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La dure réalité actuelle des futures élections municipales

Plus ou moins secrètement les campagnes des élections municipales se préparent dans bien des villes ou des communes. Il est encore trop tôt pour se dévoiler mais les « sondages », les « enquêtes », les « évaluations » se déroulent et démontrent toutes ce que réserve l’avenir. Contrairement aux métropoles ou aux communes références où les enjeux de pouvoir restent majeurs ils traduisent une forte lassitude de bon nombre d’élus locaux. Ainsi sur le canton de Créon (24 communes) en milieu périurbain ce sont déjà 10 maires en place qui m’ont indiqué de ne pas vouloir se représenter en 2021 ! Un pourcentage jamais atteint à ce jour auquel il faut ajouter 2 « incertains » qui décideront en début d’année 2019… Quant aux autres, même s’ils veulent poursuivre leur mission ils s’attendent tous, sans exception, à avoir du mal à constituer une liste. Si l’on totalise les démissions et les absences réelles régulières mais pas concrétisées par un abandon officiel pour éviter des partielles, le taux de défaillance est proche de 20 % depuis le début du mandat ! Hors en 2021 il sera fondamental de se battre pour la survie de la cellule républicaine de base essentielle qu’est la commune très menacée par l’Europe !
La grande majorité des maires constatent un manque d’intérêt croissant des élu(e)s pour la vie quotidienne de leur commune au prétexte « qu’ils (elles) ne sont pas suffisamment associé(e)s aux décisions » ou « qu’il(elles) n’ont plus assez de temps pour assurer leur mandat ». Cette situation conduira probablement à des élections municipales marquées par des une pénurie de gens réellement motivés et engagés dans la gestion locale pour être crédibles.
La déshérence totale des partis politiques sur les territoires non urbains et les grandes difficultés des « corps intermédiaires » (associations, syndicats, mouvements divers, milieu économique) sur tous les territoires renforcent ce sentiment qu’il y a un grand écart entre une perception nationale des municipales et la réalité du terrain.
Le second constat c’est que, noyé(e)s sous des préoccupations « technico-normativo-financières » de plus en plus prégnantes, les équipes sortantes très hétéroclites sur le plan « politique » se sont laissées happer par la « gestion » au quotidien. Rares sont ceux qui se réclament désormais d’une orientation générale définie et lisible. Leur mandat a été marqué par la montée en puissance très contestée selon les secteurs de l’intercommunalité entre 2014 et 2017. Les communes perdent maintenant chaque jour une part de leur autonomie et les conseillers municipaux ont le sentiment de devenir des chambres d’enregistrement de décisions importantes prises ailleurs. Ce sentiment est encore plus fort depuis un an quand par exemple dans les plus modestes communes il n’y a qu’un seul représentant dans l’intercommunalité (le maire) ! Cette sensation « d’inutilité » ressort de toutes les discussions que j’ai pu avoir avec des élu(e)s dits de « base ». D’ailleurs les vrais décideurs de La République en Marche qui ont un comportement de responsables de l’ancien monde politique, m’ont fait part de leur intention de faire l’impasse sur le niveau communal pour exiger via leur soutien à des listes diverses les sièges suffisamment nombteux dans les intercommunalités… où se situera le pouvoir réel. L’objectif LREM c’est l’intercommunalité !
Les références « politiques » au sens d’appartenance à des « partis » ne font plus et feront de moins en moins recette. On s’oriente partout dans les tractations en cours, vers une non-affirmation politique avec une « volonté d’union transgressant les anciennes références. On prépare des noms de listes slogans (la communication sera décisive)  dans le genre « Agir pour…  » ou « X… avenir » ; « Union pour… »,  » entente pour… » afin de se démarquer des arrangements entre partis qui, s’ils existent, resteront secrets. Les pourparlers ont commencé dans bien des communes et des alliances sont en voie de constitution sur des bases inusitées. L’exemple en Gironde des accords « visibles » en Haute-Gironde et ceux en préparation dans le Médoc ou plus secrets sur le Sud-Gironde entre la Droite et l’extrême-droite constituent des socles nouveaux qui se traduiront par une floraison de listes réputées « apolitiques » dont les membres afficheront ultérieurement leur vrai visage politicien !
A gauche il n’y a plus sur les territoires girondins que je connais, de leaders réels (député-e-) pouvant assumer, comme c’était souvent le cas autrefois, un rôle de mise en synergie des bonnes volontés sur des communes. Un simple constat sur les 10 maires sortants qui ne se représentent pas sur le canton de Créon 8 ont été membres du PS ! Quelle relève ? Faute d’avoir développé une culture citoyenne forte par une pédagogie politique participative hors période élective, les partis s’étiolent et ne possèdent plus, à gauche, suffisamment de forces vives dynamiques pour assurer un relais. La parcellisation de la gauche se traduira par des « îlots » de résistance sauvés au prix de concessions fortes aux valeurs puisque tout le monde sait fort bien que l’avenir communal s’assombrit chaque jour davantage. Surtout si demain l’élection des grandes intercommunalités s’effectue au suffrage universel direct et si les réformes constitutionnelles baillonnent les oppositions.
C’est donc assez désolant que l’on commence à voir fleurir des sondages sur des « personnes » en occultant totalement la notion de « projet » présentée comme inutile et sans fondement. On choisit la notoriété ou la gueule mais surtout pas le fond ! Les « politiques politiciens » l’ont voulu ainsi : une tête de gondole, un peu de marketing, des réseaux solides et l’affaire est réglée !

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Cet article a 11 commentaires

  1. bernadette

    Bonjour,
    Je partage ce billet, le ou la maire représente la hauteur de la commune dans les décisions qui lui appartient.
    Il est dommage que ce pouvoir très individualiste ne s’intéresse pas plus au problème de transport, de soins et autres points forts souhaités par les habitants comme le ramassage des ordures ménagères par exemple.
    Il y a un manque de respect face aux électeurs et contribuables. Les intercommunalite soufre d’une inertie des élus qui composent ce regroupement de communes.
    Comment voulez vous que ce soit autrement lorsque les éléments qui composent ce regroupement ne s’occupent que des petits copains et amis ou plus exactement d’anciens élus.
    Il faut une véritable democratie, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui.

    1. Puyo Martine

      Bonjour Madame Bernadette,
      je suis totalement en phase avec vous. Les élus ne font que ce qu’ils ont envi de faire sans écouter les électeurs. Ils font ce qui les arrange au détriment de l’intérêt général.
      comment se fait-il et par quel miracle les élus ne déclarent-ils pas leur véritable CV. pourquoi un conducteur de travaux se retrouve INGÉNIEUR (?……) par le miracle du st-esprit pour imposer ses décisions ?
      Comment se fait il qu’une information n’est donnée par la mairie, qu’aucune notification de travaux de construction ou d’aménagement n’est jamais affiché au vu du public. comment se fait-il que le 8 mai ne soit pas célébré, ni les habitants conviés à la cérémonie, qui n’a pas eu lieu ? et plein d’autres choses comme ça.
      ma commune n’a qu’une mairie ouverte 1/2 journée p/semaine, pas d’école, pas de commerce, pas de transports en commun qui passent à proximité, rien.
      Donc il semble indispensable de regrouper les communes pour leur donner plus de poids dans l’intercommunalité. Comment se fait-il que les nouveaux cantons et les intercommunalités n’ont pas des territoires cohérents. canton est/sud-ouest, communauté ouest/est – en croix. Pour le premier le canton a son siège à Cadillac s/G et pour le second la communauté est à Sauveterre de G. Logique ?
      les gens se désengageront de plus en plus d’aller voter pour des gens qui ne briguent que des mandats rémunérateurs puisqu’ils ne sont pas indemnisés à la présence. j’arrête de râler. bon dimanche

  2. Philippe LABANSAT

    Ben voilà, tout est dit. Peut-être au prochain millénaire, si la planète est allée jusque là ?

  3. JJ Lalanne

    Dans le milieu des années 90, sur le modèle du nouveau maître de Bordeaux, j’ ai constaté avec colère que les élus siégeants des 17 communes du SIABFA (un gros syndicat intercommunal pour la formation d’ apprentis) remplaçaient les termes de formation et d’éducation par le terme de gestion. Mettre la gestion en avant ainsi que (c’était nouveau) faire proliférer les ronds-points, c’ était la nouvelle société! En simultané,à cette époque, les guerres intestines au sein de ces élus de la gauche pour savoir si tel élu était rocardien ou fabiusien ou partisan de Martine Aubry et suivant la classification aller dans son sens ou blackbouler…Souhaiter perdre des législatives parce que « avec la conjoncture économique actuelle défavorable, si on est élus,on va porter le chapeau et on mettra dix ans à s’ en remettre ». Ne parlons même pas des élus indignes « moralement » soutenus aveuglément(?) par leur « famille ». Après, il ne faut pas s’ étonner que la relève chez les « politiques » de gauche soit difficile et que des pseudo-guérisseurs se propulsent au premier rang. C’ est un constat mais je ne veux pas jeter l’ opprobre sur bien des élus actuels qui restent fidèles à leurs valeurs et je suis même admiratif (la première fois que j’ emploie ce terme,alors c’ est dire sa hauteur) de leur constance malgré les coups de la droite (normal) mais surtout les critiques de « gens de gauche »trop souvent excessives par leur gratuité.

    1. Puyo Martine

      Vous aussi avez raison. Certains élus très bien, et beaucoup d’autres nuls de chez nuls.

  4. bernadette

    A jj lalanne, A Martine, A Philippe,
    La gestion communale est gérée selon les hautes instances administratives. La gestion communale n’est autre que du management selon le rôle défini par le représentant en chef du département, de la Région appuyé par le parti politique. Les difficultés rencontrées par les habitants ne sont pas pris en compte.
    Ex : Les transports collectifs n’ont pas évolués depuis 50 ans alors pour se rendre à la ville, c’est RIEN.
    Quant à l’économie locale agricole, les petites exploitations viticoles ont sombré. C’est la logique de l’urbanisation.
    Il me semblerait utile d’ouvrir des permanences sociales (assistantes sociales par ex.)dans les Mairies, des bibliobus pour entretenir la culture,
    C’est la déshérence culturelle.

    1. CRR

      bien d’accord

  5. CRR

    Les élus gagneraient à écouter leurs concitoyens…

  6. bernadette

    Il est bien que les sans dents de l’agriculture puissent avoir des auxiliaires de vie. Merci aux départements.
    La MSA doit avoir beaucoup d’argent à dépenser pour envoyer 3 recommandés identiques pour 1 prise en charge pour le diabète.

  7. JJ Lalanne

    La force des immigrés, communautés ou pas,c’ est l’ entraide et la solidarité. Pour vivre au milieu d’eux,je le constate tous les jours et ils sont déroutés de voir comment on délaisse amis,personnes âgées,enfants,voisins. Dans leurs pays d’ origines les services sociaux sont quasiment inexistants. Le problème des « français de souche » c’ est le bien connu « à chacun sa m… » et de vouloir recourir aux services sociaux pour régler leurs soucis. Les services sociaux ne pourront jamais se substituer à l’ humain et heureusement pour notre liberté. Quand pourrons nous dire comme une amie: « Nous,nous n’avons pas un rond mais au moins on se marre. »? En tout cas pas tant que le chacun pour soi ne sera coupé que par la « fête des voisins » par arrêté municipal ou autre…

  8. Daniel Bauche

    Sauf erreur de ma part, les prochaines élections municipales auront lieu en 2020, et non en 2021 (2014 + 6 = 2020).

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