L'Europe merkozyste s'effondre en une semaine !

Il était une fois une princesse qui se prenait pour la « géante verte » de l’Europe, qui avait trouvé en France son Prince charmeur, celui qui devait l’aider à hériter du pouvoir sur un continent criant famine. Elle avait même déclaré sa flamme à cet homme qui multipliait les courbettes devant elle afin de justifier sa politique d’austérité et qui affirmait que sa gestion correspondait à la « vérité » historique. Il fallait suivre absolument les volontés de ce couple « dominateur » qui devançait une fois encore les volontés supposées des peuples. La « Merkozy connection » était réputée l’unique solution pour sauver un système du profit en déliquescence. L’Europe financière justifiait une rigueur qui privilégiait des équilibres budgétaires théoriques plutôt que les équilibres humains et sociaux.

L’Allemagne fut la référence de l’UMP, dévouée corps et âme au président sorti durant des mois, avant qu’elle ne disparaisse par pur opportunisme électoral des radars politiques. Et en fait, ce n’étaient une fois encore que des rideaux de fumée pour masquer les échecs d’une gouvernance française catastrophique. Le « couple » Merkozy ressemblait à ceux qui divorcent par intérêt… respectif, afin d’éviter d’assumer une faillite. Depuis quelques jours, la situation s’est éclaircie. La France a renvoyé le « prince charmeur » qui avait appuyé sa campagne sur les relents d’une époque allemande révolue, et de l’autre côté du Rhin, un rejet encore plus fort prend forme. Le parti chrétien-démocrate (CDU) de la chancelière allemande Angela Merkel a subi un cuisant revers lors d’un scrutin régional, perdant environ 9 points par rapport à 2010, selon des résultats partiels.  C’est le prélude a un mouvement global de rejet d’une vision strictement financière de la politique européenne. Merkel a tué la Grèce, et bizarrement, elle va payer ce « crime » prémédité, car son peuple a bien conscience que cet acte finira par se retourner contre lui ! A 16 mois des législatives, l’opposition fédérale sociale-démocrate (SPD), critique sur la politique d’austérité de cette fameuse Angela Merkel, a facilement conservé l’État régional de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, le plus peuplé d’Allemagne avec ses 18 millions d’habitants, gagnant près de 4 points par rapport à 2010 avec 38% des suffrages. Il faut que désormais les leaders de l’UMP française, totalement responsables des références à la politique allemande, réputée exceptionnelle d’efficacité, paient leurs erreurs.

Le parti de l’efficace Merkel a recueilli environ 25,5% des suffrages, soit son plus mauvais score jamais enregistré dans cette région, cœur industriel de l’Allemagne avec des villes comme Cologne et Düsseldorf. « C’est une défaite cinglante pour Angela Merkel et la CDU » a commenté la secrétaire générale du SPD, Andrea Nahles, mais en France, on attend la réaction de ses alliés UMP s’étant gaussé de la décision de François Hollande d’aller expliquer à la droite européenne qu’il fallait désormais revoir les contraintes européennes totalement décalées sur le plan mondial. En fait, c’est une gifle cinglante pour les analystes français qui ressassent chaque jour que l’Allemagne constitue l’exemple de la politique faisant le bonheur du peuple ! Soyez rassurés, dès demain matin l’UMP fera un énième virage, en expliquant que jamais au grand jamais elle n’a vanté les mérites de Merkel, et oubliera les déclarations sarkozystes sur un système exemplaire pour son efficacité ! Elle aura tenté de changer son fusil d’épaule.

Après avoir soutenu sans faille Nicolas Sarkozy depuis qu’il est au pouvoir, la chancelière allemande revoit sérieusement son point de vue initial, notamment depuis que le président-candidat a basculé vers une rhétorique plus droitière dans ses discours. L’idée d’un meeting commun avait disparu et ne reviendra plus dans l’actualité. L’UMP et la CDU ne sont plus liées car, en fait, elles se tenaient la main pour couler ! Mieux, contrairement à ce qu’ont prédit les Pythies quotidiennes des radios et des télés qui comptent, elle ne va pas mépriser ce « petit » Hollande, dont on murmure que la victoire, dans une France  intrinsèquement  beaucoup plus à droite que l’Allemagne, a servi de leçon à la dame d’acier de la Ruhr ! D’ailleurs, toute l’Europe intelligente (France UMP exclue) l’a compris et révise ses règles strictement destinées au monde du profit !

À Berlin, on a même été jusqu’à parler aujourd’hui « d’offensive de charme », le pays s’étant ému de la volonté du candidat socialiste de réclamer une renégociation du pacte budgétaire, afin d’y inclure des mesures de soutien à la croissance. Et selon un haut responsable du gouvernement d’outre-Rhin, une nouvelle formulation du pacte budgétaire pourrait même être envisagée, afin d’apaiser Hollande, surtout après l’échec de cette élection régionale, similaire à celle que Sarkozy avait essuyée sans renoncer à servir l’Europe du profit.

Les initiatives soutenues par l’Allemagne : meilleure gestion des fonds, redéploiement des fonds structurels pour financer des projets porteurs de croissance, amélioration de l’efficacité de la Banque européenne d’investissement (BEI) pour financer les PME, investissement dans des projets d’infrastructures européennes, amélioration du fonctionnement du marché intérieur, renforcement des accords de libre-échange, seront certainement moins soutenus dès mardi. Mais toute formule qui contribuerait à alourdir les déficits, ou mentionnant une renégociation du traité existant, est totalement taboue à Berlin. On en reparlera cette semaine ! Vous allez voir que l’UMP va prendre ses distances avec l’Europe merkozyste !

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