Il existe des informations qui enfoncent les portes ouvertes. Elles sont présentées comme des « scoops » alors qu’elles se basent uniquement sur l’ignorance des réalités ou plus exactement sur des abus de langage. Le buzz de cette semaine aura été lancé par « 60 millions de consommateurs » qui a joué sur les qualificatifs associés à l’eau… que l’on dit « minérale » ou « potable ». Qui sait par exemple que sur le plan des normes européennes, une eau minérale n’est absolument pas potable. Elle ne peut être interdite à la distribution et ne pourrait pas, par exemple, couler du robinet. En effet, dans les tuyaux doit justement circuler une eau sans excès de divers éléments que justement le vendeur des bouteilles hors de prix vante sur l’étiquette : calcium, sulfates, fluorures, magnésium. Considérée comme un aliment à part entière, elle n’échappe pas à des réglementations strictement régies par le Code de la santé publique. Ainsi, une eau minérale naturelle est définie comme une eau possédant des caractéristiques bien spécifiques qui sont refusées à l’eau…potable. Elle doit être micro biologiquement saine et doit provenir d’une source souterraine, à l’abri de toute pollution. Par ailleurs, une eau minérale naturelle se distingue par sa teneur originelle en minéraux et en oligoéléments.
A la différence de l’eau du robinet, l’eau minérale naturelle ne doit avoir subi aucun traitement chimique. Elle doit être saine dès l’origine. Notons aussi qu’elle se démarque de l’eau dite « de source » par ses composés minéraux constants. Jusqu’en 2007, les eaux minérales se définissaient également par leurs propriétés « favorables à la santé ». Si certaines sont généralement reconnues comme telles, cette caractéristique n’est plus obligatoire pour obtenir l’autorisation de commercialisation. Et les règles sont beaucoup plus sévères pour celles qui remplissent un pichet ou le verre à dents. Étrange paradoxe ! En fait, les Français boudent l’eau du robinet : ils sont plus de la moitié à boire exclusivement de l’eau en bouteilles !
Et patatras, l’étude de 60 millions de consommateurs et France Libertés décèle des traces de pesticides et de médicaments, dont un pour traiter le cancer du sein, dans environ une bouteille d’eau sur cinq. Sur 47 bouteilles analysées, eau minérale et eau de source, cinq présenteraient des résidus de « Tamoxifène », une hormone de synthèse utilisée dans le traitement de ce cancer. C’est en quelque sorte un traitement préventif ! « La grande surprise», écrit 60 millions de consommateurs, est la présence de cette hormone dans les eaux Mont-Roucous, Saint-Yorre, Salvetat, Saint-Amand (Du Clos de l’abbaye) et Carrefour Discount (Céline Cristaline). « La teneur est infime », mais c’est « suffisant pour qu’on s’interroge sur la pureté originelle imposée par la règlementation des eaux minérales », souligne le magazine, qui précise avoir procédé deux fois à l’analyse des échantillons après contestation, de la part des embouteilleurs, des premiers résultats et de la méthodologie employée, accusée de produire de « faux positifs». « La seconde analyse a confirmé cette présence, sans que nous soyons en mesure d’en expliquer l’origine », écrit 60 millions de consommateurs. On peut y ajouter les incontournables traces de pesticides !
Le consommateur crédule, qui se réfère aux approximations constantes diffusées par des médias prompts à affoler, ne sait pas qu’il est manipulé par des multinationales qui vendent ainsi
La consommation de bouteilles a été multipliée par deux en 20 ans (130 litres par an et par habitant). Pourtant, de plus en plus d’eaux en bouteille ne sont pas conformes aux normes sur l’eau de consommation. Elles seraient ainsi théoriquement qualifiées de non-potables ! De plus, certains éléments ne doivent être consommés qu’en petites quantités pour être bénéfiques pour la santé. C’est le cas du fluor par exemple, présent en grandes quantités dans plusieurs eaux minérales. Et en plus, le coût en est prohibitif !
Aujourd’hui, un litre d’eau du robinet coûte en moyenne 100 à 200 fois moins cher qu’un litre d’eau en bouteille, pour un prix moyen de 1,87 euros par an et par personne contre… 240 euros pour l’eau en bouteilles ! C’est bien une attitude de riches ou plus exactement de captifs de la pub ! D’autre part, l’eau en bouteilles engendre un coût énergétique important. En effet, (le désastreux polyéthylène téréphtalate dit PET, dérivé du pétrole brut, nécessite plusieurs millions de litres de pétrole par an. Il faut en effet 2 kg de pétrole brut pour fabriquer 1 Kg de PET ! Aux États-Unis, « l’énergie nécessaire à produire, transporter, réfrigérer et se débarrasser d’une bouteille en plastique revient à la remplir au quart de pétrole. Un petit détail auquel peu de monde est sensible. L’industrie de l’eau en bouteilles génère chaque année plusieurs milliers de tonnes de déchets. En 2005, on comptait 240 000 tonnes de déchets plastiques pour 6,2 milliards de litres d’eau plate en bouteille consommés. Une eau qui parcourt actuellement en moyenne 300 km de l’embouteillage su lieu de recyclage de la bouteille ! A méditer devant son verre !
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Les agriculteurs par leurs intrants et les élevages concentrationnaires oú les animaux souffrent, continuent de polluer les nappes phréatiques et ainsi les marchands d’eau phtalatée peuvent continuer à vendre leur eau frelatée conditionnée dans des bouteilles polluantes….pour contribuer à la croissance. Voilà la mentalité des élus et du patronat. Dommage pour eux qu’il n’y ait pas plus de guerres car selon leur logique….ça grégaire des emplois.
A savoir qu’en maternité à la naissance de nos enfants, on nous dit de préparer les biberons avec de l’eau de bouteille…
Après au fil des ans, le discours va très certainement changer…
Puisqu’en 2005 il fallait stériliser pour les bébés biberons et tétines et qu’en 2009 il ne fallait surtout pas le faire….
Dans certaines régions l’eau du robinet est très bonne, dans d’autres elle sent le chlore ou la javel (je ne sais pas ce qu’il y a dedans) et a un « goût » dans certains régions, si personnellement je la bois, je suis malade… Alors dans ce cas j’avoue je bois de l’eau de bouteille… Mais c’est occasionnel!!
L’eau du robinet n’est pas exempte de pollution. L’étude réalisée par 60 millions de consommateurs a trouvé la présence de deux à quatre pesticides dans sept échantillons sur dix d’eau du robinet. Des résidus de médicaments ont également été retrouvés dans deux échantillons : un vasodilatateur (naftidrofuryl) et du tamoxifène que vous évoquez. Celui-ci a été détecté notamment en milieu urbain, à Rennes et Limoges.
Maintenant, quand l’eau a un mauvais goût, j’y rajoute du pastis (5 volumes de pastis pour un volume d’eau).