Pourra-t-on encore longtemps souscrire des contrats d’assurance préservant contre les fléaux climatiques ? Les derniers constats effectués par les compagnies ayant en charge la couverture de ces risques annoncent des temps difficiles. D’abord les changements en cours en matière de climat constituent un paramètre angoissant. Inondations subites, orages violents avec grêle, vents violents, phénomènes décuplés appartiennent désormais aux « habitudes » d’un monde ayant des spasmes de plus en plus préoccupants.
En 2022 selon la fédération professionnelle des assureurs, la facture cumulée devrait dépasser les 140 milliards d’euros pour les 30 prochaines années, le double des trois dernières décennies. Cette facture colossale va rendre bien des agents vendeurs de contrats plus prudents. Si les événements liés aux caprices incontrôlables du ciel paraissent difficilement maîtrisables il en est d’autres qui peuvent être évitées. Les conséquences sur le bâti « léger » de la sécheresse appartient à cette catégorie.
En 2022 les dégâts sur des maisons implantées sur des zones argileuses au volume variable a coûté 2,5 milliards. D’après les professionnels de l’assurance en France 54 % du bâti individuel ont été implantées sur des zones dangereuses de risques moyens. Le fameux retrait-gonflement des sols argileux (RGA) reste un fléau pénalisant des nouveaux constructeurs. Cette notion désigne en effet les mouvements alternatifs de retrait et de gonflement du sol respectivement associés aux phases de sécheresse et réhydratation de sols dits « gonflants » ou « expansifs ».
Fissures, enfoncement ou même parfois détériorations définitives se multiplient alors qu’aucune prescription n’a été portée dans les permis de construire soit par ignorance du danger soit par manquement aux règles élémentaires de la construction. Quand autrefois les fondations était adaptées au terrain à bâtir, elles sont désormais standardisées avec des maîtres d’ouvrage peu scrupuleux. Normalement lors de l’acte d’achat une étude géotechnique doit être fournie. Cette mesure de 2020 a encore du mal à entrer dans les mœurs.
Ce document ne rend pas forcément une zone inconstructible mais elle oblige le maître d’œuvre à proposer des dispositifs préventifs à d’éventuels RGA comme des pieux, un vide sanitaire, des fondations spéciales ou des renforcements de la sole. Bien évidemment le prix du m² s’en trouve affecté et celui de la maison est bien supérieur. Surtout dans le contexte actuel. La difficulté réside dans le fait que quelque 3,3 millions de maisons « anciennes », soit environ 16% du total, sont déjà situées en zone de risque fort.
Les successions d’épisodes de sécheresse estivale et de ré-humidification des sols en automne ou en hiver engendrent d’importants dégâts sur des demeures ayant plus de dix ans d’âge. La force de ces phénomènes est impressionnante. La contrer nécessite des travaux d’envergure et onéreux avec des injections de béton, des forages pour implanter des pieux et le renforcement des murs porteurs.
Les déclarations de sinistres se multiplient donc sans pour autant connaître des suites favorables puisque pour qu’elles soient prises en compte il faut que soit pris l’indispensable arrêté de « catastrophes naturelles ». Une démarche portée par la Mairie mais dont la réponse dépend de l’État. Il est certain que l’étau va se resserrer dans les prochains mois surtout quand les maisons concernées ont été implantées dans des secteurs déjà identifiés comme « sinistrés ». Il y aura des déçus car souvent ils découvrent le phénomène connu de la population locale.
Il en va tout autrement de la grêle et des tempêtes qui, l’an passé ont généré 6,4 milliards d’euros de dédommagements (3,5 en moyenne sur les années antérieures) sur les habitations Individuelles. Il faudrait y ajouter ceux des récoltes diverses qui ont été touchées. Les dispositifs de tentative de protection contre les grêlons sont pour le moment financés par les collectivités territoriales, la profession viticole sans contribution des assureurs qui ont pourtant tout intérêt à soutenir des efforts de prévention.
En 2022 l’épisode du 20 juin en Gironde a démontré que désormais les effets de ces orages concernaient pourtant absolument tout le monde et pas seulement les agriculteurs ou les viticulteurs. Il est temps de se pencher sur une prise en compte de cette réalité. Si l’on ajoute les ravages monstrueux des incendies que j’ai bien du mal à considérer comme accidentels. la note est salée. Tous ces événements ne s’arrêteront pas mais ce n’est pas pour autant que les textes en vigueur sur le financement des SDIS ont été revus ou sur les reconnaissances de catastrophes naturelles ont été adaptés. On attendra d’être au pied du mur fissuré pour réagir… en urgence !
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Nous avons connu ce phénomène dans les années 80, après la construction en 1976 de notre bâtisse sur un terrain argileux. Nous avons réalisé ces « micros pieux » et depuis nous la surveillons… « comme le lait sur le feu »…! Nous n’avons rien à signaler (RAS) à ce jour, ce qui n’élimine pas notre surveillance…