Au cours des mois de juillet et août 2009, le Conseil Municipal de Créon avait souhaité permettre aux habitants de la commune une libre expression citoyenne sur le devenir de Créon et de ses habitants, au sein de l’éventuelle métropole bordelaise naissant de l’élargissement de l’actuelle CUB.
La commune de Créon a ainsi été la première en France à souhaiter remettre entre les mains de chacun « les clefs de son destin », alors que le Conseil Municipal aurait pu s’en tenir à sa légitimité, issue des urnes en mars 2008 avec pourtant plus de 82% des suffrages exprimés.
L’initiative du Conseil Municipal de Créon a généré une rapide réponse des autorités préfectorales de Gironde, pour des motifs amplement contestables, et même la menace d’un déférement devant le Tribunal Administratif de la Gironde en référé… Sujet ne relevant pas de la compétence communale, absence de décision préalable des élus… dans une délibération pourtant purement préventive.
Devant cette évidente volonté des autorités de l’Etat de « cadenacer » le débat démocratique sur une réforme des collectivités territoriales qui engage, au-delà d’elles-mêmes, chacun d’entre-nous, le Conseil Municipal de Créon a transformé son initiative de référendum décisionnel local en organisation d’une « consultation citoyenne « , structurée autour d’un comité consultatif local composé sans exclusive.
Le Conseil Municipal de Créon apprend ce jour, avec un brin de plaisir, mais non sans une certaine stupeur, que les communes de Castillon et de Beausoleil (06) ont eu, elles, l’aval des autorités préfectorales des Alpes Maritimes pour mettre en oeuvre la même initiative de référendum décisionnel local… Aucun recours face au choix des dates, prévues pour Créon, des 17 et 18 octobre !
Au delà de ce qui pourrait ressembler à une anecdotique dissonance de l’État, les élus locaux républicains peuvent être en droit de s’interroger sur le sort réservé en 2009 à l’égalité républicaine, à l’équité territoriale et à la libre administration des collectivités, pourtant garantie par la Constitution.
Comment, dans deux situations absolument identiques (prise de position préventive sur un éventuel élargissement des périmètres des intercommunalités), les services de l’Etat peuvent-ils appliquer des positions diamétralement opposées ?
Comment interpréter cette interdiction girondine et cette bénédiction niçoise ?
En fait, la seule bonne nouvelle réside dans l’engagement formel de la fédération girondine du parti socialiste de refuser tout élargissement du périmètre actuel de la CUB (sauf si les communes sont volontaires), et de ne pas toucher à une seule commune du canton de Créon sans son consentement.
L’initiative créonnaise n’y est, évidemment, absolument pour rien !
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