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Les Jeux ne sont pas encore en forme olympique

Comment la France ressortira-t-elle tant sur le plan sportif que sur le plan économique de l’organisation des Jeux Olympiques ? Nul ne le sait véritablement mais il faudra dans un domaine comme dans l’autre assumer des résultats bien différents des annonces qui ne cessent de s’accumuler. Actuellement nous sommes dans la phase des annonces se voulant mobilisatrice : « préparez-vous à oublier tout (et le total est impressionnant) ce qui ne va pas pour jouir du bonheur offert par la tenue des Jeux Olympiques dans notre belle capitale ». Ce monde qui brûle, qui se déchire, qui se parcellise, qui sombre lentement dans le conflit devrait se réconcilier l’espace d’une Olympiade illustrant à satiété la tendance universelle du profit. Les régies publicitaires engrangent préventivemeent du bénéfice. 

La hantise du fiasco sportif n’est pas encore apparue. Evoluer devant son public constitue à la fois un atout et un handicap. Un atout dans le mesure où l’envie de se surpasser pour être à la hauteur des espoirs de celles et ceux que l’on nomme supporteurs offre une opportunité de réaliser des prouesses. Il faudrait cependant ne jamais oublier combien cette pression n’est pas la recette miracle pour des compétiteurs tricolores. Il est assez rare en effet de constater que le fait d’évoluer « à domicile » permette à la france (cf le rugby) de glaner des titres… Mais chut : c’est de l’affreux pessimisme. La ruée vers l’or sera française !

Si l’on est un tantinet attentif aux premières compétitions en cours la priorité est aux inaugurations. Chaque semaine un équipement est livré ce qui aux personnalités qui ne comptent plus trop de réaliser un « exploit d’autosatisfaction». Entendre que les délais ont été tenus et plus rarement que le budget prévu a été respecté, relève du bonheur quand on connaît les habitudes hexagonales. Les investissements de ce type pour parfois quelques jours d’usage, laissent augurer de coûts de fonctionnement ultérieurs salés. Si le Comité d’organisation prendra à sa charge les frais durant les compétitions il faudra trouver les collectivités qui assumeront la suite. Et de ça on en parle pas !  C’est une grande spécialité nationale : construire sans se soucier des coûts de fonctionnement ultérieurs.

Or on sait pertinemment qu’à Rio et à Athènes l’après-JO a été terrible. La Grèce s’en remet tout juste.  Le site de Sarajevo construit pour les JO de 1984 est par exemple devenu un véritable cimetière olympique.Les guerres de Yougoslavie, qui ont démarré en 1991, ne l’ont pas épargné. Certaines installations, comme les pistes de luge et de saut à ski ont servi de rampe de lancement de roquettes, d’autres ont été transformées en bunker. Comme dans bien des villes olympiques. les infrastructures des JO de Pékin ont coûté une fortune. Le gouvernement chinois a investi près de 44 milliards de dollars pour accueillir la compétition. Une somme délirante pour construire des structures dont la vie s’est arrêtée à la fin des épreuves.

Seulement quelques mois après la fin des épreuves sportives des JO de Rio de Janeiro au Brésil en 2016, les installations n’avaient plus d’utilité. L’état des lieux est dramatique. Les travaux d’adaptation des installations au profit des habitants de la ville qui avaient été prévus par la ville et le CIO sont restés à l’état de projet. La capitale grecque s’est retrouvée, quelques mois après la compétition, parsemée d’équipements sportifs abandonnés comme le stade de softball ou des piscines transformées en marécages. A Paris le risque serait réduit car ce sont des équipements ou des sites existants qui ont été retenus.

L’ardoise pour l’État s’élèverait selon la Ministre des Jeux Olympiques se situerait à « 2,5 milliards, sur un budget global des Jeux de 8,8 milliards » auxquels il faut ajouter spte qui ne prend pas en compte le montant des primes pour les fonctionnaires mobilisés. D’ailleurs la Cour des Comptes a été moins catégorique en chiffrant les dépenses pour les seuls investissements publics entre « trois » et « cinq milliards d’euros ». On est donc très loin du total ministériel tout compris. Nul ne connaîtra les coûts induits et ceux qui ont été dispatchés entre diveres ministères.  La réponse est toujours la même : les fameuses retombes économiques couvriront largement ces dépenses.

Rien, absolument rien dans le contexte actuel ne permet de prédire cette manne céleste. Personne ne se bouscule pour réserver des chambres ou des logements dont les tarifs sont devenus prohibitifs. Pour la ministre, avant la crise de la consommation, le retour sur investissements devrait se situer « entre 5,3 et 11,4 milliards d’euros à ce stade ». A comparer avec le chiffre des dépenses annoncées par la Cour des comptes hors fonctionnement. On sent venir la cure d’austérité au nom de l’insécurité potentielle mais c’est probablement pas à la hauteur des économies à réaliser. Heureusement il y a aura l’or des médailles pour mettre au trésor national.

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Cet article a 2 commentaires

  1. facon jf

    Bonjour,
    Les J.O le nouvel opium du peuple censé réconforter le monde entier dans une époque où tout fout le camp. Les J.O la potion miracle pour redonner espoir aux Français et replacer le Méprisant sur son piédestal. Les J.O la célèbre illusion économique qui rapporte plus qu’elle ne coûte, enfin c’est ce qu’il faut croire puisque les merdias le matraque à longueur de temps.
    Voici venir le temps des désillusions, les propriétaires d’Airbnb et les hôteliers constatent que les gains mirifiques espérés ne se concrétisent pas et que la mort dans l’âme ils sont contraints de baisser leurs prétentions.
    Dans une période instable où le bruit des bottes résonne partout sur la planète, le silence des pantoufles devant la télé apporte la réponse sécuritaire. Conscients de cette désertion les organisateurs renforcent la sécurité tous azimuts. L’ensemble de ces mesures sécuritaires crée une paranoïa collective avec pour résultat un enfer quotidien pour les « obligés » de se déplacer dans le vaste périmètre des J.O. À quelques mois du début des Jeux olympiques de Paris, le préfet de Police dévoile auprès de nos confrères du Parisien les contours du dispositif de sécurité qui sera en vigueur à l’été 2024. Laurent Nunez annonce notamment qu’une dérogation sera nécessaire pour circuler librement dans Paris lors de la compétition. « Il faudra s’enregistrer en amont sur une plateforme numérique en fournissant un certain nombre de justificatifs, de domicile mais pas que », prévient-il dans les colonnes du quotidien régional.
    Toutes les personnes qui souhaitent ou qui doivent s’approcher des nombreux olympiques à Paris et en Île-de-France seront concernées: « Vous aurez un QR code à présenter lors des contrôles », dit Laurent Nunez.
    Une fois que le problème prend une ampleur invivable, alors on arrive avec une solution magique, et cette solution est toujours liberticide. Toujours, toujours.
    Finalement vous avez aimé le QR code pour le passe sanitaire. Vous allez l’adorer pour les JO.
    Ils mettent le ticket de métro à 4€ pour éviter les files devant les guichets du métro; mais oui c’est ainsi que Pet-cresse justifie sa décision. Et en plus ils ferment des stations de métro… C’est fou. C’est incroyable.
    Rassurez-vous tout va bien se passer puisque les JO seront dans les faits interdits presque à tous, alors, ils pourront bénir le QRcode, et vous pouvez imaginer la suite.
    Le ticket de métro restera à 4 euros pour renflouer les dépenses, et nous terminerons tous QRCodés partout, tout le temps. Le crédit social à la chinoise n’est que le brouillon du meilleur des mondes que l’on nous prépare.
    Pourtant nous avons tous vu de quoi « ILS » sont capables et le silence effarant des politiques soit-disant d’opposition…
    La France fait partie des pays qui ont adopté en mars 2020 les règles de confinement les plus strictes pour lutter contre la pandémie de Covid-19. Historien et sociologue, Nicolas Mariot s’est interrogé sur cette expérience d’obéissance de masse. Lisez cet article très instructif sur la folie et ce versant coercitif de l’enfermement national que nous avons vécu.
    https://lejournal.cnrs.fr/articles/covid-19-bilan-dune-surveillance-massive
    Sortons de la nasse! Qu’ils se gardent leurs JO et que les JO soient un bide pour bobo QRcodés!
    Bonne journée

  2. J.J.

    N’étant pas, dans certains domaines particulièrement optimiste, et ayant tendance à me référer aux leçons de l’histoire, je crains le pire à propos de ces jeux olympiques, car ils sont souvent, en contradiction avec leur but « historique », la source ou les prémices de catastrophes de toute nature : Brésil, Grèce, jeux en Allemagne en 1936 etc.
    Je crains guère me tromper en prévoyant entre autre un gouffre financier dont le bon peuple constituera les premières victimes.
    La Pythie a parlé, mais aura-t-on su traduire ses déclarations ?

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