Toutes les lectrices et les lecteurs de Roue Libre, tous les élus locaux que j’ai pu rencontrer en réunion ou en formation, tous les citoyennes et les citoyens venus assister aux rencontres que l’on m’a proposé d’organiser, attesteront facilement que j’ai toujours argumenté contre la suppression de la taxe d’habitation. Trop passifs les conseils municipaux se sont faits endormir comme le veut la tradition par le principe de la dotation de compensation. Elle reposait sur une supercherie (l’année de référence), sur des calculs sibyllins empêchant tout contrôle effectif, sur une hérésie républicaine mais presque tous se sont inclinés pour ne pas heurter des contribuables ravis. Ce fut comme lorsque Nicolas Sarkozy supprima la taxe professionnelle pour la remplacer par trois ou quatre taxes encore plus favorables aux grandes entreprises un coup de tête présidentiel. Une volonté de flambeur jouant avec les finances publiques du pays qui l’avait adoubé par défaut et rien d’autre .
Ayant toujours méprisé les élus locaux considérés comme des minables incapables de comprendre le bien-fondé de ses idées géniales et manquant, selon lui de hauteur de vue le maître des pendules dorées a saccagé les communes, les intercommunalités et les départements. L’obsession n’a jamais varié : impossible que le local soit plus performant, plus proche, plus efficace que le « global » mis en œuvre par le gouvernement. Cette tendance a prospéré avec l’abandon du cumul des mandats de manière réalité et limitée. Une ribambelle de membres du Parlement n’ont en effet aucune culture de la gestion locale et plus encore aucune expérience. Des concepts creux et des annonces toujours marquées par le culte d’un pays pouvant survivre sans contribution de ses habitants aux dépenses solidaires d’intérêt général.
Ce sont environ 24 milliards qui sont partis en fumée en l’espace de trois exercices budgétaires. Cette exonération comme tant d’autres a été purement et simplement compensée par l’emprunt et donc la dette. L’objectif était de mettre le nœud coulant autour du cou des collectivités locales et de pouvoir les étrangler à terme en serrant le niveau des dotations. Il est impensable de la supprimer mais il est possible de la restreindre dans le cadre d’un vote du Parlement. Les dindons de cette farce seront les Maires, les Présidents des « intercos », des départements et des régions tout aussi couillonnés. Ils ne peuvent qu’espérer que le Sénat atténue les ponctions prévues et qu’il relance l’équité de la participation minimum de chaque personne ou chaque foyer à l’effort de mise à disposition des équipements et des services du quotidien sur les territoire.
Si les collectivités territoriales se délitent ou s’effondrent l’État aura tout à perdre. Incapable pour longtemps (ne croyez pas les vendeurs de rêve qui annoncent les 3 % de déficit dans trois ans) de gérer ses propres responsabilités régaliennes il sera face à un abîme où s’engloutira la démocratie. Le tissu communal malgré toutes ses imperfections, ses inégalités, ses difficultés continue a être l’amortisseur des carences national. Les exemples pullulent dans la sécurité, l’éducation, la solidarité humaine, la petite enfance, le lien social et surtout dans les investissements qui ne reviendront jamais au niveau de 2019. Les dégâts qui s’annoncent plomberont largement la situation financière globale du pays.
La Loi des Finances dans sa version actuelle ne prévoit rien sur l’ex-taxe d’habitation. Laurent Saint-Martin, ministre du Budget a écarté son retour pour améliorer les finances des collectivités territoriales. « Ce sont 20 milliards d’euros de pouvoir d’achat qu’on a rendu à l’ensemble de nos concitoyens », a-t-il déclaré. Erreur : les sommes ont seulement compensé la montée d’autres taxes sur les carburants, l’énergie, les assurances, la croissance des cotisation des mutuelles, les surcoûts de la santé… et il a été en partie placé sur les livrets d’épargne réglementé. Celle qui a été placée sur les Livrets A, Plans épargne logement et autres Livrets d’épargne populaire, atteint 935,5 milliards d’euros fin 2023. Elle est en hausse de 7% par rapport à 2022, selon la banque de France. Même si elle change de nature en 2024 et s’érode elle traduit une forte inquiétude collective sur l’avenir.
L’exonération de la taxe d’habitation était purement idéologique mais certainement efficiente pour les finances publiques. L’obstination est en marche. Il sera impossible de revenir en arrière et seule une réforme totale du financement des collectivités locales permettrait de bâtir un système juste et durable. Il faut clarifier et ordonner les compétences. Il est devenu urgent de codifier les rapports entre l’État et les cellules républicaines ayant en charge la gestion des services sur les territoires. Tout doit être remis à plat pour éviter les trucages, les supercheries, le culte de l’irresponsabilité qui traînent depuis dix ans dans les rapports entre le local et le national.
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Il serait plus que temps(avant la banqueroute finale) de remplacer ces fumistes gouvernementaux nombrilistes et goinfres irrassasiés de nos légitimes deniers, mais par qui ?
Bonjour,
Après dix ans de politique économique guidée par Mac-Ronds (3 ans en tant que ministre de l’Économie sous Mollande, puis 7 ans en tant que méprisant), le retour à la réalité est brutal. La dette de la France s’élève à plus de 3 000 milliards d’euros (+ 1 000 milliards depuis 2017) et ses intérêts à 52 milliards d’euros. Son déficit budgétaire devrait atteindre les 178 milliards d’euros (au lieu de 128 !) en 2024 ; son déficit du commerce extérieur s’établit à 130 milliards d’euros en 2023 ; sa croissance demeure très faible à 1,1 % en 2023 et 2024, et le chômage (réel) culmine à 10 %. Autrement dit, la France est surendettée, désindustrialisée, amorphe économiquement et toujours rongée par le chômage de masse. Chapeau au Mozart de la finance !
Signe révélateur de la situation budgétaire catastrophique du pays, en septembre dernier, Matignon a refusé aux deux plus hauts responsables de la Commission des finances de l’Assemblée nationale l’accès (pourtant obligatoire) à certains documents budgétaires essentiels. On pourrait en rire si ce n’était pas aussi grave.
Comment justifier que l’évolution du taux de pauvreté (près de 15 %) et l’indice de Gini (0,294 en 2022) atteignent des niveaux historiques. Et en même temps, les grandes entreprises ont réalisé des bénéfices records (153,6 milliards d’euros pour le CAC 40 en 2023) et que le patrimoine des plus grandes fortunes s’est considérablement accru?
Fastoche yaka dire que le chômage aurait été ramené à 7,5 %, soit un niveau jamais atteint depuis 40 ans. Depuis 2018, la moitié de la baisse du chômage s’explique par la création de 800 000 emplois aidés financés par des fonds publics, et l’autre moitié est constituée d’emploi salariés et non-salariés à faible valeur ajoutée (et à faible rémunération). Résultat incontestable de la faible valeur ajoutée de ses » nouveaux » emplois , la productivité d’une heure travaillée n’avait cessé d’augmenter de manière constante (période de crise économique ou non) de 1990 à fin 2018, elle s’est mise brutalement à chuter à compter de l’année 2019. Contrairement à ce que prétendent les macronistes, ils n’ont pas réindustrialisé le pays, ils ont remplacé des emplois à haute valeur ajoutée par des emplois précaires.
Et en même temps on brade le patrimoine restant en vendant par appartements les industries qui tiennent encore debout.
Notre pays est dépecé.
Notre pays est vendu par des “élites” corrompues qui se gavent.
Et c’est exactement ce qu’explique Arnaud Montebourg en accusant “les dirigeants de Sanofi d’avoir détruit cette boite” et en ajoutant que « La patronne d’Opella, qui possède Doliprane, Mme Julie Van Ongevalle, a touché un « management package » de 200 millions d’euros pour vendre aux fonds américain ».
Au passage je précise que le président de Sanofi est le mari de l’ancienne ministre Amélie Oudéa-Castéra.
Le retour de la taxe d’habitation, c’est juste un écran de fumée pour dissimuler les subventions massives accordées aux entreprises (160 milliards d’euros en 2019) qui ont vidé les caisses de l’État et creusé le déficit, sans pour autant produire le moindre effet bénéfique sur l’activité. Du grand art !
bonne journée
Tout va bien sur le front du chômage à preuve:
– Carrefour jette a la rue 340 cadres de Cora
– France Agriculture; le nombre d’entreprises du secteur agricole placées en procédure de sauvegarde, en redressement ou en liquidation entre juillet et septembre 2024 a progresse de 34% par rapport a 2023.
– France Transport Routier: le secteur a enregistre 391 défaillances au 3e trimestre soit une hausse de 39% par rapport a 2023.
– Airbus France se sépare de 2.500 ingénieurs dans son département défense et espace.
– Devialet France, hifi de haut de gamme en procédure collective.
– H4D France, cette startup de 2008 présentée comme le futur de la télémédecine avec ses cabines de téléconsultation a été placée en liquidation judiciaire, victime du… Covid !
– Café Legal France a été mis en redressement judiciaire.
– Groupe Reside Etudes Seniors France qui exploite 73 résidences seniors partout en France avec 1.400 salaries au total est en grave difficultés.
– MicronMax France, haute précision aluminium, a Dieuze n’a pas trouve de repreneur et 57 salaries ont pris l’option Pole Emploi.
– MA France, automobile emboutissage a Aulnay est en liquidation judiciaire, suppression de 270 emplois en CDI et de 130 intérimaires.
– Valéo France: 4 sites mis en vente en Isère, Calvados, Essonne et Sarthe ce qui veut dire que 1.300 emplois sont menacés.
– Novares France, automobile, injection plastique près de Strasbourg, l’usine est menacée de fermeture avec 126 ouvriers.
– Dumarey Powerglide France, boites de vitesses a Strasbourg, licenciement de 248 salariés
– Walor France, fabricant de bielles dans la Meuse est en redressement judiciaire avec 235 salariés.
– Continental Automotive France à Rambouillet et Toulouse jette à la rue 240 salariés.
– Forvia France (ex-Faurecia a Bains-sur-Oust en Ille-et-Vilaine): 72 suppressions d’emplois.
– Bosch France (pieces auto a Mondeville dans le Calvados), l’usine va fermer en 2026 et licencier 413 salaries.
– Industrie automobile France: d’autres sites sont menaces: Bosch Rodez, Michelin Cholet et Joue-les-Tours, Stellantis a Poissy et a Metz, Alpine a Viry-Châtillon, la Fonderie de Bretagne (ancienne filiale de Renault).
– Girondins de Bordeaux, club de foot, relégué en Nationale 1 obligé de licencier 97 salariés
– Steris France, matériel chirurgical licencie 96 salariés. (liste non exhaustive des licenciements annoncés dans la presse la semaine passée)
Ce sont les bonnes nouvelles que nous cachent la Mac-Ronnie… La saignée commence tout juste dans l’industrie automobile un secteur qui va sombrer sous l’importation massive des bagnoles électriques Chinoises.
» Ce sont les mauvaises décisions des gouvernants et des élites qui sont responsables du déclin occidental; et singulièrement des décisions imbéciles en matière de transition énergétique climatique. »
https://brunobertez.com/2024/10/20/editorial-la-chine-est-en-train-de-gagner-dans-tous-les-domaines-imaginables/
Bonjour !
La synthèse de nombreux sondages laisse apparaître que, les deux fois, personne n’a voté pour le maître des horloges. Encore un logiciel (chinois) de comptes électoraux qui a foiré ou alors, en mai, un cadeau de la cigogne … migrante … OGM … polluée par Roundup ???
Général De Gaulle, vous qui avez tant aimé et fait pour notre pays, ne vous retournez pas dans votre tombe ! ! La relève n’est pas à la hauteur, n’est-ce pas ? Avec toutes ces manipulations génétiques, cela devait arriver … ! ! !
Et, voilà que nos élus (ou co-optants), au lieu de lutter contre le fléau, se shootent ! ! ! Pour tester certainement ! ! ! !!!!! Mais, où va t’on ?
Cordialement
@ François c’est la nouvelle « ligne » du parti… ;-))
La gravité et le sèrieux des propos tenus dans cette tribune ,me paraissent devoir appeler à un sursaut de proposition et un chemin qui aille au delà de la colère. On a souri quand je préconisais de lancer une campagne de lettres auprès de nos élus issus du front républicain,en y portant la proposition de quelques chantiers prioritaires;pour autant,la pertinence de l’analyse appelle une prise de responsabilité sous la forme de quelques propositions d’initiatives. Sommes nous assignés à résidence dans le renoncement et la désespérance?nonobstant la modestie de ce que nous représentons,on ne saurait contester une certaine expèrience qui vaut compétence et légitimité des signataires de cette tribune;certes,les clignotants allumés inspirent une immense fatigue qui conduira,si nous n’y prenons garde,au désespoir muet ou au commentaire inconséquent.
Pourtant,quand j’alertais par exemple,sur la gravité de la situation de la protection de l’enfance,je NOMMAIS précisément un chantier prioritaire qui relevait conjointement de l’Etat et des Départements,tout en portant une proposition technique et politique de méthode pour surmonter le désastre annoncé,s’agissant de la partie la plus vulnèrable de notre jeunesse. Pendant ce temps là, on apprenais récemment que plus de 2000 enfants dormaient dans la rue,abandonnés des Pouvoirs Publics…
De même,pour l’érosion des emplois qualifiés et la progression de l’emploi faiblement qualifiés,qu’avons nous laissé faire en matière de formation des adultes en laissant le marché de la formation anéantir les capacités de produire des formations qualifiantes? Les partenaires sociaux sont ils fiers de l’évolution du marché du travail et de la politique de formation professionnelle,initiale et continue? Et il parait que l’apprentissage coute trop cher!!!
Voilà déjà deux grands chantiers à reprendre en mains….en se tenant éloignés des soubresauts de partis politiques moribonds. L’avenir est à construire avec les forces de la société civile,que les esprits éclairés devraient aider à s’organiser. Le mouvement associatif:2 millions de salariés,15 millions de bénévoles:essayons de construire ensemble de nouvelles perspectives.
Quelqu’un disait:il faut imaginer Sisyphe heureux…
Bonjour @Michel Caron !
« L’avenir est à construire avec les forces de la société civile,que les esprits éclairés devraient aider à s’organiser. »
Certes, mais, condition siné qua non, que ces bonnes idées ne viennent pas se briser sur les écueils de nos gouvernants souhaitant 10% d’élites et 90% de « moutons » que l’on a longtemps appelé « chair à canon » !
Amicalement
@ Michel Caron, je vous ai répondu de manière indirecte dans mon commentaire de ce jour.
bien cordialement
JF