Il est un rapport déposé sur les bureaux de l’Assemblée nationale et du Sénat qui devrait intéresser les médias et plus encore l’opinion publique, celui de l’activité de la délégation parlementaire du renseignement (1) comprenant à égalité des représentants des deux institutions. Ce document porte sur ce qui peut être dit sur les services plus ou moins secrets de notre pays et surtout sur les constats objectifs des activités des pays réputés être nos « ennemis » et même nos « amis » sur notre territoire. Ce que dévoilent ces députés et ces sénateurs a tout lieu d’inquiéter sur l’avenir de notres système démocratique.
« Le sujet de la lutte contre les ingérences étrangères a été le fil conducteur des travaux de la Délégation parlementaire au renseignement au cours de l’année écoulée. On a longtemps pensé que des conflits millénaires seraient solubles dans l’économie de marché. Or la réponse est négative et le réveil brutal pour nos démocraties occidentales, particulièrement vulnérables dans la confrontation globale qui s’opère sous nos yeux. Les ingérences étrangères, parce qu’elles représentent une menace protéiforme, omniprésente et durable ouvrent un nouveau cycle du renseignement, cœur battant de notre riposte démocratique. » Le reste de leur rapport met en évidence que la politique française et l’opinion dominante sont influencées selon une phrase iconique des Guignols « à l’insu de leur plein gré !
Pas question de verser dans un complotisme de bazar mais sur la base des documents secrets qui leur sont fournis, les parlementaires reconnaissent que la Russie (ce n’est pas nouveau), la Chine (en progression) ; la Turquie (qui monte), l’Iran (subtilement) mais aussi quelques-uns des nations potentiellement « alliées » mais pas « amies ») comme « les États-Unis (sans surprise), le Royaume-Uni, le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande » agissent sur notre territoire ou nos zones d’influence.
Pour les auteurs du rapport, « les ingérences étrangères s’opèrent de façon de plus en plus décomplexée et concernent tous les secteurs d’activité, de la vie démocratique à la vie économique, du monde de la recherche aux espaces numériques. Elles prennent des formes multiples : opérations de désinformation, cyberattaques, espionnage, opportunités juridiques liées à l’extraterritorialité, corruption, trahison » Une description très précise des moyens utilisés avec des exemples précis figurent dans le document dans lequel les ingérences sont classées en trois grandes catégories : les formes « classiques », « modernes » et « hybrides ». Toutes sont omniprésentes et pèsent sur les fluctuations de l’opinion dominante.
Ces dernières années, avec l’essor des réseaux sociaux, les manœuvres d’ingérence dans les processus électoraux ont également pris une tout autre ampleur, comme le détaille ce rapport de 448 pages du procureur Robert Mueller sur l’ingérence russe dans la campagne présidentielle américaine de 2016. L’ingérence russe sur l’élection présidentielle américaine de 2016 s’est appuyée sur trois outils : des tentatives d’intrusion dans l’infrastructure des systèmes de vote, la diffusion d’e-mails du Parti démocrate volés par piratage ainsi qu’une campagne massive sur les réseaux sociaux. Bien évidemment ça ne s’est jamais produit en France… tous les jours sur l’Ukraine ou sur la politique nationale la Russie agit. Certains prétendent, preuves à l’appui que l’affaire des punaises de lit serait originaire d’officines étrangères.
La Chine est elle la puissance étrangère de loin la plus active en matière d’espionnage dans les laboratoires de recherche scientifique notamment par des financements proposés à des structures universitaires de taille moyenne qui peuvent souffrir d’un manque de moyens et de reconnaissance. Elle utilise pour mener à bien sa stratégie de puissance, différents leviers d’action : Le recours aux diasporas qui représentent 40 à 60 millions de personnes dans le monde, dont 600 000 en France.
La force du dispositif de renseignement et d’ingérence chinois à l’étranger repose sur l’appui fourni par cette diaspora, notamment dans le cadre de la lutte contre les cinq poisons qui sont autant de menaces pour la stabilité du pouvoir : les démocrates, le Falun Gong, Taïwan, le Tibet et le Xinjiang.
Le pouvoir chinois aurait investi 1,3 milliard d’euros par an depuis 2008 dans les médias occidentaux pour mieux contrôler son image dans le monde. Les grands médias chinois ont une présence mondiale, dans plusieurs langues et sur tous les réseaux sociaux, y compris ceux bloqués en Chine. Pékin cherche aussi à contrôler les médias sinophones à l’étranger.
Pour l’économie, c’est à travers des investissements très dynamiques dans des secteurs stratégiques comme l’énergie ou les transports, le rachat d’entreprises ou la prise de participations dans le capital d’entreprises (exemple le secteur du vin) que la Chine contrôle des pans entiers de notre patrimoine.
Pour la Turquie l’entrisme politique via la participation aux élections locales et nationales par le biais de listes communautaires ou de consignes de votes diffusées sur les réseaux sociaux devient un sérieux problème. Elle déploie une présence active sur les réseaux sociaux pour diffuser des messages hostiles en réponse à des orientations politiques comme la loi sur le séparatisme. Des cyberattaques ont également été attribuées à des groupes turcs notamment au lendemain de l’adoption par l’Assemblée nationale d’une proposition de loi condamnant la négation du génocide arménien.
(1) le rapport
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Rien de neuf sous le soleil : voir l’ouvrage de Gilles Perrault que j’ai déjà évoqué : « Le Secret du Roi ».
Seuls les moyens ont changé et se sont perfectionnés, atteignant une dimension mondiale, nos « amis »(?) étasuniens n’ayant pas hésité pas à mettre sur écoute le téléphone de madame Merkel, et à monter une station clandestine à proximité du palais de l’Élysée permettant d’intercepter les communications.
Mais à part ça….
Bonjour J-M !
Aujourd’hui, je vais jouer le naïf et te demander: « Et les Services Français, là-dedans ?Blancs comme neige, n’est-ce pas? »
Sauf que la neige est de plus en plus rare et que les taupes sont noires ! ! !
Amicalement
Evidemment que les services français sont blancs somme neige !
Les services français utilisent d’ honnêtes agents de renseignement, alors que les étrangers ont à leur service de vils espions ! Toute la différence est là.
Quant aux taupes, elles seraient paraît il plutôt grises, comme les éminences.
Amicalement
Pour moi , c’ est mission impossible , désolé .
VOTRE mission, à supposer que vous l’acceptiez, consiste à… Comme toujours, si vous ou l’un de vos agents étaient capturés ou tués, le département d’Etat nierait avoir eu connaissance de vos agissements. Cette bande s’autodétruira dans cinq secondes. Bonne chance. »
Cordialement.