TÉMOIGNAGE (entretien publié pas le quotidien SUD OUEST ce matin en page 2)
Élu depuis 1995, Jean-Marie Darmian a vu sa fonction évoluer. Il s’inquiète pour l’avenir
« Sud Ouest ». Pourquoi serait-il de plus en plus difficile d’être maire ?
Jean-Marie Darmian (1). 400 000 normes s’appliquent à la vie locale. Cette pesanteur d’un État supposé absent du fait de la décentralisation commence à choquer les élus. Ils ne savent plus comment se sortir de ces situations incroyables, la dernière étant liée à la réforme des rythmes scolaires. On a l’impression que l’État se décharge de plus en plus sur les élus de proximité de ses propres responsabilités. Tout cela alimente le ras-le-bol. Mais ce qui a fait des ravages au cours de ces derniers mois, c’est le « tous pourris ».
Ce n’est pourtant pas nouveau…
C’est pire qu’auparavant. De nombreux maires affirment qu’ils ne supportent plus cet amalgame entre le niveau national et les responsabilités locales. Ils ne supportent plus que l’on ne croie plus à leur sincérité. L’une des conséquences, vous le verrez, c’est que très peu de listes vont afficher un logo politique, même quand l’engagement de la tête de liste en faveur de tel ou tel parti est connu. Je pense que ce phénomène va atteindre un niveau jamais vu.
Comment ont évolué vos relations avec les citoyens ?
Les maires sont devenus des patrons de supermarché. Dans une mairie, vous avez beaucoup de rayons. Les gens ne viennent plus que pour le rayon qui leur convient. Le maire doit répondre à leur demande de logement, il doit trouver une place dans un Ehpad pour un parent âgé ou du travail pour les enfants. On ne vient voir le maire que pour les services qu’il peut rendre : dérogation scolaire, modification de permis de construire, PV qu’il faudrait faire sauter. Ce phénomène s’est accentué avec la crise. Il n’y a plus de vision générale de la gestion communale. Internet a aussi changé les rapports. Tous les matins, en arrivant dans mon bureau, je trouve plusieurs messages dans lesquels on me dit, en gros, qu’il faut que je réponde rapidement.
Toutes les communes sont-elles logées à la même enseigne ?
Dans les grandes communes, toutes ces choses-là n’arrivent jamais sur le bureau du maire. Elles sont traitées par les services. C’est dans les petites communes que le maire est toujours en première ligne. Beaucoup d’élus se retirent à cause de cette pression.
Les candidats sont-ils de plus en plus rares ?
Évidemment. Dans le canton de Créon, 14 communes n’auront qu’une seule liste. Au niveau national, personne n’a conscience de cette situation. Dans le canton, également, 70 % des femmes élues ne se représentent pas. Seules les plus motivées persistent.
Comment voyez-vous l’avenir ?
Il y a de quoi être inquiet. Les citoyens se détournent de la vie publique. Certaines communes risquent tout simplement de disparaître faute de combattants. Il ne leur restera qu’une seule solution : fusionner avec une autre.
Vous avez annoncé depuis longtemps déjà que vous ne solliciterez pas un nouveau mandat. Qu’allez vous regretter ?
Le bonheur d’être maire. C’est le seul mandat dans lequel on peut être acteur de l’avenir.
Recueilli par P. T.
(1) Maire de Créon (33) depuis 1995, conseiller général PS.
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Bonjour(?)JMD,
Un très bon papier lu dans SO…..
Bonjour,
Catherine Morin-Desailly, sénatrice de la Seine-Maritime déplore vivement que les candidats aux élections municipales ne puissent plus se présenter « sans étiquette » (SE), les nouveaux formulaires de candidature en préfecture exigeant désormais la précision d’une « nuance politique ». « Et ce peu importe le nombre d’habitants ou le fait qu’aucun colistier ne soit encarté » relève la sénatrice.
Sur la « grille des nuances politiques » proposée figurent ainsi 15 « couleurs politiques » de l’extrême gauche à l’extrême droite en passant par socialiste, écologiste, UMP, Nouveau Centre, régionaliste ou autres.
Pour la sénatrice : « Ces nouvelles règles électorales sont totalement déconnectées de la réalité des petites collectivités souvent peu enclines à se politiser. Les équipes candidates ne souhaitent pas forcément se positionner sur un échiquier politique national qui ne reflète par forcément leurs préoccupations et souhaitent rester simplement au service de leur population et de leur commune.
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Ainsi lors du dépôt de notre liste nous avons été contraints de nous déclarer divers gauche alors que nombre de nos colistiers espéraient la neutralité dite SE « sans étiquette ». Le chemin est déjà très difficile pour constituer une liste de bonnes volontés à parité, il y a fort à parier que lors de la prochaine élection connaissant cette subtilité préfectorale ce sera encore plus difficile. Mis à part la sourde intention de forcer la main aux communes à se regrouper faute d’élus, je ne vois pas trop ce qui motive le ministère à imposer ce type de réglementation.
Salutations citoyennes
Si les gens viennent au supermarché c’est de la faute des élus qui ont pris le risque de s’exposer au clientélisme … Pourquoi un maire interviendrait dans une recherche d’emploi ? A quoi sert Pôle emploi ? voilà comment s’explique la prime aux sortants… Démocratie de m…. foutage de gueule oui !
comment ne pas mépriser ces entités démocratiques de notre République : le Conseil constitutionnel avait déclaré la constitutionnalité de…la tauromachie au seul motif d’une tradition méprisant le droit d un animal de ne pas mourir en étant torturé par quelques sadiques subventionnés ! Comment ne pas cracher sur la bassesse de la Chambre haute refusant de lever l immunité de leur vieux mafieux de collègue Dassault. UMP populiste grotesque et pourri à la droite décomplexée. Et échec cuisant du P.S. droite complexée qui ne trouve rien de plus intelligent que de bétonner notre dame des landes pour un minable aéroport inutile. Dérisoire P.S. coquille vide et archaïque.
Rien ne bougera ni par les élections municipales ni par les élections européennes où les peuples voteront conservateurs pour des Merkel des Cameron et des Copé, pour continuer le dumping social intra européen.
Si le maire regrettera sa fonction, nombreux sont ceux qui, comme moi, regretteront celui qui l’a occupée.