On gaspille allègrement et on meurt tristement de faim !

En 30 ans de mandat électif, j’ai dû entendre des centaines de fois des reproches plus ou moins directs sur les repas à la « cantine » devenue le « restaurant scolaire ». Dans toutes les réunions institutionnelles, on évalue la réussite scolaire à la qualité d’un peu plus de 130 repas pris par les enfants dans le service social des repas communaux. Il faudrait que lors d’un tiers des moments d’alimentation, tout soit parfait : cuisine, nature des produits, équilibre diététique, durée de l’installation à table… alors que le reste du temps, l’enfant se contente de manger tout ce qui lui fait plaisir et de plus en plus souvent ce que ses parents peuvent économiquement lui proposer. Malheureusement le constat est le même partout, malgré les affirmations « officielles ». la cantine ne fait que traduire la standardisation des goûts et surtout la faiblesse de la diversité alimentaire dont bénéficient les demi-pensionnaires. S’ajoute donc à la difficulté de proposer des menus originaux et équilibrés celle du gaspillage alimentaire ! Selon les jours c’est entre 20 et 30 % des plats préparés qui repartent directement vers les poubelles. Le chiffre est révoltant.

Chaque année, un tiers de la production mondiale alimentaire finit à la poubelle selon un article de l’expansion.fr. Cette gabegie coûte 1,3 milliard de tonnes de nourriture et 750 milliards de dollars (553 milliards d’euros) sont ainsi dépensés pour rien. « Avec un quart de ces quantités, on nourrit les 842 millions de personnes qui souffrent encore de la faim dans le monde », déplore un expert agro-industries de l’Organisation des Nations unies pour l’Agriculture et l’Alimentation (FAO). Le coût environnemental du gâchis alimentaire est énorme :, « les surfaces agricoles utilisées pour produire des aliments qui ne seront même pas mangés sont équivalentes à celles du Canada et de l’Inde réunis ». De leur côté, les Français gaspillent en moyenne 20 kg de nourriture par an, quand deux milliards de personnes souffrent d’une ou ou plusieurs carences en micronutriments (vitamines et autres). Des problèmes de santé dont le coût est évalué entre 2% et  3% du PIB mondial : entre 1.400 à 2.100 milliards de dollars (1.032 à 1.548 milliard d’euros).

Tous les jours dans toutes les « cantines » de France, ce sont des tonnes de légumes, de fruits, de plats cuisinés qui sont méprisés et donc laissés dans les assiettes ou dans les plateaux. Toutes les campagnes sur le goût ne servent qu’à modofier de manière infinitésimale les habitudes. Et que l’on n’implique pas les fast food ou je ne sais quelle guerre idéologique, puisque la principale cause reste la paupérisation des familles qui ne peuvent plus mettre sur la table d’autres produits que ceux de base ! Selon Eurostat, 27% des jeunes de moins de 18 ans sont menacés de pauvreté ou d’exclusion sociale en Europe.  » Les enfants sont davantage menacés de pauvreté ou d’exclusion sociale que le reste de la population. En 2011, 27% des enfants de moins de 18 ans étaient exposés au risque de pauvreté ou d’exclusion sociale dans l’UE27, contre 24% des adultes (de 18 à 64 ans) et 21% des plus âgés (65 ans et plus) », écrit Eurostat. En France par exemple, le risque de pauvreté concerne 23% des moins de 18 ans , 20% des adultes mais seulement 11% des 65 ans et plus. Ce taux double quand l’enfant vit avec au moins un parent né à l’étranger (39%). Le niveau d’éducation des parents reste un indicateur du risque de pauvreté… ce qui démontre que, souvent, nos protestations sont celles de gens inconscients des vrais enjeux !

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Cet article a 2 commentaires

  1. François

    Bonjour !
    « … entre 20 et 30% des repas préparés repartent directement vers les poubelles. Les chiffre est révoltant.  »
    Alors, J-M, on découvre ? Il faut pousser l’enquête plus en avant pour constater que ces repas sont remplacés par des « barres énergétiques » voire des repas-drives d’un nouveau « resto » local, ce qui, rassure-toi, assure du travail pour tes toubibs ! !
    Par contre, alors que l’on nous gave régulièrement de campagnes chocs anti-tabac, anti-accident, anti-Iphone, etc, à ce jour, je ne connais aucun maire responsable capable d’afficher sur la façade de son resto-scolaire, le slogan:
    « Ici, nous jetons tous les jours 1 repas sur 3 que vous avez payés.
    Les repas consommés n’ont entraîné ni diarrhées, ni de décès ! ! »
    Cordialement.

  2. Dominique NICOLAS

    Le gaspillage alimentaire est un scandale humain, financier et environnemental.
    Pour la France, son coût se chiffre en milliards d’euros. Des milliards qui seraient bien utiles en période de rigueur budgétaire….
    Dans les cantines scolaires, le gaspillage est impressionnant
    Le CREPAQ vient de sortir un film pour contribuer concrètement à lutte contre ce gaspillage
    Pour pouvez le visionnez sur le lien : http://www.crepaq.org/video-113-le-gaspillage-ne-fait-plus-recette.html

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