En fait, la France s’est dotée du gouvernement le plus économe du monde. Il faut bien rappeler que le Premier des collaborateurs du Chef de l’Etat français, François Fillon, avait déclaré il y a maintenant plus de 3 ans : « Je suis à la tête d’un état qui est en situation de faillite sur le plan financier, je suis à la tête d’un état qui est depuis quinze ans en déficit chronique, je suis à la tête d’un état qui n’ a jamais voté un budget en équilibre, et cela depuis plus de 25 ans. Cela ne peut plus durer ». Comme son ami girondin Yves de Ponton d’Amécourt, il savait lire dans l’avenir, quand celui- ci lui tourne le dos pour devenir le passé. Il faut avouer qu’il a de la suite dans les idées puisque, fort de cette déclaration, il a simplement appelé aux économies tous azimuts, et notamment dans les Ministères. Il a été entendu, et il recueille le fruit de ses recommandations. Et en bon responsable, il a donné l’exemple : il sait économiser ! Ainsi il aurait, d’après le Canard Enchainé, économisé à mort sur ses vacances de fin d’année, donnant ainsi des raisons de l’imiter à Michèle Alliot Marie. C’est vrai que, lui, est allé un peu plus loin et que la dépense aurait pu peser sur les finances du gouvernement français, comme « le veut la tradition » selon ses récentes explications. Certes, il n’a pas déplacé comme sa rivale de l’ex-RPR, que l’on présentait il y a encore quelques mois comme Premier Ministre possible, son vieux papa et sa vieille maman, mais toute sa petite famille.
Après la polémique sur les vacances tunisiennes de Michèle Alliot-Marie, François Fillon a été contraint de reconnaître avoir été hébergé aux frais d’Hosni Moubarak à Noël, mettant en difficulté l’exécutif à deux jours d’une intervention télévisée de Nicolas Sarkozy. Alors qu’une tempête politique secoue depuis une semaine la ministre des Affaires étrangères, le Canard rappelle que le Premier ministre s’était rendu à la fin de l’année 2010 en vacances en Egypte, à Assouan, avec sa femme et ses enfants. C’est à cette occasion qu’il a utilisé un avion appartenant au président Hosni Moubarak pour effectuer une excursion à Abou-Simbel, qui abrite deux temples de l’Egypte antique, affirme le journal.
Quelques semaines plus tard, le raïs faisait l’objet d’un vaste soulèvement populaire… qui mettait en cause sa gouvernance pour le moins aussi critiquable que celle de son voisin tunisien. Il faut dire que ce Moubarak, qui n’aurait pas fait de mal à une mouche, a comme énorme avantage d’être le « second » de Nicolas Sarkozy au sein de cette fabuleuse structure internationale que sera bientôt l’union de la Méditerranée ! En définitive, comme pour MAM, il ne s’agit que d’une polémique stérile, car le sens des économies pour les vacances du premier collaborateur du chef de l’Etat, devrait être au contraire magnifié par des médias aux ordres. Voici en effet un homme politique qui, « selon l’usage », utilise un avion de la République pour aller se reposer et qui arrive à être hébergé gratos et déplacé gratos !
Dans un communiqué publié « dans un souci de transparence » avant même la sortie en kiosques de l’hebdomadaire satirique, Matignon a apporté plusieurs « précisions » sur ce voyage, effectué « du 26 décembre 2010 au 2 janvier 2011 ». Il vaut mieux prévenir que guérir !
Première d’entre elles : « le Premier ministre a été hébergé lors de ce séjour par les autorités égyptiennes », écrit Matignon, une information que n’apporte pas l’article du Canard. Les services du Premier ministre reconnaissent également que ce dernier « a emprunté un avion de la flotte gouvernementale égyptienne pour se rendre d’Assouan à Abou Simbel ». Ouf ! l’honneur est sauf : pas un euro de l’Etat français !
En ce qui me concerne, pour le même déplacement, j’ai pris le bus comme un couillon de contribuable retraité touriste, et payé un supplément. « Il a également effectué une sortie en bateau sur le Nil dans les mêmes conditions », poursuit le texte. Doit-on comprendre que la felouque était une felouque gouvernementale ? Tous ces gestes d’estime et d’amitié témoignent amplement de la sollicitude de Moubarak pour l’économie nationale française en difficulté. Encore de l’argent que les voyagistes n’auront pas !
S’agissant du voyage entre Paris et Assouan, c’est « un Falcon 7X » du gouvernement français qui a été utilisé, comme le veut l’usage habituel pour le Premier ministre. Ses billets et ceux des membres de sa famille lui ont été facturés « au tarif établi par l’armée de l’Air ». Il ne reste plus qu’à attendre le montant des billets de ce jet un peu particulier, et surtout la date du règlement, pour vérifier si elle est bien nettement antérieure à l’annonce de la publication par le Canard Enchainé de cette générosité sans pareille. Au prix actuel du kérosène, et à l’heure où Air France ajoute un supplément hausse des carburants pour les voyageurs ordinaires, espérons que la note ne sera pas trop salée !
Que voulez-vous, je n’en peux plus de constater cette décomposition inexorable de la vie politique. J’ai le moral dans les chaussettes, car je comprends parfaitement que les personnes qui souffrent, qui attendent une retraite de misère, un RSA insuffisant, des aides sociales ou un colis de la Banque alimentaire, les chômeurs, les précaires, les temps partiels, les étudiants qui bossent chez MacDo ou les femmes seules tentant de survivre avec leurs enfants, n’aient absolument plus aucune confiance dans les femmes et les hommes politiques ! Je crois que les prochaines élections cantonales vont témoigner de ce ras le bol dramatique… et vont se traduire par une indifférence totale pour la seule collectivité qui parle pourtant du quotidien. Comment accorder le moindre crédit à la leçon de morale de MAM qui hurle à l’Assemblée nationale : « si monsieur Ben Ali était infréquentable, pourquoi avez-vous attendu son départ et même trois jours après pour l’exclure de l’Internationale socialiste ? Si monsieur Ben Ali et ses amis étaient infréquentables, pourquoi avez-vous invité mi-novembre deux membres de son parti, à Paris, au conseil de l’Internationale ? Et si vous êtes si attachés à la démocratie, pourquoi n’excluez-vous pas monsieur Gbagbo et son parti alors que Mr Gbagbo bafoue la démocratie et refuse d’entendre son peuple ?» Un bien beau discours quand 3 députés UMP se préparaient à filer en Côte d’Ivoire, tous frais payés par l’assemblée nationale ivoirienne, instrumentalisée par … Gbagbo ! Plus c’est gros et plus ça marche !
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Mam et P O M (Patrick Ollier Marie vont en bateau. MAM Tombe à l’eau. Qu’est ce qui reste ?
Alolrs courage François Fuyons !