Même si la théorie de l’attentat politique contre Dominique Strauss Kahn n’a aucun fondement, il n’y a aucune personne ayant un brin de doute sur les vérités toutes faites qui ne peut, au moins, s’interroger. Certes, les éléments concrets ne sont pas encore connus, mais il existe des pièces d’un puzzle pouvant un jour ou l’autre être rassemblées. Le faire, ce n’est pas avoir une vision partisane des choses, et d’ailleurs, les démentis qui ne cessent de fleurir sur une implication de services « occultes » dans cette affaire me conduisent à, au moins, m’interroger sur le sujet. J’écrivais le… 19 mai 2011 une chronique sur les nouvelles formes des « assassinats politiques », dont je relis le contenu avec une certaine délectation (1).
Chaque jour, se trament en effet dans des cabinets plus ou moins importants, les complots destinés à éliminer des adversaires réputés dangereux…Réunions en douce, avec invités sélectionnés, techniciens de la désinformation et, plus encore, choix de cibles en fonction du fameux « profilage », destiné, à l’origine, à débusquer les coupables. Il ne faut plus déplaire au pouvoir en place, car les « fiches » circulent encore plus vite qu’auparavant, et la moindre aspérité est aussitôt observée pour être gommée. Au niveau le plus élevé de l’État, tout est possible, car l’impunité est garantie… et aux États-Unis, il faudrait être un naïf invétéré pour ne pas comprendre que la « gouvernance » mondiale s’appuie sur de multiples coups tordus montés par la CIA, avec des accords à géométrie variable de partenaires étrangers soumis. Depuis la fin de la Guerre froide, il n’y a même plus de limites.
Jamais je n’affirmerai détenir « LA » vérité dans l’affaire DSK, car une seule personne la connaît vraiment : lui ! Pour autant, jamais je n’admettrai que tout soit aussi simple ou simpliste que le prétend une presse manichéenne, soucieuse de son chiffre d’affaires plus que du respect de la déontologie journalistique. Là encore, j’ai publié une chronique sur la manière dont on pouvait imaginer une opération « étouffement » de l’annonce de la candidature de Martine Aubry (2). Semaine bizarre que celle qui vient de s’écouler avec une succession époustouflante de faits parfaitement réglés par les « communicants » de l’ombre.
Analysons objectivement la situation depuis le jour fatidique de la promenade, menottes aux mains, imposée à DSK. Aucun jugement. Aucun parti pris. Uniquement la mise en perspective de faits facilement datables et facilement vérifiables. Allez suivez un peu un scénario qui donnera lieu, c’est une certitude, à un film.
DSK est arrêté… très rapidement après que la plainte ait été enregistrée. Il y a cacophonie sur les horaires et… la bavure d’un UMP pressé, qui annonce la nouvelle qui lui réjouit le cœur, avant que la police ne l’annonce elle-même. Origine selon lui : un « pote ».
Avant de se retrouver propulsée à la Une de la presse internationale, l’information de l’arrestation de DSK pour « agression sexuelle » présumée, a en effet d’abord été diffusée sur Twitter le samedi 14 mai à 22 h 59. Le premier à l’avoir évoquée sur le réseau était un jeune militant UMP et certains y ont vite vu la trace d’un possible coup monté…mais personne n’a interrogé officiellement ce jeune « populaire » qui a lancé une fausse information puisque DSK avait été arrêté dans l’avion. Bien évidemment, la police américaine n’a pas bronché. Rétrospectivement, ce serait bien que dans le cadre d’une procédure, on ait la version de cette Pythie des temps modernes.
DSK est arrêté, accusé, vilipendé, et l’on découvre que les horaires ne coïncident pas, et que visiblement on peut au minimum s’interroger sur les versions « officielles ». On ne s’arrêtera pas à si peu…et il faudra des semaines pour qu’une enquête avariée depuis le départ débouche sur le constat d’un témoignage accusateur ne tenant pas debout sur la forme (mensonges ou omissions) et sur le fond (arrières pensées explicites). L’essentiel, c’est que la police US fasse traîner la vérification des preuves, car derrière il y a le fauteuil du FMI. DSK démissionne immédiatement, sans que l’on sache s’il l’a fait de son propre chef ou si la situation était tellement intenable qu’il n’a pas pu faire autrement. Le fauteuil du FMI devient vacant… et peu importe ensuite la fin de cette procédure menée par un chef de la police de New York très informé du dossier (à moins que ce soit une baudruche), ami de Nicolas Sarkozy et surtout très proche de certains conseillers occultes du Président (Bauer). Seul un idiot patenté peut croire que l’Elysée n’ait pas été tenu au courant jour par jour de l’évolution de l’enquête… Le temps presse.
Christine Lagarde doit mettre en œuvre le principe d’Aristote : « la nature a horreur du vide ! » Celui qui a été jeté aux chiens… perd sa place ! On accélère les procédures de la nomination, et on élimine les autres candidats. Un front commun secret se met en place : empêcher le retour possible de celui qui secoue parfois, même mollement, mais qui pourrait le faire plus durement, les économies du profit moribondes, et qui ne tardera pas à s’en prendre à la plus malades de toutes : celle des États-Unis. Tout doit être bouclé avant le 29 juin ! Christine Lagarde est installée le mardi… et quelques dizaines d’heures plus tard, des fuites organisées vers la presse crédible US amorce la fin des accusations contre celui qui ne peut plus maintenant revenir.
Depuis des jours, la justice américaine sait que son accusation prend l’eau, mais… on attend le 1er juillet pour avancer sur le chemin du non lieu. Martine Aubry est prise au piège, car elle est obligée de déclarer sa candidature le 29 juin, date limite qu’elle a elle même fixée. Imaginez un seul instant ce qui se serait passé si les informations du 30 avaient été publiées le 26, le 27 juin et si DSK avait été « libéré » le 28…Pur hasard !
DSK doit être mort, et on va accenteur sa mort par des sondages opportuns, démontrant que les Français ne souhaitent pas son retour. Aux USA, on va lambiner un peu, le temps que l’on oublie les réalités, et on va vite en remettre une couche sur la fortune du couple, avec une campagne du genre : « il a été sauvé par le fric de sa femme ». On va insister sur la fortune qui permet tout, de telle manière que le Peuple ne transforme surtout pas DSK en « victime ». À l’Élysée, on a trouvé la parade. S’il doit être innocenté, le « présidentiable » doit rester outre atlantique, où Lagarde est arrivée. Une plainte en France devrait l’inciter à profiter de l’absence de traité d’extradition avec les USA. Impossible que l’on ait fait tous ces efforts pour les voir anéantis, alors on ouvre une second front médiatique avec la complicité de ceux qui avaient largement enflammé le premier !
Mais toute ressemblance avec des faits ayant existé ne serait que pure coïncidence ! Je ne suis qu’un débile partisan !
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Avec toutes ces dates en cascade, cela me fait penser à un titre déjà pris : Les six jours du Condor…
Mais attendons les prochains rebondissements de cette mission impossible ou tout est possible !
Et en cas d’urgence, on pourra toujours ressortir la « Porsche »…..
Si j’ai compris, l’objectif était de
déstabiliser l’intéressé le temps suffisant de le remplacer au FMI et/ou de lui saboter ses chances à la campagne présidentielle.
Réunir la complicité de 3 acteurs aurait été nécessaire pour enclencher l’affaire: l’hôtel Sofitel, la femme de chambre, et le comissariat de NY.
Et d’une 4è, TB, pour resusciter la présomption de mauvaises moeurs, pour se substituer aux poursuites engagées par le parquet de NY, alors qu’elles semblent sétioler.
Le mobile de l’écarter de la présidence est clair. Celui de l’écarter du FMI, de la part de la France, ne l’est pas, mais le serait, de la part d’autres intérêts, bancaires outre-atlantique, notamment.
Un tel coup monté semble pourtant difficile à réaliser. Les coups tordus consistent généralement à menacer de révéler des faits embarassants existants (example : Elliot Spitzer). Mettre en place une logistique pour les causer c’est une autre paire de manche.