Enfin, la France qui souffre est en grève illimitée pour le maintien de son pouvoir d’achat. Elle défile dans les rues et se poste devant son Ministère de tutelle. Impossible de ne pas entendre ses revendications. Le mouvement, soutenu par l’UMP, mobilise des professionnels aux abois qui se demandent de quoi leur avenir sera fait. Le mouvement était co-organisé par Le Bloc, la FMF (spécialistes et généralistes) et l’Union Française de la Médecine Libre (UFML), une toute nouvelle association, fédérant l’hétéroclite mouvement « Les médecins ne sont pas des pigeons », né sur Facebook. Du sérieux et du solide avec des gens prêts à toutes les audaces dans un contexte tendu car des emplois sont en jeu.
Ils étaient près de 2.000 à manifester devant le ministère de la Santé selon les estimations des organisateurs. La grève – illimitée- s’installe dans les hôpitaux après avoir été lancée par les spécialistes des blocs opératoires – anesthésistes, chirurgiens, obstétriciens-, elle est suivie par 60 à 70 % des 1.100 établissements privés. En général, ce sont celles et ceux qui ont les dépassements d’honoraires les plus élevés. Ce n’est pas tout, une trentaine de syndicats de médecins libéraux croupions, les ont suivis.
Certains praticiens ont fermé leur cabinet, réduisant leur consultation à minima…. Enfin, il y a aussi les internes qui signifient leur ras le bol et dénoncent leurs conditions de travail. Bref, cela fait beaucoup de mécontents sous les fenêtres de la ministre… mais pour des raisons parfois différentes ou des motivations strictement financières. Ils ont trouvé les accents poignants des défilés ouvriers avec des formules chocs inédites pour eux : « Marisol démission! » ou « Marisol, t’es foutue, les médecins sont dans la rue ». On est loin, très loin des fondements de la médecine française. Les jeunes médecins ne veulent pas qu’il y ait des contraintes en matière d’installation sur le territoire, les internes se battent pour que leur repos de sécurité soit respecté, pour que leur salaire soit revalorisé, les spécialistes veulent une meilleure reconnaissance de leurs compétences et tous se retrouvent contre la ministre de la santé.
Le texte d’un accord sur les dépassements d’honoraires a été accepté par les trois principaux syndicats de médecins libéraux spécialistes et généralistes (CSMF, SML, MG France) qui sont aujourd’hui largement dépassés. Ils ont obtenu un accord et l’ont signé après d’âpres discussions. Mais ne dit-on pas que certains n’étant pas assez à droite et surtout ultra libéraux, ils sont considérés comme de dangereux gauchistes. Cet accord est pourtant le fruit d’un dialogue social réel dans un contexte de crise économique, sociale et structurelle. Le système de santé est par ailleurs en déshérence, mais dans le fond, ce n’est pas essentiel face à des gens, certes indispensables et compétents, qui ne s’estiment pas assez reconnus financièrement alors que les revenus annuels des chirurgiens libéraux donnés par la caisse de retraite des médecins atteignaient 132.000 euros en moyenne en 2010. C’est une « moyenne » ce qui signifie que si certains gagnent moins, d’autres gagnent encore plus… et on comprend que les décisions prises, touchant leur pouvoir d’achat, soulèvent des contestations et provoquent cette réaction indignée. Elle ne fait pourtant pas l’unanimité, surtout chez les praticiens de l’hôpital public
Une pétition a été lancée par deux professeurs, André Grimaldi et Jean-Paul Vernant, pour dénoncer une « grève corporatiste, au moment où le pays connaît une crise économique et sociale majeure ». En vingt-quatre heures, le texte a été signé par plus de 400 professionnels parmi lesquels la célèbre pneumologue, Irène Frachon, qui a dénoncé le scandale du Mediator. Ces non-grévistes expliquent qu’ils n’adhèrent pas au mouvement car, disent-ils, « s’il est vrai que certains tarifs de la Sécurité sociale doivent être révisés, rien ne justifie que le montant des dépassements d’honoraires puisse aller du simple au triple, voire plus pour la même activité, dans la même ville. » Pas grave, la liberté de choix reposera simplement sur la solidité de la carte bleue, puisque celle qui est réputée Vitale n’a aucun intérêt.
Il reste à espérer que les 4,3 millions de personnes qui relevaient de la CMU en 2011 trouveront le courage d’aller manifester à leur tour devant le Ministère pour que soit garanti le droit républicain d’accès aux soins. Il est certain que les manifestants qui battaient le pavé, la rage aux lèvres, ont beaucoup pensé à eux en défilant…
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Un seul mot pour qualifier l’attitude de ces médecins grévistes : INDÉCENT !
Il est étonnant de constater que, sauf erreur ou omission de ma part, on n’a eu droit dans les « médias qui comptent « à aucun reportage, à aucune interviouve de patient en colère ou simplement déçu parce que les soins et le soulagement dont il a un besoin impérieux, sinon vital, ont été reportés sine die par cette manifestation indécente.
A croire qu’il est plus facile de supporter la souffrance, l’inquiétude et l’inconfort de la maladie, que l’attente sur un quai de gare, à cause de ces privilégiés d’employés des transports qui manifestent pour une amélioration de leur condition matérielle et de leur matériel à bout de souffle( ce qui en fin de compte ne saurait que bénéficier aux usagers).
Bizarre n’est-ce pas ?
Et oui, tous ces grévistes ont oublié ce serment sur lequel ils se sont engagés et qui dit entre autre:
« …Je donnerai mes soins à l’indigent…
Je ne me laisserai pas influencer par la soif du gain… «
Un bon copier-coller de Wikipédia en réponse à « serment d’Hippocrate » … pour rafraîchir les mémoires :
Serment de l’ordre français des médecins de 1996 :
« Au moment d’être admis à exercer la médecine, je promets et je jure d’être fidèle aux lois de l’honneur et de la probité.
Mon premier souci sera de rétablir, de préserver ou de promouvoir la santé dans tous ses éléments, physiques et mentaux, individuels et sociaux.
Je respecterai toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté, sans aucune discrimination selon leur état ou leurs convictions. J’interviendrai pour les protéger si elles sont affaiblies, vulnérables ou menacées dans leur intégrité ou leur dignité. Même sous la contrainte, je ne ferai pas usage de mes connaissances contre les lois de l’humanité.
J’informerai les patients des décisions envisagées, de leurs raisons et de leurs conséquences. Je ne tromperai jamais leur confiance et n’exploiterai pas le pouvoir hérité des circonstances pour forcer les consciences.
Je donnerai mes soins à l’indigent et à quiconque me le demandera. Je ne me laisserai pas influencer par la soif du gain ou la recherche de la gloire.
Admis dans l’intimité des personnes, je tairai les secrets qui me seront confiés. Reçu à l’intérieur des maisons, je respecterai les secrets des foyers et ma conduite ne servira pas à corrompre les mœurs.
Je ferai tout pour soulager les souffrances. Je ne prolongerai pas abusivement les agonies. Je ne provoquerai jamais la mort délibérément.
Je préserverai l’indépendance nécessaire à l’accomplissement de ma mission. Je n’entreprendrai rien qui dépasse mes compétences. Je les entretiendrai et les perfectionnerai pour assurer au mieux les services qui me seront demandés.
J’apporterai mon aide à mes confrères ainsi qu’à leurs familles dans l’adversité.
Que les hommes et mes confrères m’accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses ; que je sois déshonoré et méprisé si j’y manque. »
Plaisanterie facile, éculée et sinistre : ne s’agit-il pas plutôt pour certains du serment d’Hypocrite ?
Ne mettons pas tous les médecins dans le même panier. Un rapide calcul m’a permis de constater que mon médecin traitant, faisant environ 4 consultations à l’heure, souvent moins, ne gagnait pas plus qu’un réparateur télé.
Tout à fait d’accord, Cubitus, mais c’est toujours les extrémistes que l’on remarque : avocats et assureurs véreux, chauffards, jeunes ivrognes ou casseurs, vieux emmerdeurs, hommes politiques profiteurs etc…
L’honnête citoyen passe inaperçu.
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