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Surtourisme et sous recrutement de personnel

Le tourisme a toujours constitué une manne bienvenue pour des nombreux secteurs économiques qui assurent parfois en quelques mois grâce aux flux de l’été les plus belles recettes de leurs entreprises. Seulement depuis quelques temps alors que les destinations étrangères multiplient les appels avec des tarifs attractifs pour récupérer les vacanciers, la France entre dans une période difficile. En fait les J.O. au cœur d’une zone de turbulences pour diverses raisons. La première c’est qu’un constat amer s’impose : les J.O . qui devaient doper la fréquentation constituent de fait des repoussoirs pour les visiteurs estivaux.

L’augmentation des prix du secteur hôtelier, les difficultés prévisibles de transport et les tarifs pratiqués, la rengaine quotidienne de l’insécurité, la domination aux élections européennes d’un RN même banalisé : autant de signes forts qui vus de l’étranger a incité bien des étrangers à rester devant leur télé. Bien des établissements attendent l’afflux promis et même certains voient fondre leurs listes de réservations. Bien des Françaises fuiront Paris ou les autres sites durant ces deux semaines où l’or se distribuera en médailles. L’avantage c’est qu’il n’y aura pas de manifestations contre le sur-tourisme comme à Venise, à Barcelone ou aux Canaries.

Dans la ville des Doges, l’instauration d’un droit de visite de 5 € (somme dérisoire) constituerait un argument de poids pour réduire le nombre de visiteurs. Pour celles et ceux qui ont visité « La sérénissime » ils ont pu constater que ce n’est pas ce type de mesure qui va freiner la foule déversée par les paquebots de croisière. Que représentent cinq euros sur le prix d’une croisière ? En ce doit d’octroi sera imposé pour vingt-neuf dates identifiées comme critiques par la municipalité. Il faut moins de visiteurs quotidiens peu rentables et justement privilégier les séjours et les croisiéristes qui rapportent beaucoup plus. Rien, absolument rien ne dit que cette mesure se montera efficace.

La destination qui semble devenir l’échappatoire pour les Françaises et les Français fuyant la séquence olympique se situe dans la péninsule ibérique et majoritairement en Espagne. Ce pays se prépare à accueillir des millions de visiteurs. En 2023, 85 millions de voyageurs internationaux ont visité le pays, selon l’Institut national de statistiques. Et le seuil des 91 millions pourrait être atteint en 2024, d’après une étude prospective. Cette affluence provoque, essentiellement jusqu’ici principalement à Barcelone, s’étend désormais à tout le pays.

Aux Canaries l’exaspération est à son comble. L’archipel de 2,2 millions d’habitants a accueilli près de 14 millions de touristes étrangers en 2023, soit une hausse de 13% en un an. Les autorités s’inquiètent justement de l’impact sur la population locale et doivent se prononcer sur un projet de loi qui durcit les règles des locations de courte durée. Des manifestations ont eu lieu te des habitants viennent d’entamer des grèves de la faims.

En France certains sites croulent aussi sous la masse de visiteurs (Étretat à cause de la série Arsène Lupin, le Mont Saint-Michel, les calanques de Marseille…) avec ailleurs des difficultés insurmontables : trouver le personnel indispensable à l‘accueil. Des milliers de postes dans les cuisines ou le service ne sont pas pourvu alors que la saison démarrera dans quelques jours. « Je ne trouve ni un aide- cuisinier, ni les serveuses dont j’ai besoin explique un restaurateur du Créonnais. Si je n’y arrive pas mon entreprise est en danger. » Le discours est le même de la part d’autres patrons qui rament pour trouver du personnel.

C’était prévisible et ce n’est que le début d’une « pénurie de main d’œuvre » dont on ne mesure pas l’impact. « Nous ne pouvons pas nous permettre de recruter des personnes sans absolument aucune qualification car les touristes deviennent de plus en plus exigeants ajoute un responsable de brasserie. Pour le moment la météo n’est pas très favorable et donc on se débrouille mais… la suite sera différente. Avril est décevant !  ! » Il manquerait 200 000 postes en permanence, avec des pics de saisonnalité qui peuvent aller jusqu’à 300 000 et plus de 50 000 ne seront pas pourvus.

La période olympique arrive sans que soit résolu le problème de la ressource humaine. Même relevés les salaires n’attirent pas et les horaires de travail restent un handicap puisque rares sont les patrons qui payent les heures supplémentaires. Alors (mais on ne le dira surtout pas) les patrons se tournent vers le travail au noir et l’immigration ! La qualité de l’accueil touristique en France s’affaiblit lentement. Le pouvoir d’achat en baisse générant une nette diminution des notes, et des coûts d’exploitation en hausse contraignent à augmenter les tarifs : il y aura c’est certain des défaillances dès l’automne venu !

Cet article a 4 commentaires

  1. J.J.

    « L’augmentation des prix du secteur hôtelier, les difficultés prévisibles de transport et les tarifs pratiqués, la rengaine quotidienne de l’insécurité, la domination aux élections européennes d’un RN même banalisé : autant de signes forts qui vus de l’étranger a incité bien des étrangers à rester devant leur télé. »
    Que voilà un constat alarmant !
    Il y a quelques jours au Vingt Heures de la Une, dans le sketch consacré à la dénonciation des bobards (que d’aucuns utilisant un patois globish ont baptisé « fake news ») la naïve en service commandé prétendait exactement le contraire, attribuant cette fausse nouvelle à des « puissances extérieures » (vilains jaloux !) dans le but de déstabiliser la nation (sonnez trompettes de la résistance !). Il fallait absolument démentir ce grossier mensonge.
    Quelques jours plus tard, nous avons eu la confirmation que la « fake news » dénoncée était vraie .

  2. Pc

    Tu as oublié la franchouillardise insupportable déjà affichée dans les médias.
    Une bonne raison pour rester à la maison et couper le son à chaque marseillaise (une bonne dizaine par match).

  3. Alain.e

    Le Sutourisme , ça fait suer , je reviens de Barcelone , et je confirme , énormément de monde , trop de circulation dans cette ville qui génère bruit et pollution.
    J’ ai malgré tout apprécié beaucoup de choses vues la bas .
    Le surtourisme est de gauche , c’ est sur , des chinois et japonais qui se prennent en photos de mariés , des canadiens , anglais et toute nationalité qui se côtoient gentiment en faisant très attention à portefeuilles , téléphones et papiers , nombreux pickpockets comme dans beaucoup de grandes villes touristiques .
    En 1992 , les volontaires pour les jeux olympiques de Barcelone étaient très , très nombreux et le quartier construit pour les athlètes est maintenant habité et bien valorisé , on verra pour Paris ….
    Cordialement.

  4. facon jf

    Bonjour,
    le surtourisme est bien un problème, je connais un peu le Portugal où la transformation du pays après la révolution des œillets se mesure à la croissance exponentielle de Airbnb qui a chassé les habitants pauvres de Porto et de Lisbonne. Oui, j’ai été choqué par l’exploitation des pauvres bourricots de Lindos à Rhodes harassés sous la charge des touristes trop paresseux pour monter à pied la colline de l’acropole. Ou encore les chevaux maltraités au pied des pyramides, pour un « promène-couillon » inutile qui insulte la majesté du lieu.
    Nous vivons à l’heure de la flamme Olympique où il est impératif de louer le « divin » Baron de Coubertin. Je vais encore me faire vouer aux gémonies en éclairant d’une lumière crue la cérémonie destinée à enflammer le pays sur le parcours payant de la flamme sacrée. Dans un exercice impudique, je vais mettre à nu le passé peu glorieux et caché des merdias de Charles Pierre Frédy de Coubertin.
    Selon les archéologues le feu étant considéré comme d’origine divine, durant les Jeux antiques, il était allumé notamment pour invoquer les Dieux. Concernant les JO de l’ère moderne, les premiers ont eu lieu en 1896 à Athènes, il a fallu attendre ceux d’Amsterdam (1928) pour voir apparaître la flamme avec l’allumage d’une vasque dans le stade olympique. C’est lors des Jeux de Berlin de 1936 organisés par l’Allemagne d’Adolf Hitler qu’est née la tradition du passage de relais de la flamme. « C’est l’invention d’un dirigeant du sport nazi, Carl Diem, indique Patrick Clastres, agrégé d’histoire, membre de l’université de Lausanne. Le Troisième Reich a voulu singer l’Antiquité et s’approprier le passé de la Grèce ancienne pour servir la cause du racisme d’État. » Détail significatif, qui es bien sûr systématiquement passé sous silence, car considéré… « secret national » : cette « première torche », inspirée par Goebbels et fabriquée par Krupp, a été allumée à Olympie avec une chorégraphie, qui reste la même à ce jour, due à la metteuse en scène officielle d’Hitler, la tristement célèbre Leni Riefenstall. Cette « première torche » a connu des moments très difficiles en 1936, lorsque des citoyens tchèques ont lapidé les porteurs germanophones de la flamme qui traversaient leur pays, car il était évident que le parcours qu’ils suivaient marquait les contours du grand Troisième Reich, qui allait devenir une réalité cauchemardesque quatre ans plus tard.
    Les merdias nous ont appris à croire que cette cérémonie vient tout droit du fond des âges, alors qu’elle ne célèbre cette année que sa… 88e année !
    La télévision a dépêché sur le Belem un envoyé spécial qui nous fait revivre jour après jour cette magnifique épopée. Ainsi aujourd’hui, nous avons assisté à la remise à niveau du réservoir de la lampe tempête abritant la flamme. Et aussi que plusieurs lampes de réserve cheminant par d’autres voies pourraient porter secours à ce symbole emblématique.
    Le foutage de g…le atteint des sommets surclassant le mont Olympe qui culmine pourtant à 2918 m.
    Venons en au « divin » Baron de Coubertin, je lui laisse la parole c’est mieux ainsi. Voici quelques citation du « divin » Baron:
    « La première caractéristique de l’olympisme est d’être une religion, disait-il. En ciselant son corps par l’exercice, l’athlète antique honorait les dieux. L’athlète moderne fait de même : il exalte sa race, sa patrie et son drapeau. »
    « Il y a deux races distinctes : celles au regard franc, aux muscles forts, à la démarche assurée et celle des maladifs, à la mine résignée et humble, à l’air vaincu. Hé bien ! C’est dans les collèges comme dans le monde : les faibles sont écartés, le bénéfice de cette éducation n’est appréciable qu’aux forts. »
    Le baron Coubertin était raciste, persuadé de la supériorité des Blancs sur les Noirs : « À la race blanche, d’essence supérieure, toutes les autres doivent faire allégeance ».
    Et aussi « Je suis un colonial fanatique », écrivait sans mentir le baron Coubertin.
    Coubertin était résolument hostile à la participation des femmes aux JO, qu’il appelait « les olympiades femelles, inintéressantes, inesthétiques et incorrectes », sauf à un titre : « Aux Jeux olympiques, leur rôle devrait être surtout, comme aux anciens tournois, de couronner les vainqueurs. »
    Alors que beaucoup d’intellectuels réclamaient le boycott des JO de Berlin, Coubertin soutint de bon cœur le régime hitlérien qu’il admirait : « La onzième olympiade s’accomplit sur un plan magnifique. J’ai l’impression que toute l’Allemagne, depuis son chef jusqu’au plus humble de ses écoliers, souhaite ardemment que la célébration de 1936 soit une des plus belles. Dès aujourd’hui, je veux remercier le gouvernement allemand pour la préparation de la onzième olympiade. »
    Hitler lui renvoya l’ascenseur en proposant Coubertin pour le prix Nobel de la paix, ce que l’Académie Nobel, refusa, celui-ci est décerné à un Allemand, antinazi notoire, Carl von Ossietzky.
    Pierre de Coubertin mourra l’année suivante d’une crise cardiaque, à l’âge de 84 ans. Son corps est enterré à Lausanne, à l’exception de son cœur, conservé à Olympie dans un monument érigé près du sanctuaire d’Olympie, monument commémoratif de la rénovation des Jeux olympiques, inauguré en sa présence en 1927.
    Bonne journée

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