Lorsque j’ai approché durant quelque temps le métier de journaliste j’a observé la dextérité avec laquelle certaines personnalités se glissait sur une photo de presse. Le plus célèbre d’entre eux était le député maire du Bouscat Jean Valleix qui parvenant en toutes circonstances et au prix d’un art consommé du positionnement à être non-éliminable sur les clichés du journal. Les photographes n’ont jamais trouvé la solution : il était au bon endroit au bon moment quitte à bousculer le premier rang. J’ai l’impression dans le terrible contexte de l’affrontement entre le Hamas et l’armée israélienne que notre Président tente, de la même manière, par tous les moyens à se glisser parmi les gens se jugeant incontournables.
Selon les gens bien informés, toutes les prises de position, toutes les déclarations, toutes les annonces, toutes les initiatives sont directement prises à l’Élysée. Les ministres éventuellement concernés et la Première d’entre eux, apprennent à la télé les décisions sur un conflit d’une extrême dangerosité. Ils accompagnent le mouvement mais se gardent bien de marcher même sur la pointe de la langue ou du stylo sur le domaine réservé du Président et de ses conseillers. La communication du genre « retenez-moi ou je vais faire un malheur » ou « regardez combien je suis important » repose sur des inventions qui tombent à l’eau les unes après les autres.
Il ne devait se rendre sur place que si son déplacement était « utile ». Un objectif difficile à atteindre quand on sait ce que pèse la France actuellement sur la scène intérieure. Le retrait de la zone sahélienne, les voyages d’affaires dans des pays « suspects », les relations avec les émirs du Golfe et surtout la situation réelle des finances ont entamé le poids d’une nation qui dégringole sur la scène internationale. Alors pour « exister » et se retrouver sur la photo des grands de ce monde, place à l’invention.
La proposition de mobiliser sur la base le la coalition contre l’État islamique une nouvelle alliance contre le Hamas n’a eu aucun écho. Elle n’avait aucune chance d’en avoir une d’autant que aucune consultation avait été menée et que personne ne songe réellement à mettre un doigt dans un conflit pouvant dégénérer en quelques heures. Toute la planète s’est demandé d’où sortait cette idée… et partie aux oubliettes de l’Histoire. De ses passages en Jordanie et en Égypte arrachés aux intéressés n’ont été ramenées que des paroles sans aucune réelle avancée!
Il y eut aussi l’annonce de l’envoi d’un navire hôpital aux abords de Gaza. Ordre fut donné que séance tenante le Tonnerre tout juste revenu à quai après des manœuvres de l’OTAN au large de l’Espagne appareille pour les abords de Gaza avec à son bord 69 lits, au minimum car une extension est possible, une salle de radiologie et deux blocs opératoires. Face au massacre de la population civile palestinienne, ce porte-hélicoptères apporterait une aide infime mais toujours appréciable. La précipitation a de nouveau fait foirer l’initiative annoncée en bombant du torse.
En effet l’équipage était parti au repos. Le navire appareilla avec un effectif réduit. On rappela les marins qui ont rejoint le bord depuis Malte. Le résultat : ce navire qu’Emmanuel Macron avait présenté comme à même de soutenir les hôpitaux de Gaza ne pourrait accueillir qu’une poignée de civils. « Compte tenu de l’armement en ressources humaines, on n’est pas en capacité d’utiliser l’ensemble de ces locaux. Et par exemple, il y a deux blocs opératoires qu’actuellement nous ne pouvons pas armer de manière simultanée », explique un médecin à l’envoyé spécial de France Info.fr
Il ajoute que dans la configuration présente le navire ne peut recevoir que » deux blessés très graves et deux blessés graves » et le praticien ajoute que » c’est une capacité trop petite pour qu’on puisse véritablement, compte tenu de l’échelle du conflit, apporter une solution médicale. C’est une solution médicale complémentaire. Ce n’est pas un navire-hôpital. » Qu’à cela ne tienne on va en envoyer dans quinze jours un autre ! Des milliers de morts. Des milliers de blessés. Une simple question : comment les quatre blessés parviendront-ils sur le Tonnerre ? Encore une annonce sans aucun effet.
L’institut français de Gaza a été bombardé et le ministère français des Affaires étrangères a réagi : « Nous avons demandé aux autorités israéliennes de nous communiquer sans délai par les moyens appropriés les éléments tangibles ayant motivé cette décision ». On attend à une telle injonction la réponse du gouvernement comme à la protestation de la France membre permanent du conseil de sécurité sur les massacres dans les camps de réfugiés ou sur les sites placés sous l’égide de l’ONU…Mais tout va s’arranger puisque faute de coalition contre le Hamas on se dirige vers une « conférence humanitaire » sur Gaza le jeudi 9 novembre prochain à Paris entre 10h à 13h. Trois heures en visio… pour régler dans plusieurs semaines le sort de gens qui dans cinq jours seront morts de faim, de soif, de maladies ou sous les bombes !
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Face à ces fanatiques autoproclamés « élus de dieu », y a-t-il, un pays qui compte, à part les scélérats complices d’outre atlantique (qui font semblant de tenter de mettre un peu d’eau dans leur whisky) ?