La semaine de gloire du Sénat
Le 27 avril 1969, les Français rejettent le référendum sur la régionalisation et la « rénovation » du Sénat. Désavoué, Charles de Gaulle quitte ses fonctions de président de la…
Le 27 avril 1969, les Français rejettent le référendum sur la régionalisation et la « rénovation » du Sénat. Désavoué, Charles de Gaulle quitte ses fonctions de président de la…
Ce n’est même plus un gouvernement, c’est un orchestre dans lequel personne n’a la même partition et joue selon ce qu’il a un intérêt à faire entendre. Une cacophonie d’une exceptionnelle densité avec en plus un impresario qui dénigre le détenteur de la baguette de la direction et qui accumule les déclarations polémiques pour simplement exister, se fait entendre en permanence.
Partout ça sent le règlement de...comptes public. Les arrivants pètent la forme. La franche camaraderie est de mise. Toutes et tous sont unanimes : la situation ressemble à celle de radeau de la Méduse sur lequel ils doivent traverser l’Atlantique.
Alors dans un tel contexte les bookmakers de Londres ouvriront bientôt une ligne de paris sur la durée d’un gouvernement ressemblant à une fondue savoyarde. Dès demain matin chacun va tendre sa pique avec son quignon pour tenter de ramasser le maximum de ce « fromage » qui fondu dissimule ses vraies origines. La marmite sera vite vidée et le pain sec risque d’être le lot commun.
Les ballons d’essai montent dans la ciel médiatique. L’un d’entre eux parti de Matignon pèse lourd car il emporte avec lui des années de promesses présidentielles de toutes les couleurs. Depuis des années, il n’y pas un gouvernement qui n’a pas annoncé une « baisse des impôts » avec en corollaire des hausse plus ou moins déguisée des contribution sociales et des taxes sur la consommation. Or désormais vu la situation angoissante des finances publiques Matignon envisage de récupérer quelques recettes supplémentaires sur la « France d’en bas »
Les marges de manœuvre d’un gouvernement issu de la Droite et du centre n’existent pas. Après la leçon suffisante et égocentrique du farfadet qui a été dissout par le maître de l’Élysée, son remplaçant sait ce qui l’attend : une mise sous tutelle permanente. Le jeunot nourrira sa vengeance avec le plat froid de son arrogance similaire à celle dont a fait preuve le joueur de bonneteau.
Ce soir après que l’on connaisse tous les renoncements de gauche (les plus nombreux), de droite (rares) et de la portion congrue macroniste (laborieux) il sera possible d’effectuer des prévisions en nombre de sièges plus précises. Elles feront apparaître le fait que le RN n’aura une majorité au sein de l’Assemblée qu’avec l’appoint d’une bonne douzaine de membres du groupe de l’ex-Ump en décomposition avancée.
Vers la mi-juin les élections européennes étant passées et tous les commentaires fallacieux sur les résultats assénés sur les plateaux de télévision il faudra bien revenir au sort de la France. Si les recettes budgétaires s’amenuisent encore car les Françaises et les Français refusent de consommer, il faudra se rendre à l’évidence : le pays court à sa perte à moyen terme. Il n’y aura plus de moments démocratiques pour s’exprimer avant 2026. Le parti présidentiel très majoritairement minoritaire explosera car rien ne permettra d’éviter le début de la guerre de succession.
Depuis des décennies, le volume des contraintes imposées par la loi ne cesse d’augmenter. Dans son rapport annuel le Sénat dresse un bilan de l’application concrète des textes parlementaires. Un document édifiant car il casse l’idée généralement très répandue que dès son adoption un texte est exécutable et exécuté. En fait il s’écoule généralement des mois avant que les fameux décrets d’application paraissent au journal officiel.