Outre les sondages il existe des systèmes informatiques qui circonscription après circonscription, à partir de paramètres venant des sondages, cherchent à déterminer le résultat du second tour. Ils prennent en compte ce que l’on appelle le report des voix évalué en pourcentages des voix obtenues au premier tour. L’apparition du Front républicain a simplifié les calculs puisque dans la majorité des situations il s’agit d’un affrontement direct bloc contre bloc. Chaque situation doit être traitée individuellement alors que les sondages appliquent une règle générale à l’ensemble du pays d’où les écarts constatés. Il donne une tendance générale mais pas des résultats très précis.
En étant aussi rigoureux que possible, il faut distinguer le « retrait » ou « désistement » de « l’appel à voter ». Dans de nombreux cas l’ex-minorité majoritaire a adopté la première solution : « je ne me présente pas et je vous laisse libre de votre vote ». Pareil chez les LR. Les déclarations de celui qui a pratiqué le suicide assisté de son propre parti et du premier des ministres en sursis ont tenté de borner cette position mais avec tellement d’arabesques oratoires que la position globale reste mollassonne. Au point que des triangulaires subsistent. Le « ni…ni » a également eu ses partisans résolus. En fait seule la Gauche a adopté un discours clair et précis. Enfin pas partout et pas nettement.
Les ordinateurs ont néanmoins reçu des bases de calcul assez précises. Ainsi quand un candidat ou une candidate de la majorité présidentielle s’est retiré il y a trois situations différentes. S’il se retire et que le second est PS,PCF, Vert les spécialistes considèrent que 50 % des électrices et les électeurs ayant voté pour lui s’abstiendront et que 50 % iront au candidat susceptible de battre le RN. En revanche quand il s’agit d’un postulant ayant le label LFI l’abstention ou le vote blanc atteint 70 % et le report n’est que 30 %. Le troisième cas de figure offre 70 % du score du premier tour à un candidat LR avec seulement 30 % de refus de se prononcer. Dans le autres cas les éclatements des scores du premier tour donne seulement 35 % de la gauche en faveur d’un représentant macroniste avec 65 % d’abstention ou de vote blanc. Ces sont les bases médianes qui doivent être appliquées à chaque circonscription.
Bien évidemment les répartitions sont bien différentes pour les autres cas de figure. Les analystes ont entré dans les ordinateurs le fait que les suffrages LR iront très peu à la Gauche quel que soit son candidat puisque 20 % des votants resteront à la maison ou voteront blanc, 60 % d’entre eux soutiendront le candidat RN et seulement 20 % iront potentiellement sur une autre candidature ! Et dans le cas où il y aurait un duel entre gauche et RN, 50 % des LR refuseront de trancher et 50 % rejoindront le RN. Si vous voulez vous transformer en « voyante » extra-lucide prenez les chiffres du premier tour, appliquez ces bases et vous approcherez du résultat dans votre circo.
Pour l’instant il y aura un gagnant (qui ne sera pas grand) : le RN ! Mais c’est une certitude, le total de ses détenteurs d’une cocarde de l’Assemblée Nationale se situera autour de 250 sièges. Ce qui lui permettra de préparer sereinement la présidentielle avec un joli pactole financement annuel d’environ 24 millions d’euros en 2025 plus deux cents postes d’attachés parlementaires. Il criera à l’Injustice. Il hurlera à la manœuvre. Se défilera pour tenter de constituer un gouvernement ce qui le soulagera. Il s’attellera aux municipales avec un maillage du territoire rural. Et il attendra que le fruit tombe en 2026. Objectif les intercommunalités.
La Gauche sortira moins mal en point que prévu sauf pour LFI qui a été coulée par les obsessions révolutionnaires de Mélenchon. Le groupe « socialiste et apparentés » sera le premier parti du Nouveau Front Populaire au Parlement (presque le double de parlementaires). Avec les Verts (+10) il dominera largement la coalition (on parle d’une centaine de députés au total). Macron a diminué son parti et le leader de LFI arrivera au même résultat avec une chute considérable des moyens de LFI (20 élus en moins). Il lui manquera également les « Insoumis insoumis » qui rejoindront probablement un autre groupe. Le nombre de Communistes se comptera sur les doigts de la main et devra chercher des alliés pour constituer un groupe. Bref le PS (mais quel PS) s’en tirera le mieux.
« La mathématique est une science dangereuse : elle dévoile le supercheries et les erreurs de calcul » selon Galilée. Je la préfère aux croyances destinées à tromper sur la réalité. Il n’est pas certain que le 7 juillet au soir ou le 8 juillet au matin il y est beaucoup de monde pour assumer les déroutes ou les banqueroutes politiques. Les satisfaits repartiront eux comme si rien ne s’était passé et continueront à appliquer les mêmes recettes. Et le joueur de flûte reprendra son boulot…
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Ces tirages de plans sur la comète, ou plutôt sur la nébuleuse, me semblent simplement une attraction pour faire patienter le gogo de citoyen en attendant les résultats de la catastrophe plus ou moins grande annoncée.
Enfin quand on voit les proportions des désistements on s’aperçoit qu’il y en a qui sont toujours plus égaux que d’autres, et surtout plus responsables civiquement. Suivez mon regard du coté des « moi moi » des triangulaires.
Et ensuite ? Quel gouvernement ? Macron démission ? Et crise finale des institutions antidémocratiques de la Vème République ? Ou bidouillages avec la macronie pour que rien ne change, au nom du « rempart contre l’extrême droite » ? Avec les « partis de gouvernement » : des gens sérieux ceux là !
Comme tout est fait pour écarter LFI, seul parti qui combat pour une vraie rupture, la question se pose …
Je vois un pat , d’ échecs en échecs , le coup du berger Macron a foiré , il fallait être un peu fou pour dissoudre , mais au bout du compte , c’ est tout les pions qui vont décidés de la fin de la partie .
Ca va être roque and roll tout ça finalement .
Cordialement .
Bonjour,
un petit article caricatural des petits arrangements qui se profilent dès dimanche soir…
https://www.vududroit.com/2024/07/marine-tondelier-il-y-a-le-telephone-qui-sonne/
« Tel qui rit vendredi dimanche pleurera » (1668) Alexandrin de Jean Racine dans Les Plaideurs (acte I, scène 1, vers 2), passé dans la langue courante en tant que proverbe.
Bon vendredi, riez bien.