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« Union » Vous avez dit union ? Comme c’est facile !

Dans les travées du Parc Lescure le peuple du rugby scande lorsque l’UBB est en difficulté « Union ! Union ! Union ! » pour donner la volonté de résister à ses favoris. J’ai connu dans mes soixante ans d’engagement syndical ou politique tellement de moments de ferveur de ce type que je ne peux croire à la même sincérité que celle que l’on sent dans les travées du stade. Au sein du Syndicat National des instituteurs où j’ai débuté dans l’action au service des autres, j’appartenais au courant « Unité, indépendance et démocratie ». La volonté de solidarité constituait le moteur de cette formule qui cherchait à illustrer une vision du syndicalisme. Elle n’a pas résisté aux appétits divers et à la concurrence exacerbé entre les composantes de la Gauche. Le SNI et la FEN ont donc explosé ! Ca ma rendu méfiant.

J’ai aussi connu ces soirées en conseil fédéral du PS où un transistor permettait d’attendre dans une salle du centre de Mérignac, aux cotés des grands élus du PS? le résultat des négociations parisiennes sur les accords de désistement. Un bulletin d’information confirmant que le PC acceptait pour les législatives de mars 1978 le désistement réciproque au second tour provoqua une ovation des présents. Henri Deschamps député maire sortant de Talence exulta. Les 6 800 voix de Guy Lacour du PC lui assurait une dernière réélection certaine. C’était la seule chose qui l’intéressait.

L’habitude du principe voulant qu’au premier tour on choisisse et au second on fasse barrage, a perdu son importance. Il a pourtant permis jusqu’à présent d’éviter la bascule vers le FN de deux élections présidentielles. Il faut cependant préciser que l’heureux élu s’extasie toujours sur une victoire uniquement due à son charisme et son talent. Lors du duel Chirac-Le Pen j’avais appelé au vote blanc car j’avais le sentiment que la trahison ne tarderait pas à venir. Tout le monde se souvient de ce que lors de son second mandat fit des 82 % de voix exprimées par le front anti-FN lui avait procuré. Nous l’avons payé très cher. 

Le report des voix a constitué durant des années la plus belle des méthodes d’ union. Chacun mobilisait d’abord son camp pour drainer le maximum de voix. L’appel du second tour effectué par les candidats ne s’étant pas qualifiés, permettait globalement esnuite une dynamique positive. Les « anciens » savaient parfaitement prévoir le score final. J’ai entendu souvent Philippe Madrelle dire que l’on ne remontait pas 3 % d’écart entre deux tours après avoir cumulé les votes des deux camps. C’est identique dans une triangulaire que les taux d’abstention rendent de plus en plus rares. La candidature unique risque bel et bien de plafonner dans quelqques jours le nombre des suffrages entre premier et second tour. Le fameux sursaut républicain n’existe plus. Et il ne reviendra plus. 

Le système du désistement ne fonctionne cependant que s’il y a un vrai respect entre les candidats de la même mouvance avant et après le scrutin. La période récente ne prédispose pas à Gauche comme à Droite, à ce type de pratiques. Comment croire qu’en trois semaines, le vote en faveur du RN s’évapore. On sera très proche du score des Européennes quoi que prétende le Président d’une République dont les fondements ont été minés. Le renfort des adeptes de l’extrême extrême droite (Maréchal et Phillipot) va même selon moi augmenter le score des candidates et candidats lepénistes.

Soyons lucides quand l’écart est de plus de 10 points en leur faveur il sera impossible de remonter. Dans les circonscriptions où la participation a été supérieure à 50 % la mobilisation de soutiens supplémentaires ne suffira pas !  Même face au danger il n’y a plus de réflexe de résistance. Le total du premier tour entre les trois blocs (extrême gauche-centre gauche et centre droit-droite et extrême droite) ne variera guère au second surtout s’il s’agit d’un affrontement entre les blocs extrémistes. Toute la zone rurale et périurbaine de la Gironde est concernée par ce triste constat et de très nombreuses circonscriptions en France (hors région parisienne et quelques métropolitaines) sont dans la même situation. Les désignations impersonnelles et faites sur des critères d’équilibre potentiel des retombées financières n’amélioreront pas mon constat.

Et ce n’est pas l’abominable pantalonnade à laquelle a participé le Président du Sénat, second personnage de la République, qui incitera les électrices et les électeurs à changer leur appréciation du monde politique « historique ». L’effacement de Glucksmann par les caciques du PS a accentué dans une part de son électorat, le sentiment d’avoir encore une fois été trahi. L’intervention du Président a été aussi inutile que dangereuse. Les prémices d’un retour du slogan « Mélenchon à Matignon » n’arrange pas le contexte. Mais bien évidemment je ne suis un vieux traître pessimiste.

Cet article a 9 commentaires

  1. François

    Bonjour J-M !
    Le 7 juillet, ne range pas ta carte d’électeur dans les profondeurs de ton porte-carte: pendant l’intèrim du véto, tu vas la ressortir !
    Quant aux J O, le report devient plus nécessaire qu’envisageable !
    Amicalement

  2. Pc

    Cioti, Melenchon, le retour des grands guignols, comme au bon vieux temps de Marchais et Pasqua…

  3. Pc

    Le député de notre circonscription, Renaissance ex-PS, se représente et devrait être réélu face à une RN ignare et inculte.
    A noter que beaucoup d’électeurs PS, dont je suis, ne voteront pas LFI.
    Cette alliance de gauche précipitée est une erreur qui pourrait s’avérer fatale.

    1. François

      Bonjour @Pc !
      Question: Y a t’il encore  » beaucoup d’électeurs PS » ?
      Attention: ne pas confondre fatale ou létale avec nécessité de disparition ! ! !
      Amicalement

  4. Ernest

    Je te rejoins sur quelques points, mais bon, ce n’est pas bien grave de ne pas être d’accord sur tout. Là où je suis entièrement d’accord, c’est que vu notre âge, notre parole importe peu au regard de l’engagement que doivent prendre les générations qui nous suivent, pour construire l’avenir qu’elles jugeront à leur convenance.
    Sur l’union. Contrairement aux travées des stades, l’union se construit, mais pas avec l’hystérie des supporters. Elle se construit pour l’intérêt majeur que représentent le progrès d’une société, ses avancées sociales, la soutenabilité de son environnement, etc. Si l’UBB perd, à part la buvette qui risque souffrir, ça ne remet pas en cause les libertés individuelles et publiques et la société équitable. Je ne sais pas si c’est ça que tu voulais exprimer, mais c’est ce que je pense.
    Sur l’appropriation de la victoire en politique par les notables locaux ou nationaux, je te rejoins. La façon de faire de la politique du siècle passé (le premier tour etc. le deuxième…), c’est fini. Les digues des convictions pour que l’intérêt collectif prime sur l’intérêt individuel, ont disparu. Aujourd’hui, c’est le premier qui passe la porte qui sort vainqueur, et peu importe qui il est. On peut raconter n’importe quoi pourvu qu’on soit élu, et peu importe là aussi, ce qu’il en ressort durant le mandat.
    Sur le rôle des médias et de la « puissance de l’argent » en tant que pouvoirs de conviction et de propagande, il est indéniable qu’ils sont plus que présents dans le champ politique et au-delà, influencent dangereusement la démocratie au détriment des élus, des citoyens et des intérêts publics. La prochaine étape est l’inclusion de l’IA dans la construction des idées. C’est demain.
    La question que je te pose : en tant qu’ancien acteur majeur de la politique locale, contrairement à moi qui n’ai jamais pu mettre un pied dedans pour x raisons, est-ce que tu penses que tes repères et indicateurs sont toujours pertinents aujourd’hui ? Sans m’avancer, je pense que non. Pas parce que tu ne comprends pas les nouveaux, mais parce que probablement ils ne te conviennent pas.
    De mon point de vue, notre génération doit suffisamment prendre de la distance par rapport à la situation politique actuelle, quitte à remettre en cause nos paradigmes. Notre vision du monde est décalée des nouvelles aspirations. Les règles qui régissaient la société sont autres, y compris les règles morales et politiques. Qui peut prétendre que d’aucun d’entre nous soit capable de reprendre la formule « plutôt Hitler que Blum » en la transformant par « plutôt Bardella que Mélenchon » ? Pas moi. Et pourtant, c’est l’intention à bas-bruit qui circule en ce moment.
    Notre ex-parti est un survivant pratiquement momifié d’une époque révolue. L’épisode Hollande a été mortel pour lui. Le PC a rejoint le PC italien dans les livres de l’histoire soviétique, à défaut de devenir un énième MODEM en soutien de Macron (tout au moins sa direction). Les Verts font illusion avant chaque élection dans les milieux bobos urbains. La LFI a majoritairement l’attention des jeunes, que les vieux qui s’autoproclament socio-démocrates, le veuillent ou non.
    Voilà ce que j’en pense. Il est clair qu’aujourd’hui, je me sens plus intéressé pour picorer ça et là afin de critiquer. Bien entendu, je n’ai rien à proposer…

  5. François

    Bonjour @Pc !
    Question: Y a t’il encore  » beaucoup d’électeurs PS » ?
    Attention: ne pas confondre fatale ou létale avec nécessité de disparition ! ! !
    Amicalement

  6. J..J.

    PC@ Dites nous s’il vous plait donc ce que vous avez contre LFI ? Vous trouvez plus fréquentable Gluksman, socialiste en peau de lapin ?

  7. Baillet Gilles

    Le Front populaire est le résultat d’une très forte demande de la société qui croit encore à la gauche. Sans lui c’est le désastre. Franchement, je ne comprends pas votre position qui ne prend pas en compte les réalités politiques. Autre chose, et je m’adresse aux sociaux-démocrates qui lisent ces pages: arrêtez d’ânonner comme les journalistes de BFmerde ou Cnase « LFI est antisémite »… ou « LFI est pro Hamas »… Il parait que LFI aurait commis des dizaines de dérapages antisémites selon l’éditocrate Ruth Elkrief: à oui lesquels ??? Pour comprendre la situation de Gaza, je vous invite à lire l’excellent livre d’Alain Gresh, un éminent spécialiste du moyen orient, Palestine un peuple qui ne veut pas mourir. Regardez également sur youtube les éditos de Pascal Boniface. Gresh est juif mais pas sioniste… Boniface, le pauvre a été traité d’antisémite il y a quelques années parce qu’il critiquait la politique du gouvernement d’Israël. Pour conclure, il serait bon que tout une partie de gauche se désendoctrine sérieusement et se mette dans la tête des femmes et des hommes du sud du monde qui voient leurs semblables mourir à Gaza depuis des décennies « méthodiquement exterminés par un gouvernement démocratique », pour reprendre les mots de mon cousin juif d’origine polonaise dont d’un bonne partie de sa famille est morte dans les camps de la mort.
    Vive le Front populaire !

  8. JJM

    J-M tu étais à coté de moi à Tresses,dans la salle du restaurant de l’école, un soir ,il y a quelques années.Tu ne me connais pas bien entendu,anonyme je suis et toujours militant,politique,syndical,associatif,mutualiste.
    Bien sûr, je ne rêve pas nous ne changerons pas la vie,le système économique qui régit notre société ne le permettra pas et à 77 ans que me reste-t-il?
    Participer à toutes les manifs contre le report de l’âge de la retraite en 2023 pour mes enfants,me tremper la g.le 26 mars 2024 avec mes camarades FO pour notre pouvoir d’achat.
    Ce sont là mes seuls moyens d’expression avec le bulletin de vote.Je vote sur la 4éme,mais croyez-vous que sur la 10éme je puisse voter pour un macroniste comme Boudié? Entre un candidat LFI et ce social traitre qui confond lutte des classes et lutte des places,mon choix est fait,même face à à un RN au second tour je vais à la pêche.Vive le Front Populaire!

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