ORDURES : CROIRE AU PERE NOEL ?

Trois cent soixante kilogrammes de déchets : voilà ce que chaque Français génère par an. Et le poids de nos ordures ménagères n’a cessé d’augmenter. Il a doublé en quarante ans, et continue de croître de 1 à 2% par an. Un problème environnemental et financier. En France, les déchets sont massivement mis en décharge (40%) ou incinérés (42%). Seulement 12% sont recyclés et 6% compostés. Et le coût de la gestion d’une tonne de déchets a doublé en dix ans passant de 74 euros en 1994 à 150 euros en 2004. Les contribuables qui hurlent sur le mode de leur participation à la collecte mais aussi au traitement de ces montagnes de déchets ne sont pas toujours très préoccupés par ce comportement social collectif. Ils se focalisent sur les modalités de financement sans trop se soucier de leur propre attitude citoyenne. Ils sont tous persuadés qu’elle est parfaite et forcément trop payer sans envisager que le meilleur moyen de ne plus payer serait de produire collectivement moins de déchets. Essaient-ils de le faire ? Si vous vous promenez ce week-end dans Créon regardez donc sur les trottoirs les dizaines des sacs abandonnés deux ou trois jours avant la collecte ! Edifiant malgré les avertissements, les sanctions. Mettre sa poubelle est devenu un droit imprescriptible qui ne doit rien coûter et ne pas comporter de contraintes. Vous comprendrez que ce n’est pas encore assez cher tant la citoyenneté fait défaut !

Il y a donc urgence à réduire le volume de nos déchets, explique l’Ademe qui lance, aujourd’hui, une semaine de réduction des déchets. Plus de 320 actions de sensibilisation sont prévues dans toute la France. Associations, collectivités locales, organismes scolaires et entreprises proposeront d’apprendre à mettre en pratique au quotidien les gestes de prévention au travers de multiples animations : expositions sur le compostage, journées portes ouvertes dans les déchèteries, débats, conférences, trocs, information en grande surface, projections de films…

Pour ce faire, l’Ademe a réalisé une étude qui prend en compte deux types de comportements pour l’achat de quelque 150 produits de consommation courante (alimentaire, hygiène, entretien): un chariot « mini-déchets » regroupant les produits générant le moins possible de déchets, et un chariot « maxi-déchets », à l’opposé. Les chariots de référence ont été remplis pour un foyer d’une personne et pour un foyer de quatre personnes. L’étude a révélé que la masse de déchets générée était… de 50 kg par an et par personne pour le chariot mini-déchets et de 100 kg pour le deuxième, avec un résultat quasi identique pour le célibataire et pour la famille.

Le chariot moyen génère actuellement environ 83 kg de déchets par personne et par an, selon l’Ademe. En choisissant systématiquement ses produits pour réduire leur impact en terme de déchets, on peut les réduire de 33 kg par an. La différence s’explique principalement par les emballages, qui représentent en moyenne 1/4 du poids des ordures ménagères, en plus ou moins grande quantité et par la présence ou non de produits jetables: rasoirs, mouchoirs en papier, stylos et piles non rechargeables, bouteilles d’eau, doses individuelles de produits alimentaires, etc. Mais il y a encore un énorme effort d’information et d’éducation à fournir… et il est beaucoup plus difficile à mettre en œuvre que des manifestations sur le coût du service inéluctablement trop élevé ! Quel que soit son montant, sans chercher à comprendre, la réaction est nécessairement identique : je suis volé car moi, monsieur, je suis un bon citoyen et je paie pour celles et ceux qui ne le sont pas. Est-ce si sûr?

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Cette publication a un commentaire

  1. Christian Coulais

    C’est bien à la source de production qu’il faut pénaliser ! Car pour bon nombre d’entre nous, même avec attention, nous ne pouvons acheter des brosses à dents sans leur blister, du dentifrice sans son carton (quoique là on peut se le préparer à la maison !), des cartouches d’imprimante sans 2 voire 3 sur-emballages ! Pas facile non plus d’acheter en grosse quantité, par 5kg par exemple, les produits secs.
    Même les produits bio sont souvent en petit contenant pour diminuer le prix plus élevé au kilo par exemple !
    Je me répête mais en 2007, durant 113 semaines j’ai pesé les déchets d’une famille de 2 adultes et 2 jeunes enfants vivant en zone semi-rurale avec jardin.
    Moyenne par an et par personne : 22,70kg O.M. ! 55,24kg de bio-déchets de cuisine compostés; 151,56kg de bio-déchets compostés de jardin; 31,38kg de papier-carton; 26,30kg de verre; 6,68kg de plastique-métal; 36,16kg d’apport à la Déchet’trie. Soit un TOTAL de 330,03kg/an/personne ! Les O.M ne représentent que 6,88%.
    Il manque dans les bio-déchets compostés le pesage des arrachages des plantations & « mauvaises herbes » du potager et parterres floraux. Car tous ne peuvent se broyer par nos soins, ou être enfouis (engrais vert).
    J’aimerais conseiller à vos lecteurs de s’informer sur le rapport annuel 2009 auprès du site du SEMOCTOM, mais il n’est pas à jour…

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