Que de commentaires sur le retrait par le gouvernement, sur certainement un ordre élyséen d’une loi non encore rédigée sur « la famille » ! Triomphe modeste des uns, clameurs démagogiques des autres, énervement intransigeant des « durs » et silence soulagé de beaucoup : on a entendu de tout et dans tous les styles. Encore une fois on parle de reculade ou de capitulation et on s’offusque comme si c’était exceptionnel. Bien évidemment on ne reviendra pas sur les « marche arrière toute ! » de tous les gouvernements sous la V° république face à la rue ! Ceux qui ont battu en retraite face aux gens battant le pavé sont même les plus sévères.
Ainsi la création d’un « grand service public unifié et laïc de l’éducation nationale » faisait partie des 110 propositions pour la France de François Mitterrand, candidat à l’élection présidentielle française de 19812. Cet engagement s’est traduit par un projet de loi annoncé en décembre 1982, visant dans un premier temps la constitution d’« établissements d’intérêt public » (EIP) qui associeraient les écoles publiques, les écoles privées et les collectivités territoriales, avec la perspective d’intégrer les maîtres du privé dans la fonction publique. Le 19 octobre 1983, le Premier ministre Pierre Mauroy annonce la titularisation de 15 000 maîtres du privé. Le projet de loi est présenté à l’Assemblée nationale dans une forme atténuée, puisqu’il n’est plus question de l’intégration des écoles privées aux EIP. Mais mon vrai ami, le député socialiste André Laignel propose deux amendements, l’un limitant la création d’écoles maternelles privées, et le second soumettant le maintien des contrats entre l’État et chaque établissement privé d’enseignement à l’intégration progressive à la fonction publique d’au moins la moitié des maîtres de l’établissement.
Un mouvement d’opposition se lance animé par deux responsables de l’enseignement privé catholique français : Pierre Daniel, président de la fédération des parents d’élèves UNAPEL ; et le chanoine Paul Guiberteau, secrétaire général de l’enseignement catholique français. Au premier semestre 1984, alors que se poursuivaient des contacts entre les responsables de l’enseignement catholique et le gouvernement, les défenseurs de l’école privée organisèrent une série de manifestations en régions et à Versailles afin de prouver leur capacité de mobilisation. À Bordeaux, le 22 janvier 1984, environ 60 000 manifestants se sont rassemblés, alors que la décision de manifester n’avait été prise que deux semaines auparavant. À cette occasion, l’archevêque de Bordeaux, Mgr Pierre Daniel et le chanoine Guiberteau ont pris la parole. À Versailles, le 4 mars, plus de 500 000 personnes pour la police (800 000 pour les organisateurs, près de 600 000 pour le quotidien Le Monde) se sont rassemblés devant le château après avoir convergé en quatre cortèges partant de différents points de la ville. Pierre Bellemare assurait l’animation à partir d’un podium géant de couleur bleue frappé de l’inscription « Liberté ». Différents responsables politiques, d’Anne-Aymone Giscard d’Estaing à Jean-Marie Le Pen, étaient présents dans le cortège, mais maintenus à l’écart du podium par des organisateurs qui se voulaient apolitiques. À la suite des amendements Laignel et de l’adoption du projet de loi Savary en première lecture par les députés, les défenseurs de l’école privée décidèrent d’organiser une grande manifestation nationale à Paris. La date choisie, le 24 juin 1984, était une semaine après les élections européennes.
Les dirigeants de l’enseignement catholique étaient à l’origine réticents à l’idée d’organiser cette démonstration de force. L’UNAPEL a fait état le 28 avril de son désir de « ne pas entrer dans l’engrenage des manifestations de rue6 ». Le mouvement Enseignement et Liberté, créé en 1983 et plus militant que les structures officielles de l’enseignement privé, estimait que cette manifestation avait été « imposée par la base à une direction craintive ». Des mouvements tels que le Comité du 4 décembre et certaines APEL locales agissaient en effet comme des aiguillons sur les instances dirigeantes soucieuses de ne pas compromettre leur caractère apolitique.
La manifestation géante a rassemblé deux millions de personnes selon les organisateurs, et au moins 850 000 selon la police. Des évêques, dont Jean-Marie Lustiger, Jean Vilnet, président de la Conférence des évêques de France, et Jean Honoré ont ouvertement apporté leur soutien aux manifestants. De nombreuses personnalités politiques de l’opposition ont défilé : Simone Veil, Valéry Giscard d’Estaing, Jacques Chirac et Jean-Marie Le Pen. Le maire de Bordeaux Jacques Chaban-Delmas a évoqué alors « une société totalitaire dont [les manifestants] ne veulent pas. » Le 14 juillet 1984 sur TF1, le président de la République François Mitterrand, annonce le retrait du projet de loi Savary. Pierre Mauroy et Alain Savary démissionnent le 17 juillet, remplacés respectivement par Laurent Fabius et Jean-Pierre Chevènement.
Ce fut une bien plus grande reculade que celle qui est infligée actuellement à un phénomène de société mal compris par bien des gens. Toutes les réformes meurent du même al : elles sont combattues mais rarement soutenues dans les mêmes proportions. La Gauche réclame mais ne soutient pas ! La Gauche proclame mais ne mobilise pas ! La Gauche critique mais refuse de mobiliser. Elle a été incapable en 95 de faire vivre cette école laïque dont nous aurions tant besoin. Alors il ne faut pas s’étonner que les « réactionnaires » resurgissent… face au vide idéologique actuel à Gauche !
texte écrit avec Wikipédia.
En savoir plus sur Roue Libre - Le blog de Jean-Marie Darmian
Subscribe to get the latest posts sent to your email.
Sur Terre, la nature comblant les vides, on est en droit de se demander qu’est-ce qui remplace donc le manque d’idéologie politique.
Et bien, ce pourrait être amusant, c’est un creux, un immense gouffre qui emplit tout l’espace laissé libre par nos dirigeants.
Un espace libre où chaque jour est une peine à endurer !
Le poids des lourdes chaines qui nous entraînent dans une chute sans fin, le poids du vide intellectuel qui pèse sur nos cervelles et alourdit nos pas.
Chaque jour n’est que vie de bête, la joie simple d’être au monde en moins, nous ne sommes exclusivement occupés que par notre pouvoir d’achat.
Une vie de bête oeuvrant sans fin à la recherche de sa pitance journalière.
Occuper tout son être, tout son esprit à chasser ou bouffer de l’herbe, oui notre humanité se résume à ce choix: être un prédateur ou un herbivore.
Capitaliste ou décroissant, voilà le seul choix offert, pourtant Lucy a quelques millions d’années !
Nous sommes des abrutis, nourris de la bêtise la plus noire, nous nous y complaisons même.
Des hautes destinées offertes à quelques unes et uns d’entre nous, être humains doués de la capacité à inventer, élite merveilleuse, combien sont capables d’inventer un avenir paisible, attrayant, amusant, joyeux, imaginatif, passionnant ?
Tout n’est que calcul, imbroglios, terreur, horreur, déchéance, vice, famine. rapines, jalousies, orgueil, et abus de pouvoir.
Nous sommes des abrutis.
Mon chien dort, il a bien mangé, a couru librement tout le jour, et demain n’ira pas engraisser son banquier.
Il me semble qu’il rêve, je l’entend gémir, ronchonner, grogner, le voilà tout à coup lancé sur le flanc dans une course folle, ses pattes s’agitent à toute allure, on dirait qu’il s’enfuit…
Ce pauvre animal a parfois des cauchemars,
il rêve qu’on lui a donné le droit de vote !
Un phénomène de société mal compris par bien des gens ?
Ces « gens »ont-ils fait l’effort de comprendre ?
Sont-ils d’ailleurs capables de comprendre ? ?
Par ailleurs pourquoi s’obstiner à parler d’enseignement privé ?
De quoi est-il privé cet enseignement, richement abreuvé de subventions, privilèges et autres avantages payés par nos impôts ?
Il s’agit en réalité d’un enseignement bien nanti en direction de nantis (ou qui croient l’être).
Et curieusement on n’entend pas les grands ténors vociférer contre ces dépenses qui ne sont pas de mise dans un pays géré par une constitution laïque, comme il le font à l’encontre des fonctionnaires et les services publics, par exemple.
Appelons les choses par leur nom : il s’agit d’un enseignement ( si l’on peut parler d’enseignement ) confessionnel, la plupart du temps, les d’établissements dépendant de la hiérarchie catholique pour la plus grande majorité.
Actualité du jour : reprenons le slogan : UN PAPA, UNE MAMAN !!!!!!!
Lu dans Sud Ouest du 05/02/2014
Landes : les corps de deux bébés découverts grâce au témoignage de la grand-mère
18 commentaires
Publié le 05/02/2014 à 07h48 , modifié le 05/02/2014 à 09h00 par SudOuest.fr
VIDÉO – Les corps se trouvaient dans un sac poubelle. Un corps aurait été conservé plusieurs mois dans un congélateur. Le père a également été écroué…….
La contraception, l’avortement, le mariage pour tous ? C’est bien plus scandaleux.
Une reculade,…Je ne crois pas je pense plus à une basse manœuvre politicienne pour duper l’électeur.
je ne crois à une vrai reculade car autrement nous serions gouverner par des gens sans conviction. Les dernières manifestations sont sans commune mesure avec celle pour l’école libre. Le président n’aurait en aucun cas mis en danger son premier ministre avec cette loi. Surtout que le contenu ne devait pas évoquer les sujets qui fâchent(PMA, GPA).
L’erreur aura surtout été de placer cette loi à ce moment du calendrier. Car pour le fond, il faudra bien en parler à un moment ou à un autre.
Pour ma part, je pense que la loi ne doit transformer le vocabulaire qui existe. Elle peut inventer de nouveaux mots.
La loi ne fera pas devenir quelqu’un papa ou maman aussi bon puisse être la personne ; en revanche, la nature continuera de permettre à certains de le devenir. C’est très injuste mais la vie est injuste.
Nous nous devons de construire notre société dans la vérité pour nos enfants.
« La Gauche réclame mais ne soutient pas ! La Gauche proclame mais ne mobilise pas ! La Gauche critique mais refuse de mobiliser. » La Gauche cause, parade, et s’admire en son beau miroir … pendant que la Droite agit. En bien ou en mal, mais agit.