La superficialité et la supercherie des déclinaisons internet

Internet et toutes ses déclinaisons deviennent de redoutables outils de désinformation. Plus que jamais il devient essentiel d’éduquer les internautes à se méfier de tous les pièges de ces réseaux qui diffusent parfois de la pire manière des faits honteusement faux. Peu importe, comme pour les rumeurs ou les déclarations erronées le mal causé par une pseudo information largement commentée et assimilée. Comment faire confiance à des sondages via ces supports ? Comment ne pas se méfier des appréciations portées sur un texte, sur un spectacle, sur un produit ? Comment admettre que ce qui est « publié » devient « fiable » ? Rien absolument rien garantit l’authenticité des écrits ou des images ! On en revient donc, étrange paradoxe, à dupliquer dans la majorité des cas les articles de cette presse écrite que l’on ne lit plus ou à rechercher des images utilisées par les télévisions que l’on ne regarde plus. Les conséquences de l’exposition personnelle ou collective à ces nouveaux médias incontrôlés s’avèrent parfois dangereuses.
Dans certains secteurs économiques les créations de sites de référence a bouleversé la hiérarchie. On n’a plus la tête dans les étoiles Michelin mais les yeux seulement rivés sur Tripadvisor. Le visiteur, le gastronome, le promeneur, le touriste vont chercher le coté rassurant des avis émis par les autres et plus par une « autorité » qualifiée. Or France 2 vient aisément de démontrer ce que tout le monde suppute : l’anonymat des prises de position conduit à absolument tous les abus et à toutes les supercheries. L’artificialité de cette plate-forme est prouvée mais il est impossible de s’en réjouir.
« Deux ou trois avis négatifs » sur Tripadvisor peuvent faire baisser la fréquentation de mon hôtel m’expliquait un ami de 25 à 30 % ! il me faut vite récupérer des avis positifs pour lentement remonter la pente. La tentation est alors grande de se les procurer ! La classification a disparu et donc on a laisé le champ libre àTripadvisor » Un coup d’œil sur ce site avant de préparer ses vacances ou de réserver une table dans un restaurant qu’on n’a jamais fréquenté, font de cette plate-forme un « lieu » extrêmement prisé. Le site internet américain de voyage affirme avoir engrangé plus de 200 millions d’avis et opinions, et enregistrer plus de 315 millions de visiteurs uniques par mois, quinze ans après son lancement. Un triomphe. France 2 vient de prouver que berner le système est d’une facilité désarmante. La rédaction de l’Oeil du 20 Heures a reproduit de toutes pièces un pseudo-restaurant cette fois situé dans la capitale française, plus précisément à Montmartre.
Le stratagème a consisté à repérer une surface commerciale vide, à inventer le nom et les coordonnées d’un « chef », un nom pour le nouveau restaurant (« Le Béret Rouge ») et chiper un logo glâné sur le net qu’on aura à peine retouché, avant de piquer dans Google Images une foule de clichés de plats appétissants qui seront les soi-disant photos prises par les clients de la brasserie parisienne…. Il est indispensable ensuite de « faire monter » dans les moteurs de recherche ce lieu imaginaire ! On bourre le restaurant inexistant de commentaires flatteur sur le service, la qualité des plats et le lieu. En quelques semaines, la rédaction de « l’Oeil du 20 Heures » a pu se régaler : son restaurant virtuel était coté comme le 108e meilleur restaurant de la capitale, un comble quand on sait qu’il y en a plus de… 14.000 référencés sur le site. Les autres étaient relégués alors qu’ils avaient pignon sur rue !
Bien d’autres subterfuges existent pour masquer des vérités dérangeantes. Sur Tweeter il est aisé d’acheter des « suiveurs ou des suiveuses »… Sur Facebook les « amis » s’attrapent comme des mouches et en une heure on peut en aligner des centaines. Des entreprises spécialisées vendent tous les soutiens possibles et « likent » autant que vous le voulez. Certaines structures payent pour avoir immédiatement des commentaires positifs sous des articles ou des enquêtes de presse et peuvent même créer des « cellules » de dénigrement des adversaires. Faire disparaître dans un moteur de recherche en les faisant reculer des vrais informations négatives devient un job à temps plein bien rémunéré. Sur les réseaux internet : tout, absolument tout s’achète ou se vend sans aucun véritable risque juridique. La sincérité, la véracité de prises de position anonymes ne se discutent plus : elles sont fausses à plus de 30 % ! N’empêche qu’elles ont parfois un énorme pouvoir commercial ou politique.
Quand on voit la qualité des commentaires ou des tweets on a une idée de la destination promise à internet. Il finira par se réguler grâce à la concurrence et aux progrès dont une part des utilisateurs ne manqueront pas de faire au fil du temps. La seule parade c’est le doute! Or en cette époque des apparences étalées sous le nez des gogos, des certitudes vendues en sachets tout prêts, des abandons de la culture citoyenne… il est aisé en quelques mots sans risques de fracasser la vérité.

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Cet article a 2 commentaires

  1. STARCK

    « La seule parade c’est le doute!  »
    Que j’aime cette phrase qui me conforte dans la méfiance que j’ai face à tous les systèmes d’informations autant les officiels que les alternatifs. Partout , il y a du tri à faire dans ce qui nous est distillé. Ce tri étant compliqué sinon impossible, il est nécessaire de toujours douter et de multiplier les sources et les moyens d’information…

  2. Alain .e

    Il est vrai qu’ avant internet, il existait des moyens de communications totalement objectif comme le journal télévisé de l’ ortf qui prenait ses informations au ministère de l’ intérieur je crois !!!
    Un très bon site en francais pour démonter les fausses infos qui circulent sur le net :
    www hoaxbuster .

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