La victoire approche puisque l'UMP n'a plus que l'outrance comme arme !

En définitive, lorsque l’on veut connaître le sort d’une élection présidentielle, il ne faut surtout pas se polariser sur les sondages car ils sont manipulables à volonté selon les moyens du payeur. Le plus sûr moyen de savoir le résultat reste en effet la mesure de l’outrance des propos du camp qui va perdre. C’est une constante : plus sur l’échelle de l’absurde ou du dérisoire les propos ont un niveau élevé, plus la défaite s’annonce ! C’est une constante historique. Il faut donc analyser le comportement des « généraux » pour avoir une vision exacte de la détresse de leurs troupes. En public, ils éructent, vitupèrent, menacent, mentent car ils savent bien que le combat est perdue alors ils utilisent l’arme habituelle de celles et ceux qui sont dépités par un sort contraire : la démesure, avec l’espoir qu’elle réveillera les instincts des indécis. Plus, en politique, on est acculé à l’échec et plus on devient démagogue, simplificateur et mystificateur. C’est d’ailleurs en grande partie ce qui explique le dégoût majoritaire des gens pour ce monde d’un verbe irraisonné et trompeur !
Si l’on se penche sur les plus récentes déclarations des caciques de l’UMP, on y trouve les relents d’un désespoir rageur. Ils ont soutenu mordicus des positions absurdes par manque de courage, et maintenant ils se préparent à lâcher l’auteur de leurs malheurs prévisibles. Alors, avant le départ, ils rivalisent dans l’outrance en utilisant avec cynisme les mots les plus alarmistes. Dans le genre, c’est le pire rival de Nicolas Sarkozy qui se révèle le plus véhément, car il a beaucoup à se faire pardonner : Copé ! Pour lui, pas de détail : « Une victoire de la gauche réduirait à néant notre indépendance budgétaire, énergétique, alimentaire et militaire ». Il aura mérité de la patrie sarkoziste et on ne pourra pas l’accuser de ne pas avoir fait de zèle en faveur du combat contre les Bolchéviks ! Donc, si je comprends bien, la France va disparaître avec la Gauche au pouvoir puisqu’elle est resplendissante sous la gouvernance débridée de l’UMP ! En fait, elle perdrait ce qu’elle n’a plus en raison des erreurs dramatiques de gestion commises par un pouvoir dépassé.
Perte de « l’indépendance budgétaire ». Quelle bêtise ! Quelle formule sans aucun sens ! Quelle est l’indépendance budgétaire actuelle de la France? Un budget est par définition un document prévisionnel en recettes et en dépenses, reposant sur des choix politiques effectués par les responsables. Il n’a rien de « dépendant » ou d' »indépendant » puisque normalement il part des recettes pour s’équilibrer en dépenses sauf… si, comme l’a fait Nicolas Sarkozy avec le soutien constant de Copé, on l’équilibre par des emprunts de fonctionnement ! Le saccage de l’indpénedance « budgétaire » n’est pas à venir car il a été effectué depuis dix ans, en liant le sort du pays au bon vouloir des marchés : plus de 500 milliards pour compenser les exonérations de contribution solidaire pour son électorat et ses amis ! Non, nous ne perdrons pas avec la gauche ce que nous avons déjà perdu à cause de l’ex-futur président UMP ! Ce n’est qu’une outrance parmi tant d’autres !
Il y aurait aussi le risque de la perte de « l’indépendance énergétique ». C’est encore une fois une extrapolation simplificatrice des positions prises sur le nucléaire. En fait, nous ne sommes pas indépendants depuis très longtemps sur ce plan, car en période de surconsommation nous achetons de l’énergie à nos voisins allemands qui, eux… seraient mieux lotis que nous en matière nucléaire ! Ne sommes nous pas dépendants du gaz russe, du pétrole libyen ou de l’uranium africain ? N’est-ce pas Nicolas Sarkozy qui a sabordé l’indépendance énergétique en sabrant la filière photovoltaïque ou en tuant celle des éoliennes ? Qui a négligé la méthanisation ? La Gauche propose justement tout le contraire, et c’est elle qui endosserait les errements d’une politique entièrement tournée vers le profit pour les « exploiteurs énergétiques » ?
On franchit un cran supplémentaire avec une prédiction « copéienne » de « famine » ou de « disette » résultant de la perte de « l’indépendance alimentaire ». Rien que ça ! En fait, elle existe bel et bien, puisque s’il n’y avait pas les exportations d’alcools et de vins, la balance commerciale sur l’agro-alimentaire serait négative : nous achetons plus que nous ne vendons sur le marché intérieur. L’écart s’est amplifié durant les dernières années, puisque le nombre d’agriculteurs n’a cessé de décroître. Et ce n’est pas avec une PAC européenne indifférenciée à l’hectare, acceptée par l’UMP, que la situation s’améliorera !
Enfin, pour ne pas être en reste, le plus gros mensonge : la fin de « l’indépendance militaire » ! Quelle outrance et quelle outrecuidance ! Qui a replongé la France dans le système intégré de l’OTAN ? La Gauche ? Qui a augmenté la présence militaire aux ordres des Américains en Afghanistan ? Qui a mis l’armée française au service de l’OTAN pour libérer les ressources pétrolières libyennes ? Sommes nous libres de nous retirer des théâtres d’opérations où nous avons des accords militaires ? Impossible de faire pire ! Mais ce sera, n’en doutons pas, de la faute aux socialistes en particulier et à la Gauche en général !
Dans la série des « ennemis qui ne veulent que du bien à Sarkozy, il faut bien noter que Juppé n’est pas mal non plus. Ce n’est un secret pour personne, il n’a aucune estime pour celui qui va le conduire à la défaite, mais il se dissimule derrière des mots outranciers. « « La moindre embardée nous fera quitter la route et nous conduira au précipice ». Le « précipice » promis par le programme de Hollande ? Inutile d’aller plus loin : la France y est depuis plusieurs mois ! Les Françaises et le Français ne le savent pas, car ils ne comprennent pas nécessairement les mécanisme de la dette. En revanche les records du chômage, du nombre de mal logés, des pauvres, du déficit commercial, des taxes, du nombre de détenus dans les prisons… c’est la Gauche, pas les gouvernements UMP soutenus par Juppé ? Il a encore donné un exemple de son affolement avant ce qui compte plus pour lui que les présidentielles, les législatives, dans la 2ème Circonscription de la Gironde. Le voici « scandalisé » par le déplacement de Michel Vauzelle au Mexique. Au moins autant que pour ceux de BHL en Libye ? Tout ça sent bel et bien l’échec programmé et le billet d’excuses pour l’avenir ! Mais attendez la fin du week-end et vous allez entendre mieux !

Cet article a 2 commentaires

  1. Cubitus

    Ce ne sera pas une victoire. Depuis 5 ans, on a tué la Liberté par des lois de circonstances au gré de l’actualité ou des amis, Hadopi, LOPPSI 2 et autres, on met en garde à vue pour un oui, pour un non, y compris des enfants, on a fiché à grande échelle la population, fichage ADN, fichage de la population scolaire etc. On a tué l’Égalité, préférant favoriser les abonnés du Fouquet’s et leurs affidés du CAC 40 au détriment de la France laborieuse qui produit la richesse mais n’en profite pas. On a tué la Fraternité par des expulsions inhumaines et la stigmatisation de catégories entières de populations de Français, les Roms, les Musulmans, les banlieues, les syndiqués, les pauvres (voir les arrêtés d’interdiction de fouiller les poubelles, comme si ceux qui y sont contraints le faisaient pas plaisir !!!), les politiques anti-jeunes.
    Que reste t-il de la République et de ses idéaux aujourd’hui ? Pas grand chose en vérité.
    Alors, si pour le locataire de l’Élysée ce sera sans nul doute une défaite que je lui souhaite la plus cuisante possible, je ne crois pas d’un autre côté qu’on puisse crier victoire. Car il aura laissé le pays dans un tel état, il aura tellement détruit le futur de nos jeunes, stoppé l’espoir des défavorisés et la foi en l’avenir pour tout le monde qu’il va falloir des années pour s’en remettre, des années encore à en baver.
    Il a vraiment détruit la « Douce France » chanté par Trenet et celle de nos jeunes années.

  2. Cubitus

    Pour compléter mon propos ci-dessus, voici le communiqué de la Ligue des Droits de l’Homme paru aujourd’hui 16 avril dans « Le Monde » que l’on ne peut pas vraiment qualifier de journal de gauche :

    « En cinq ans, l’action du président de la République (à nouveau candidat) s’est partagée entre le mauvais et le pire : stigmatisations des populations fragilisées par les crises, agressions contre les organisations syndicales, exaltation de la xénophobie portée par le funeste débat sur « l’identité nationale », refus obstiné de mettre en débat les choix d’austérité, de débattre de l’emploi, des droits sociaux, régulièrement donnés comme les sujets principaux de préoccupation, avant la sécurité et l’immigration, pourtant cyniquement mis en avant pour tenter de rallier des voix sur l’unique base de la peur ».

    « La poursuite et l’amplification de la politique menée depuis cinq ans ne serait pas un « rêve » mais un cauchemar. Nous ne voulons pas d’une démocratie muselée qui, parce qu’elle laisserait sur le bord de la route des millions de personnes, attiserait le communautarisme, le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie et ouvrirait la voie aux révoltes sociales »,

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