Les ides de Mars seront défavorables à la Grèce. Pour la France on attendra fin mai !

Dans le fond, il n’y a plus qu’une seule question qui compte : est-ce que les mesures imposées aux pays européens de la zone euro par les grands maîtres du monde du profit sont efficaces, ou ne sont-elles pas des remèdes pires que le mal ? Sans être un monsieur je « sais-tout », comme les télévisions en invitent régulièrement sur leurs plateaux, qui donnent la notoriété permettant ensuite de prétendre délivrer LA vérité, il faut au minimum douter de la réponse. Depuis de longs mois, le FMI et les spécialistes de l’Union Européenne vont en séjour en Grèce. Ils viennent apporter les remèdes qui doivent sauver un pays victime des politiques conduites par des gouvernements strictement électoralistes. Les ordonnances ont été de plus en plus lourdes, pesant fortement sur les classes populaires d’un pays déstructuré, dont l’économie, non délocalisable, reposait essentiellement sur la richesse… des autres pays !
Tourisme, transports maritimes, filière agroalimentaire dont on connaît la sensibilité aux évolutions économiques externes. La Grèce a connu une croissance rapide après son entrée dans l’Union européenne, et suite à des mesures de stabilisation économique et surtout aux aides apportées par l’UE à des secteurs entiers en difficulté. Elle reste importatrice nette de biens industriels, de produits alimentaires et de pétrole. Les exportations principales sont les biens manufacturés, les produits alimentaires, les dérivés d’hydrocarbures, le ciment, les produits chimiques et pharmaceutiques… mais on est loin du compte ! Une économie parallèle très forte a été tolérée et les patrons, durant des décennies, n’acquittaient ni impôts, ni charges sociales, au prétexte que cela favorisait l’emploi ! Les médicaments administrés par le FMI ou les gros bras venus de Bruxelles se révèleront des cautères sur une jambe de bois ! N’ayant jamais eu le courage du recours à l’impôt juste et équitable, les gouvernements ont préféré, comme en France, emprunter ! Désormais, elle est en faillite, et prétendre le contraire serait simplement masquer la vérité pour rassurer ce monde du profit qui s’inquiète pour les subsides qu’il tirait de cette situation.
L’inquiétude grimpe d’un cran, car les négociations pour l’octroi d’une nouvelle aide son «sur le fil du rasoir». Les prêteurs ne peuvent pas admettre que l’on annule leur droit à récupérer des fonds expédiés dans un puits sans fond qu’ils connaissaient parfaitement, mais dont ils tiraient un « bénéfice » colossal quand tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes de la finance possible. Comme ils savent que par idéologie, ni l’UE , ni le FMI, ne décideront d’une annulation pure et simple de la dette privée grecque, ils tentent de sauver tout ce qui peut être sauvé.
Jean-Claude Juncker, chef de file des ministres de l’Économie européens vient d’aller encore plus loin. Il a évoqué directement et précisément le risque d’une « faillite » de la Grèce dès le mois de mars prochain. Il explique son analyse par ses craintes de ne pas voir les réformes exigées par les créanciers du pays menées à bien ! Il va donc falloir un énième plan de rigueur. On a expliqué que les « politiques » étaient incapables de le mettre en place, et on a donc installé des techniciens des finances dont un ancien banquier. « Si nous devions constater que tout va à vau-l’eau en Grèce (dommage que ce soit dirigé contre le gouvernement « technique »), alors il n’y aurait pas de nouveau programme de refinancement du pays pour lui permettre d’honorer ses dettes, cela signifierait une faillite en mars », a déclaré le chef de gouvernement du Luxembourg. Allez, une couche de plus sur les salariés, les retraités et les actifs vivant du travail en Grèce. Les autres, il y a longtemps qu’ils ont fait la malle…
Depuis des mois, le gouvernement grec qui a été, de fait, installé par le FMI et l’UE, négocie avec ses créanciers privés les modalités d’un accord scellé fin octobre à Bruxelles pour effacer 100 milliards d’euros de dette, et avec ses créanciers publics (Union européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international) pour l’octroi d’un deuxième prêt d’au moins 130 milliards ! Ces deux négociations liées, sont censées éviter une faillite immédiate de la Grèce, alléger le poids de sa dette, et surtout, car c’est là l’essentiel, restabiliser la zone euro. Or les trois organismes internationaux exigent que les partis représentés dans le gouvernement grec de coalition s’engagent sur de nouvelles mesures d’austérité. Ils réclament une baisse de 15% des salaires dans les entreprises, ainsi qu’un réduction des retraites complémentaires, ce que refusent les syndicats car il faudrait expliquer quelle est la responsabilité du peuple dans cette situation. En fait, comme il n’y a plus aucune marge de progression des recettes, on va toujours puiser dans les…dépenses, qui font baisser le pouvoir d’achat et assèchent encore plus les recettes. Une spirale infernale que le FMI et l’UE ne prennent pas en compte car leur obsession c’est de sauver les autres (dont la France) !
Récemment, j’ai été destinataire d’une lettre de la banque allemande Helaba à laquelle le Conseil général s’adressait pour savoir si elle avait des liquidités à prêter aux collectivités locales en 2012. La réponse est éloquente. La voici résumée : on pourra éventuellement vous prêter, mais après les présidentielles (cherchez l’erreur alors que notre Président nous a sauvés) et surtout, nous réserverons ces fonds aux grandes collectivités françaises, notées par les agences, et qui obtiendront AAA ou au minimum AA (merci le gouvernement !). Prenez ces deux critères en compte, et attendez la suite quand la Grèce aura été pillée !

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Cet article a 2 commentaires

  1. Nadine Bompart

    Faire comme en Amérique Latine, refuser les diktats des banksters américains!!!
    Audit citoyen public de la dette, donc annulation d’une grande partie de celle-ci, reprise en main du financement de l’État par la BCF (en Euros!), rééchelonnement du reliquat de la dette (concentré exclusivement sur les « petits porteurs » locaux), refus de toute ingérence financière, mise au pas des banques, interdiction des opérations de bourse non indispensables à l’économie réelle et de la marchandisation des finances de l’État (et de bien d’autres choses…), ainsi que des agences de notation, etc….
    Est-ce au programme du PS ? Si non, alors nous subirons effectivement le même sort que la Grèce….

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