’est jusqu’au sacrifice, résultat : je ne roulerais qu’en patinette O watt… Ne me remerciez pas pour mon aide !
Je vois une grande qualité à ce lieu.
Comme en médecine avec » l’abcès de fixation « , l’île collecte tous les miasmes, les pires pathogènes, les plaies purulentes de la planète et permet au reste du monde d’en être épargnée.
Et en plus ils payent très cher pour nous foutre la paix dans nos douces contrées.
Finalement, c’est plutôt rèjouissant !…
à mon ami Philippe qui sait apprécier l’humour…
Bienvenu au club de la Paix… où il fait bon vivre et vieillir… !
@ à mon mi Philippe qui prend le temps d’apprécier l’humour…
N’est-ce pas notre vengeance à nous… les pauvres ?
« Bon, je sais, il y a beaucoup plus pauvre que nous… ! »