Il existe un décalage extraordinaire entre la réalité quotidienne de la France et les débats entretenus par les grands médias… qui, chaque jour, mettent en exergue des sujets surtout destinés à détourner l’attention sur l’essentiel. Dramatique pour les politiques, incapables de se détacher du diktat des pseudos besoins de l’opinion dominante. A l’assemblée nationale, on s’écharpe sur des thèmes sans aucune influence sur la vie des électrices et des électeurs. La droite vocifère, fait un cinéma digne des jeux du cirque, confond les personnes et les fonctions, injurie ou vitupère… en faisant oublier l’état dans lequel elle a transmis le pouvoir. Le Medef gémit, crie famine, se prétend menacé par la ruine, hurle au crime de lèse profit, mais continue à engranger des dividendes prohibitifs, alors que des milliers des gens qui l’engraissent sont en déserrance au pôle emploi ! Le plus souvent, le pompon revient à celui qui gueule le plus fort et qui menace de la manière la plus outrancière, et on passe ainsi à côté de l’essentiel ! On assiste à une effondrement général de toutes les structures, minées par des réformes antérieures placées au cœur des fondations. Tous les accès aux fonctions essentielles de la vie sociale se referment, reléguant dans la pauvreté sanitaire, culturelle, sociale, des milliers de déshérités n’ayant pas, eux, les moyens d’occuper le devant de la scène médiatique… C’est injuste, affreux, impitoyable, désastreux, mais c’est la réalité !
Par exemple, en France nous entrons de plain pied dans la misère des soins médicaux. Selon le Docteur, directeur des missions France à Médecins du Monde, « nous sommes en situation d’urgence sanitaire. Tous les indicateurs sont dans le rouge. Nous avons dressé un bilan annuel, qui soulève de nombreux problèmes. Nous constatons, de façon générale, une dégradation des conditions d’accès aux soins des plus démunis. La fréquentation des centres est en croissance constante et rapide. Se soigner est devenu un parcours du combattant pour les plus démunis. Plus de 98% d’entre eux vivent en dessous du seuil de pauvreté, et un tiers retarde ses soins. Un autre constat alarmant concerne les mineurs reçus dans nos centres : leur nombre a augmenté de 48 % depuis 2008. La loi leur garantit pourtant, en principe, un accès inconditionnel au système de soins ». A-t-on parlé véritablement de ce constat épouvantable ? Les gens concernés ont-ils autant de droit à la parole que Parisot et ses martyrs du CAC 40 ? Que peuvent-ils faire face à cette situation de non assistance à personne en danger ? Doit-on comparer les cris d’orfraie des nantis auxquels on volerait le fruit d’un travail acharné avec le silence des condamnés de la crise ?
Médecins du Monde, dans la discrétion et aussi, il faut bien l’avouer, dans l’indifférence, essaie simplement de panser les blessures d’une crise qui impacte la précarité et augmente les besoins. « Il y a d’ailleurs ceux que l’on appelle les « nouveaux exclus », qui sont des citoyens Français, en situation de grande précarité. Trop riches pour obtenir la CMU (couverture maladie universelle), et trop pauvres pour avoir une mutuelle. Le système de santé actuel est de moins en moins solidaire. Il y a de moins en moins de remboursements, donc le reste à charge est de plus en plus conséquent. Cela a indéniablement un impact sur les dispositifs de santé publique » ajoute le Mèdecin. Quand on n’a pas à manger, on ne règle plus la mutuelle, et alors l’engrenage devient mortel. Il faudrait plus de solidarité dans les politiques publiques, mais comme on est arc-boutés dans les médias sur le niveau des impôts, sur celui des prélèvements obligatoires, sur des comparaisons financières, ce principe est passé aux oubliettes. Lors de la conférence de lutte contre la pauvreté et les exclusions, des 10 et 11 décembre, le gouvernement doit de toute urgence prendre ses responsabilités et engager de façon concrète des politiques sanitaires et sociales en faveur des plus démunis. Est-ce à l’ordre du jour ?
Tous les sujets fondamentaux sont occultés en permanence par des considérations périphériques sans importance… ou purement corporatistes. Aménagement du temps scolaire ? Enterré l’intérêt des enfants pour le remplacer par celui… des parents et du tourisme qui, bien évidemment, ont plus de poids médiatique que les élèves ! Environnement et tri sélectif des déchets ? Négligé, car l’important ce sont les marges des producteurs et des distributeurs qui couvrent les médias de pub sans lesquelles ils sont morts ! Sport pour tous ? On construit avec des fonds publics de grands stades pour tenter d’améliorer les bénéfices des propriétaires des clubs ! Chaque jour, la dimension humaine des projets passe au second plan en raison de considérations basées sur le fric. La France a perdu le sens de la solidarité et plonge totalement dans l’égoïsme libéral le plus outrancier. Pas une catégorie sociale qui soit prête à admettre la réalité : un pays ruiné ne peut pas s’en sortir sans un effort équitable de tous ! La santé reste le dernier bien des gens dans la détresse. Souvent au bord du précipice moralement, ils peuvent sombrer définitivement dans le désespoir, mais comme ils le feront en silence, le train-train des jérémiades et des injures continuera ! Affligeant spectacle à l’assemblée nationale, mais dans le fond peut-on attendre autre chose d’une droite méprisante considérant que le pouvoir lui appartient de droit divin ?
En savoir plus sur Roue Libre - Le blog de Jean-Marie Darmian
Subscribe to get the latest posts sent to your email.
Tout à fait d’accord M. Darmian. Mais vous auriez pu écrire la même chose il y a un an sous Sarkozy. Que les français ont chassé. Nous attendions le changement. Nous avons le paiement d’une dette gigantesque qui engraisse les banquiers et appauvrit le peuple. Nous avons un budget d’austérité sans précédent, et qu’en sera-t-il de la Santé si notre Sécurité sociale est encore menacée ? A lire votre conclusion, c’est encore la droite qui dirige…
Maintenant que la droite ne peut plus diriger, elle sabote, et le sabotage était prévu de longue date.
Entre autres stratagèmes, en mettant en attente la rafale de « plans sociaux » elle savait très bien qu’elle allait embarrasser au plus haut point le nouveau gouvernement, et pouvoir ainsi crier au scandale, en oubliant bien sûr sa responsabilité dans l’affaire .
Naïfs sont ceux, et c’est malheureusement une majorité, qui ont cru que le changement de gouvernement allait opérer comme une baguette magique ou un miracle divin. Or les baguette magiques n’existent pas davantage que les miracles.
D’où leur amertume.
Hier soir, bouleversé, j’ai sorti mon mouchoir en regardant les infos : j’écoutais l’interviouve d’un misérable commissaire priseur. Il se voyait déjà ruiné par le rattachement à l’I S F de oeuvres d’art de plus de 50 000 €,si les chiffres avancés sont exacts, ce qui allait amener la ruine de ce commerce, avec des conséquences sociales incalculables.
C’est vrai qu’avec un impôt d’environ 250 € par an pour une oeuvre d’une valeur de 50 000 €, il y a de quoi s’inquiéter pour sa fortune !
Encore unre reculade devant les grandes gueules.
J’irai plus loin que vous car ceux qui crient le plus fort SONT les responsables de la crise, des fermetures d’entreprises, du recul social, de l’appauvrissement général qui, selon le principe des vases communiquants, contribue à l’enrichissement de quelques uns sans scrupule . La presse se fait régulièrement l’écho que s’il y a de plus en plus de personnes sous le seuil de la pauvreté en France, si les gens ont de plus en plus de difficultés pour simplement survivre, il y a en face des riches qui sont de plus en plus riches, qui amassent de façon pathologique et compulsive des fortunes tellement colossales et démesurées qu’il leur faudrait des dizaines voire des centaines de vies pour en profiter. Ce sont ceux là que défend Madame Parisot. Nous allons bientôt finir par nous retrouver avec les mêmes errements iniques que sous l’Ancien Régime. Et on sait comment cela s’est terminé.
Aux dires de nos économistes patentés, il faut suivre l’exemple allemand !
Or la réalité est cruelle pour ces conseilleurs non payeurs.
En dix ans les 10% les plus fortunés outre Rhin ont augmenté leur part du patrimoine national ( 11.000 milliards € ) de 47% à 53%, à l’inverse les 50% de la population les moins bien lotis qui ont vu leur part de ce patrimoine regresser de 4% à …1 % ! la messe est dite !
Autre exemple: un salarié percevant un salaire de 2000€ devra cotiser pendant 43ans et demi pour espérer toucher un pension directe de 750€ . Le Pérou !
C’est une étude allemande parue derniérement dans la presse régionale, j’habite à 50 km de la frontière allemande et je suis donc au courant de ces aspects dont nous n’entendons jamais parler dans les médias nationaux en France et pour cause.
Un coup de baguette magique ? Mais non, je ne confonds pas Hollande et Merlin l’enchanteur. Mais où est la volonté politique de changer les choses? Vous estimez J.J. que ceux qui croient au changement sont des « naïfs » ! Ceux qui justement ont donné la majorité à Hollande seraient-ils responsables de la situation ? Vous êtes inconditionnels à ce point J.J. ? Vous dédouanez ceux qui nous gouvernent et se prosternent devant Merkel et l’Union européenne? Les pôvres ! ils ne peuvent pas « faire autrement » sans doute ? A cause de la vilaine droite… Cubitus a raison, ça finira comme avec l’Ancien régime. Mais dites, qui est au Palais de l’Elysée ? Qui est à Matignon ?
Sylvain, je ne suis l’inconditionnel de personne et je ne cautionne absolument pas les rétropédalages dont nous sommes les témoins impuissants.
La preuve. : « Encore un reculade devant les grandes gueules ».
Je constate quand même que le petit bonhomme a laissé le pays dans un état de délabrement remarquable et que l’on ne sait probablement pas par quel bout saisir le « bâton brenou ».
De toute façon, ceux qui ont l’argent, et les moyens ne sont pas décidés à lâcher un pouce de leurs exorbitants privilèges et n’hésitent pas à effrayer le citoyen moyen par des déclarations catastrophiques..
La situation a quelques analogies avec celle de 1936 ou une volonté s’est heurtée à ce que l’on a appelé à l’époque « le mur de l’argent ».
Essayer de ménager la chèvre et le chou, j’en suis persuadé ne fera pas vraiment évoluer favorablement la situation mais alors que faire ?
Il n’y a pas des Chavez ou des Kirchner partout.
A part la Révolution et l’Abolition des Privilèges, je ne vois pas tellement d’autres solutions.