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La maladie dangereuse du déni de réalité

Le mal est très répandu en politique mais il ne cesse de se répandre parmi les élites. Non seulement une bonne part de ses membres ne connaît pas la réalité du pays qu’elle dirige mais surtout dès qu’elle apparaît la pratique du déni tient lieu de stratégie. D’autres diraient qu’il s’agit de la mise en œuvre de la méthode du Dr Coué mais cette attitude paraît bien anodine par rapport à la répétition des actes de refus d’admettre fautes, erreurs, situations catastrophiques. Toutes les réactions sont en décalage complet avec ce que l’on doit attendre de dirigeants responsables. Ils continuent inlassablement à prétendre que les critiques sensées, argumentées, basées sur des constats objectifs n’ont aucune valeur. Eux ont raison contre les évidences.

Le déni repose en effet sur le fait de refuser, de façon inconsciente, une partie ou l’ensemble d’une réalité. Il peut porter sur un sentiment ou une émotion, mais aussi sur des faits incontestables qui se sont produits. Il permet ainsi de se protéger, de constituer un mécanisme de défense. Lorsqu’il prend trop de place dans le fonctionnement de l’individu, le déni s’inscrit davantage dans des pathologies psychiatriques graves, comme une forme de névrose. Et c’est inquiétant ! Les exemples de manquent pas.

Si l’on prend le prochain scrutin pour le Parlement européen, alors que les sondages annoncent une débâcle du camp présidentiel, la « majorité » déjà minoritaire continue à nier la réalité. Face à un Rassemblement national qui se répand comme une tache d’huile brune sur tout les territoire, le duo Président-Premier Ministre ne cesse de clamer : « on va gagner ! On va gagner ! » Qui peur croire en cette affirmation  ? Est-elle volontaire pour forcer à une union sacrée avant 2027 ? Le croire ce serait excuser un comportement récurrent. Mieux en intervenant jeudi prochain dans la campagne de manière péremptoire le Président accentue la sensation qu’il n’a aucune conscience de la situation dans laquelle il se trouve. Il refsue de voir la défiance qui ronge son autorité. 

Les finances de la France n’ont peut-être jamais été en aussi piteux état. Un taux d’endettement inimaginable. Un remboursement en croissance constante. Une balance du commerce extérieur déplorable. Une croissance surestimée. Une consommation des ménages en berne. Des recettes de l’État qui s’amenuisent. Des services publics essentiels en déshérence. Une précarité et une pauvreté grandissantes. Une appréciation négative des institutions privées ou publiques. Comment ne pas prendre pour un déni de ces réalités les propos du Ministre responsable de cette déroute ? Depuis des mois les déclarations se résument à « demain on rasera gratis » ; « épargnons les nantis car ils sont indispensables » ; « les privatisations sauveront le pays « ; « ce n’est pas de notre faute mais celle des autres » ; « nous avons sauvé la France » ; « Dormez tranquille nous nous occupons de tout ». Une personne qui est dans le déni a tendance à être sur la défensive en permanence et à se braquer dès lors qu’on lui fait remarquer qu’elle semble fuir une conversation ou une situation qui la dérange. Elle va nier l’existence du problème : « vous racontez n’importe quoi, tout va très bien ! Mêlez-vous de vos affaires« . L’élite qui nous dirige en est là…

La Nouvelle Calédonie traverse la première étape d’une guerre civile qui ne s’arrêterait que si des mesures politiques immédiates étaient mises en œuvre. Dénier cette situation comme ça était fait d’une revers de main lors qu’un périple sans aucun effet, conduira à une aggravation irrémédiable de la situation. Poussés par des puissances étrangères directement ou indirectement en représailles à des prises de position françaises sur des événements les touchant. Les jours passent dans un territoire d’Outre-Mer dévasté sur lequel la vie collective deviendra impossible. Les forces de l’ordre ne pourront demeurer définitivement sur l’île en plus les Jeux Olympiques approchent… Actuellement c’est le déni qui l’emporte sur tout ! Aucune décision. Aucune déclaration

Sortir du déni suppose de savoir se remettre en question. Or, ce trait de caractère n’est généralement pas propre aux personnes qui vivent dans le déni. Cela nécessite une grande ouverture d’esprit et la volonté d’aller de l’avant. En avoir conscience est déjà un grand pas ! Il faudra attendre le 10 juin et les jours suivants pour savoir si la potion amère prescrite par le suffrage universel guérira les élites de ce mal profond. Leur orgueil serait impacté et il sont plus forts, plus intelligents et plus sages que n’importe qui ! Il est même est inépuisable !

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Cet article a 6 commentaires

  1. J.J.

    Non seulement les soi-disant élites sont dans le déni, mais lorsque qu’un quidam ne faisant pas parti du sérail se mêle de donner des conseils avisés, la « cour » fait en sorte de l’éliminer.
    Il y a quelque temps, lors d’une fête dans mon quartier j’avais rencontré le maire qui nous avait fait l’honneur de sa présence. Nous entretenant en particulier, avions abordé le problème des nids de poule que nous pouvions observer sur place. Je lui avais expliqué qu’au lieu de boucher sommairement les trous, ceux ci se creusant de nouveau faute d’une couche de réparation d’une épaisseur insuffisante sur les bords, je lui avais expliqué une technique que j’avais vu appliquer il y a bien longtemps en Allemagne et qui est maintenant utilisée en France, en particulier sur les autoroutes. Il avait été intéressé par mon exposé et en a parlé à un adjoint qui se trouvait là lui aussi. Celui-ci a immédiatement dénigré les système, lui trouvant toutes sortes d’inconvénients, et à l’occasion me faisant passer pour un fantaisiste.
    Résultat, on continue à rapetasser les trous dans les rues, qui se recreusent à la première pluie après le passage de quelques voitures. Et tout est à recommencer…

  2. Gilles Jeanneau

    On avance, on avance …vers la chienlit, comme aurait dit quelqu’un que je n’aimais pas mais qui analysait bien les situations.
    Attention 1938 arrive…

  3. Alain.e

    Come le dit très bien JJ , le pire des dénis c’ est bien le des nids de poules .
    Revenant d’ un périple en Ariège en moto , j’ ai pu constater la forte augmentation des nids de poules , écluses , et autres ralentisseurs aux normes ou pas ,gravillons , heureusement , le contrôle technique moto va remédier à tout ça .
    J’ ai connu aussi un Denis qu’ était toujours dans le déni , allez savoir pourquoi …
    Le coucou fait son lit dans le des nids des autres , il parait .
    Plus sérieusement , je présume que la réalité étant si peu enthousiasmante , la plupart des gens préfèrent la des niais et s’ illusionner d’ un monde meilleur .

    1. facon jf

      @ alain.e En France on a du goudron pour faire des dos d’ânes, des chicanes et des ronds points, mais on en a pas pour boucher les nids d’autruches sur les chaussées. Sur mon cheval à pétrole, je constate la dégradation des routes et chemins, sauf sur les parcours des courses cyclistes. Sur ces parcours le tapis est refait à neuf et largement décoré par des graffitis ou des louanges au département qui accueille les courses. Tout est dans la vitrine pour cacher la misère ! Bientôt nous aurons un organisateur de circuits pour touristes avec comme message publicitaire  » Avec nous, venez visiter la France Potemkine « .

  4. facon jf

    Bonjour,
    Le déni (en allemand : Verleugnung) est le refus inconscient de prendre en compte une partie de la réalité, vécue comme inacceptable par l’individu. En psychanalyse, c’est un mécanisme de défense, par lequel le sujet refuse de reconnaître la réalité d’une perception ressentie comme menaçante et/ou traumatisante. (Wikipédia.)
    Pour moi le déni s’est insinué partout dans toutes les failles de NOS raisonnements, ainsi comment peut on être ni de droite ni de gauche tout en étant « en même temps » le fidèle domestique des oligarchies capitalistes. Sept longues années à endurer cette sempiternelle mélodie qui transforme un mensonge en pseudo-vérité.
    Le déni de la situation économique est un fait dont nous sommes aujourd’hui les témoins . Un p’tit tweet pour illustrer mon propos :
    « Nono le neuneu est un cas.
    Après avoir bénéficié de la protection de la magistrature française pour les emplois fictifs de sa femme, il a été bombardé par Macron il y a sept ans (!!!), ministre de l’Économie. Il y a fait merveille. En commençant par « mettre à genoux l’économie russe » puis profitant de son temps libre qui doit être important, il s’est lancé dans l’écriture de livres pornographiques. La « littérature » de boules semble plus l’inspirer que l’état des finances de la France. Lorsqu’on lui présente les chiffres de l’endettement catastrophique de notre pays, il affirme tout de go : « j’ai sauvé l’économie française ! »
    Le fait que le psychopathe de l’Élysée maintienne ainsi à Bercy, un crétin de ce calibre, est la preuve du mandat que lui a confié l’oligarchie qui l’a propulsé au pouvoir : la destruction méthodique de la France. » R de Castelnau sur X
    Toujours le déni en ce qui concerne la défense Nationale avec les soutiens inconditionnels à L’Ukraine rongée par la corruption et à Israël rongé par les sionistes religieux ( rivés sur un agenda messianique, “qui vise la reconquête de toute la terre d’Israël ») religieux indispensables à la survie politique de Benji Netanyahou.
    Le déni qui conduit le Méprisant à déclarer « envoyer des troupes au sol en Ukraine » en restant sourd aux déclarations des galonnés qui alertent sur l’incapacité à tenir plus d’une semaine dans un conflit de haute intensité.
    Mac-Ronds qui déclarait  » l’Europe peut mourir » en oubliant que c’est la France qui risque de mourir de faim, de froid, de manque de soin, de dommages de guerre et de guerre civile, conséquences de sa politique irresponsable.
    Inconsciemment les Français se sont engagés dans le processus du deuil de leur pays, tel qu’il était et tel qu’ils l’ont aimé. Le deuil ce processus en 7 étapes 1 – Le choc. Le choc est une étape généralement assez courte. …
    2 – Le déni. ( nous y sommes) … 3 – La colère et le marchandage. … ( pour certains cela a commencé) 4 – La douleur et la tristesse. … 5 – La résignation. … 6 – L’acceptation. … et à la fin en 7 – La reconstruction.
    Qui nous accompagnera vers la reconstruction, sur quelles bases à partir de quelles ruines avec quelles forces et sur la base de quelles valeurs ??
    J’en suis à l’étape 4, je refuse l’étape 5 en espérant un sursaut de résistance vers une reconstruction tournant le dos aux politiques du passé.
    réveillez-moi c’est un cauchemar!

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