Vous connaissez le fameux principe qui permet de se sortir de toutes les situations, même les plus difficiles, dans les cours des écoles : « c’est pas moi m’sieur, c’est lui ou c’est elle! ». Il semble que désormais, il serve de théorie politique gouvernementale. En situation catastrophique, à force d’exonérer les plus nantis, les entreprises qui se moquent de l’emploi, les contributeurs engraissés par les profits financiers,… les serviteurs présidentiels ont entamé une campagne organisée de dénigrement des collectivités locales. Ils s’acharnent avec d’autant plus de hargne que le pouvoir local est, globalement, aux mains de la Gauche et que se profile l’évaporation des communes et l’étranglement des conseils généraux.
« Mauvaise gestion », « endettement trop fort », « fonctionnement calamiteux », « emplois trop nombreux », « impôts trop lourds », « élus profiteurs, ruineux pour les budgets » : chaque jour apporte sa contribution à une démolition « morale » et « matérielle » du tissu de la gouvernance locale. Un État « vertueux » (déplacement du président de la République cette semaine dans un hôpital, pour n’annoncer absolument rien, pour un coût de 150 millions d’euros – tous frais confondus – pris sur le budget des hôpitaux) et économe (il flanque au chômage tous les étudiants dont il a financé les études universitaires, qu’il allonge afin de retarder leur arrivée sur le marché de l’emploi) souffrirait de l’inconscience des élus d’un peuple qui exige d’eux tous les… services que l’État ne rend plus. Brice Hortefeux (un de sa trempe ça va, mais plusieurs, c’est dangereux pour la démocratie) a menacé le bureau national de l’Association des Maires de France : » si vous refusez un accord sur la réforme nous la soumettrons à un référendum, et nous savons que pour taper sur les élus, nous aurons la majorité »… C’est tout lui!
Les emplois seraient donc trop nombreux dans les collectivités, mais qui a transféré aux Conseils généraux les employés de la DDE, les employés de collège non enseignants, les employés nécessaires aux prestations du handicap, les employés qui gèrent le RSA ? Qui a transféré sur la commune de Créon l’instruction des passeports biométriques ? Qui impose des normes d’encadrement des structures de la petite enfance, des accueils périscolaires, des CLSH ? Qui a inventé le Service Minimum d’Accueil, pour pallier les carences d’une éducation en lambeaux ? Qui incité à créer des jardins d’éveil, payés par les collectivités locales ? Qui a incité les villes à créer des services pléthoriques de police municipale pour lutter contre le sentiment d’insécurité ? Qui a laissé sur le carreau des millions de chômeurs qu’il faut soutenir, insérer ou réinsérer ? Qui a supprimé toutes les aides de l’Etat pour les investissements, obligeant les collectivités à emprunter pour créer les équipements structurants dont notre pays a besoin ? Facile à trouver : le gouvernement actuel et celui qui l’a précédé ! Tous les maires, tous les conseillers généraux vous le démontreront : il faudrait des milliards d’euros pour répondre aux besoins en routes, en collèges, en maisons de retraite, en crèches, en centres de loisirs, en équipements culturels et sportifs.
François Fillon, premier collaborateur du président, a pourtant pressé les exécutifs locaux de participer à l’effort de réduction des dépenses publiques, un rappel à l’ordre qui intervient alors que les collectivités territoriales s’inquiètent de l’avenir de leurs finances. « Tout le monde est capable de comprendre qu’un pays (sic) qui s’endette pour financer ses propres dépenses de fonctionnement est un pays qui ne peut pas avoir d’avenir », a déclaré le Premier ministre lors d’un déplacement en Haute-Loire, sur le thème de l’emploi des jeunes. Exact, mais ce n’est pas le « pays » qui s’endette pour son fonctionnement c’est « l’Etat » qui a bradé ses recettes par pure idéologie, et qui a refilé aux collectivités tout ce qu’il n’est plus capable s’assumer.
« Si l’Etat fait des efforts pour réduire – et cette réduction n’est pas assez rapide – son endettement, comment peut-on imaginer que les
collectivités locales et le reste du secteur public ne le fassent pas ? », s’est-il interrogé, selon le texte de son discours diffusé par ses services. « Dans le même temps où nous supprimons des emplois publics dans la fonction publique d’État, les collectivités recrutent 36.000 fonctionnaires supplémentaires tous les ans (voir plus haut). Comment imaginer que ce système puisse continuer ? Moi, je vous le dis, il ne continuera pas », a souligné le chef du gouvernement. Les Maires et les conseillers généraux dont il veut la tête lui enverront les demandes des parents d’élèves, des jeunes, des retraités, des sportifs, des acteurs culturels, des automobilistes impatients, des malades âgés qui… eux, en veulent toujours plus, en exigeant de payer toujours moins ! Révoltant, et il faudrait que solidairement les élus locaux renvoient un message clair : nous n’appliquerons plus aucun texte gouvernemental qui vise à « éliminer » les collectivités de proximité par la famine budgétaire!
La taxe professionnelle, qui représente environ la moitié des ressources fiscales des collectivités territoriales, sera ainsi supprimée en 2010. Les élus s’inquiètent des répercussions sur les budgets locaux, même si la réforme doit théoriquement s’accompagner d’une réallocation des ressources. On verra… et surtout, comme au poker menteur, le Peuple paiera pour voir!
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Alors là JMD nous vous suivons complètement, à pied en vélo, même en voiture (je roule au GPL).
Car toute cette affaire qui a débutée un jour par le mot « DECENTRALISATION » aboutit aujourd’hui à ce que vous décrivez et en tant qu’élu, évidement vous avez suffisamment de recul et vous pouvez mettre en perspective comment tout cela risque d’évoluer.
Mais que faire dans l’immédiat, parce c’est comme un tramway la décentralisation, le contribuable qui au départ est dans le wagon de queue, va comme le fait le tramway lorsqu’il repart en sens inverse se retrouver en première ligne, sauf qu’on lui demande encore de payer, mais interdiction de toucher ou de prendre les commandes.
Si le citoyen de demain doit continuellement lutter pour maintenir son pouvoir d’achat,
Face aux erreurs de gestion, (on appelle même plus cela des erreurs à ce niveau là,
Dans une entreprise c’est la porte plus des dommages et intérêts et je rajouterai pour l’humour qu’une interdiction d’exercer à nouveau un métier semblable à responsabilité, éviterait, qu’il puisse recommencer de nouveau les mêmes conneries ailleurs.
Je m’éloigne du sujet, mais bon on peut nous aussi citoyen suggérer des modifications simples et efficaces du code du travail, non ? Monsieur FILLON.